Courses limitées, nouvelles habitudes, produits sacrifiés... Comment l'inflation pèse sur les Français

  • Les Français se privent toujours depuis le début de l'inflation.
    Les Français se privent toujours depuis le début de l'inflation. Illustration - Pixabay
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Un surcoût de 81 € sur les courses au premier trimestre, de nouvelles habitudes : les leçons d’une étude du cabinet NielsenIQ.

C’est tout sauf une surprise. L’inflation pèse toujours avec force sur le budget des Français, un ressenti confirmé et évalué grâce à une nouvelle étude de NielsenIQ, relayée jeudi 27 avril par BFMTV.

Premier constat : la hausse des prix a entraîné en moyenne 81 € de dépenses supplémentaires pour un foyer français sur les trois premiers mois de 2023, par rapport à l’année précédente. Cela représente, dans le détail, 63 € déboursés en plus par une personne seule, 102 € pour un foyer de trois personnes et 117 € pour les familles de plus de cinq personnes.

Les courses limitées

C’est le premier impact de cette hausse de prix : les renoncements, déjà relevés l’an dernier, se poursuivent. Les achats en volume des ménages ont encore baissé au premier trimestre 2023, de 1,5 % en moyenne et même de 2,5 % dans les villes moyennes (20 000 à 200 000 habitants), davantage touchées par le phénomène.
Ce sont les familles (3,6 %) et les 35 à 49 ans (3,6 %) qui font le plus de sacrifices. Mais même les classes moyennes supérieures restreignent désormais leurs achats (4,5 %).

Les produits sacrifiés

Étranglés financièrement, les Français font des choix. Ils achètent d’abord moins de produits d’hygiène et de beauté (- 10 %, en nombre d’unités par foyer) et de produits d’entretien (-6 %).

Les consommateurs se permettent aussi moins d’achats aux rayons frais (-5 %), qu’il s’agisse de la boucherie, de la poissonnerie, ou des fruits et légumes. Ils achètent par contre toujours autant de produits laitiers, un peu moins de denrées en épicerie salée (-2 %), mais s’offrent, quand même, quelques écarts du côté de l’épicerie sucrée (+1 %).

De nouvelles habitudes

Le panéliste NielsenIQ relève une autre évolution, dans le sillage de l’inflation : les Français ne font plus les courses de la même façon. Désormais, on prend moins de choses (-7,5 %), mais on va plus souvent faire ses courses (+6,5 % ), pour ajuster les dépenses aux besoins au fil des jours. Les familles (plus de quatre personnes) ont même augmenté de 7,6 % leur fréquence d’achats, avec un panier moyen qui a fondu, dans le même temps, de 10,3 % à chaque passage en caisse.

Quelles perspectives ?

Le “trimestre anti-inflation” a tout de même freiné les hausses de prix des produits concernés par ces “promotions” dans les grandes surfaces, a affirmé jeudi Olivia Grégoire, ministre chargée notamment du Commerce. Mais c’est loin d’être suffisant. Élisabeth Borne a appelé jeudi les agro-industriels à faire un effort lors de leurs renégociations avec les supermarchés pour faire baisser les prix, alors que le pic de l’inflation est attendu au début de l’été. « Les prix vont arrêter de monter d’ici à l’été, sauf qu’ils sont toujours sur un niveau très élevé », observe Olivier Dauvers, cité par France Info.

Selon ce journaliste spécialiste de la grande distribution, les prix ne baisseront ensuite que lentement, avec une accélération en septembre. Si tant est que tous les industriels jouent le jeu en répercutant les baisses de cours, notamment des céréales, au bénéfice, cette fois, du consommateur.

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Les commentaires (1)
Milsabords Il y a 11 mois Le 28/04/2023 à 10:12

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