Le Ruthénois Adrien Revel "au carrefour de l’art et de la technologie" à Montpellier

Il aurait pu concevoir des maisons ou encore des immeubles. Le Ruthénois Adrien Revel, architecte de formation, a choisi une autre voie. "Quand j’étais lycéen, j’ai travaillé, l’été, aux Éditions du Rouergue. J’ai toujours été attiré par le graphisme, le design… Et là, j’ai rencontré Olivier Douzou – l’auteur, graphiste et illustrateur – qui, lui aussi a une formation d’architecte. Il m’avait conseillé de faire archi."

Un conseil que le jeune Aveyronnais suivra, quelques années plus tard, au moment de poursuivre ses études, alors qu’il vient de décrocher son bac scientifique au lycée Foch de Rodez. Direction l’Ensa de Montpellier où il obtient sa licence.

Quatre années à Bruxelles

"Ensuite, je suis parti à Bruxelles pour une année d’Erasmus. J’y ai rejoint le collectif qu’on avait monté à la fac, avec lequel on faisait des installations artistiques dans des galeries ou dans l’espace public. Je devais y passer juste une année. Et j’y suis resté finalement près de quatre ans."

Diplôme de l’ISACF de La Cambre en poche, le jeune architecte rejoint Karine, sa compagne, rencontrée à Montpellier, juste avant son départ pour la Belgique. "J’ai alors travaillé en indépendant dans un atelier partagé. J’aime monter des projets de manière collective", dit Adrien Revel qui a créé, en 2016, sa société baptisée AKER – prononcer AKEUR.

Il propose, grâce à sa maîtrise des outils numériques, des prestations d’architecture, des créations d’identités visuelles, de mobiliers, des réalisations de scénographie, des signalétiques, des sites web…

"Ce sont des disciplines connexes à l’architecture", souligne le Ruthénois qui se souvient qu’il avait remporté, en 1998, alors qu’il était adolescent, l’open des webmasters, de création de sites internets, en catégorie professionnels. Allier art et technologie numérique, une passion de jeunesse qui s’est concrétisée avec la création de AKER. "J’ai toujours baigné là-dedans, confirme-t-il. Mon père, instit, a été très tôt intéressé par les ordinateurs Apple – dédiés au graphisme. Il avait créé le club Des souris et des mômes."

Travail collectif

Aujourd’hui, toujours attiré par la pluridisciplinarité des projets, Adrien Revel s’entoure d’un réseau de collaborateurs – photographes, imprimeurs, designers, graphistes, architectes, développeurs, plasticiens… pour répondre précisément aux commandes de ses clients. "C’est toujours mieux de travailler de manière collective que tout seul dans son coin", appuie-t-il.

Parmi les projets marquants auquel le Ruthénois a participé, citons la Halle Tropisme, tiers lieu installé sur l’ancien site de l’EAI, à Montpellier, pour laquelle AKER a réalisé l’identité visuelle. Ou encore la signalétique du parc de la Mosson avec la graphiste Dagmar Dudinsky. Et aussi le mobilier et l’aménagement signalétique de la bibliothèque Émile-Zola dans le quartier Antigone, toujours à Montpellier.

"J’aime les projets à petite échelle, qui vont vite, souligne l’architecte. J’avais bossé en cabinet quand j’étais étudiant. Mais ça ne me plaisait pas. Ce sont des projets très lourds, souvent dictés par les promoteurs immobiliers."

"J’aime transmettre"

Parallèlement à son activité principale, Adrien Revel a aussi enseigné les outils numériques aux étudiants de l’école d’architecture de Montpellier (Ensam), pendant huit ans. Il est aujourd’hui responsable de la filière architecture d’intérieur à l’école Ynov.

"J’aime le côté transmission. Ça permet aussi de suivre les évolutions et de se remettre en questions", avance l’architecte qui a développé, depuis deux années, un pôle formation au sein de sa société, destiné aux professionnels qui souhaitent améliorer leurs compétences dans les outils numériques, à travers des logiciels dédiés à l’architecture, au design, à la création graphique…

Enfin, AKER propose conseil, support, formation, recherche et développement et création d’outils sur mesure pour accompagner les projets créatifs. Mais Adrien Revel n’a pas pour autant laissé tomber sa formation initiale, lui qui a dessiné les plans de la maison de sa sœur Élise dans le Cantal et celle de ses parents, à Firmi.

Dans cet Aveyron où il se plaît à revenir dès qu’il en a le temps.