Millau : de la peinture aux tissus, le parcours atypique de Sarah Bailly

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  • C’est en Italie que Sarah B a appris à peindre, grâce à sa grand-tante.
    C’est en Italie que Sarah B a appris à peindre, grâce à sa grand-tante. Repro CPA - Pauline Chaliez
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Pauline Chaliez

Ingénieur à Toulouse, Sarah Bailly a décidé de prendre un grand virage dans sa vie. Avec l’aide d’une grand-tante installée à Venise et très réputée dans la peinture sur tissu, la néo Millavoise a appris la technique avant de laisser libre cours à son imagination.

Les tissus de Sarah B, c’est l’histoire d’une femme en quête de soi. Sarah Bailly, ingénieur à Toulouse jusqu’en 2019, a eu besoin de changer de vie. « J’étais un peu perdue, j’avais besoin de mettre du sens dans ce que je faisais », raconte-t-elle. « Je n’ai pas fait des études d’art même si j’ai fait beaucoup de musique quand j’étais plus jeune. J’étais simplement entourée d’artistes. Ma grand-mère d’abord mais également mon grand-oncle, photographe et ma grand-tante, peintre sur tissu. »

Un savoir-faire familial

C’est elle que la jeune femme contacte pour lui demander si elle serait d’accord de lui transmettre son savoir. « C’était un peu comme une bouteille à la mer et c’est tombé à pic parce qu’elle était justement en plein questionnement sur une éventuelle transmission. » Sa grand-tante lui répond : « Viens à Venise, je t’apprendrais. » Sarah Bailly quitte son travail à Toulouse et part la rejoindre. « J’ai passé deux mois là-bas, à ne faire que peindre. J’ai adoré ça. Je me sentais en communion avec moi-même. » Déterminée, elle apprend la technique. Sarah Bailly raconte la notoriété de celle qui lui a transmis sa passion : « À Venise, elle est connue pour ses tissus, elle a une galerie. Elle peint depuis 30 ans, elle habille des mannequins à la Fashion week. »


Si la technique lui a été transmise, c’est en toute liberté que la jeune femme a développé son style. « Ma grand-tante m’a enseigné sa façon de peindre qui passe toujours par un moment de méditation avant de commencer à créer. Ce n’est pas du tout cérébral. Je peins souvent en musique, donc ça a une influence sur le rythme et sur les couleurs », explique-t-elle. « Si c’est pour une commande et que je connais la personne, ça joue aussi forcément sur ma création. »


À son retour en France, Sarah Bailly peint dans son appartement à Toulouse avant de tomber enceinte et de venir s’installer à Millau d’où est originaire son mari. La famille s’est encore agrandie depuis et la trentenaire consacre maintenant du temps à l’éducation de ses enfants ce qui lui laisse un peu moins de temps pour peindre.

Une forte connexion avec la nature

Malgré tout, elle apprécie de travailler quand il fait beau, qu’elle peut ouvrir les fenêtres de sa maison ou aller s’installer dans le jardin. « J’ai une forte connexion avec la nature. J’aime peindre avec les couleurs de la lumière du jour et même dans la nature. » Ses abat-jour, foulards, tentures, carrés de soie, coussins, rideaux ou encore ses nœuds papillon sont travaillés dans des tissus d’art. Italiens, en soie, en coton et plus rarement en lin, ils sont bruts et sans traitement. L’artiste les teint puis les découpe, prépare ses pigments, peint et fait ensuite un travail de fixation. Elle ne fait pas encore les coutures qu’elle fait réaliser par une professionnelle. « Je suis sûre de la qualité de mes produits, je les vois chez moi, chez mes parents depuis des années, ça ne bouge pas », assure-t-elle ravie. Et de conclure : « Chaque pièce est unique parce qu’elle est faite dans un moment particulier de création. »
pauline chaliez

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