Sculpteur ruthénois adepte du bleu outremer, Eric Valat apporte de la vie avec poésie

Abonnés
  • Après avoir très longtemps vécu autour de Toulouse, Eric Valat, né à Rodez mais originaire du hameau d’Istournet, sur la commune de Sainte-Radegonde, est installé depuis quelques mois à Giroussens, dans le Tarn.
    Après avoir très longtemps vécu autour de Toulouse, Eric Valat, né à Rodez mais originaire du hameau d’Istournet, sur la commune de Sainte-Radegonde, est installé depuis quelques mois à Giroussens, dans le Tarn. L'Aveyronnais - Rui Dos Santos
Publié le
A Giroussens, Rui Dos Santos

Né, en 1961, à Rodez, ayant grandi à Istournet, près de Sainte-Radegonde, il est installé à Giroussens et possède une galerie à Toulouse. Artiste d’envergure internationale avec des expositions dans plusieurs pays et honorant des commandes à travers toute la planète, il a réalisé deux œuvres très connues en Aveyron : les Marmots de Saint-Geniez, ainsi que le scaphandrier d’Espalion.

Il aurait pu être un acteur majeur de l’art pariétal et avoir signé la plupart des peintures de la grotte de Lascaux en Dordogne. Mais voilà, il est né à Rodez, en 1961. Il aurait pu s’illustrer dans la poésie mais, s’il aime les mots, il a choisi le métal et le polyester auxquels il donne forme(s). "J’essaie d’apporter de la vie à tout ce que je fais", glisse l’intéressé, s’excusant presque.

Sculpteur, dessinateur, expert en arts graphiques, Eric Valat a plus d’une corde à son art. Il est à l’étroit dans sa carte de visite, avec des expositions dans plusieurs pays (Italie, Suisse, Etats-Unis, Canada, Koweit, Taïwan...) et des commandes venant de toute la planète. Mais, sa notoriété n’a d’égale que son humilité !  Sa première expo date de 1984 et elle avait pour cadre la salle Jean-Renoir au centre Beaubourg à Paris.

Ateliers à Giroussens, galerie à Toulouse

Ayant grandi dans le hameau d’Istournet, face à l’étang, commune de Sainte-Radegonde, entre une mère couturière à domicile, travaillant pour des "dames" de Rodez, et un père charpentier menuisier (originaire du Lévézou), il a décroché son bac au lycée Foch. Cette année de Terminale a été déterminante pour sa carrière, grâce à Hélène Dujaric, sa prof d’arts plastiques. Il n’a pas oublié : "Elle a été formidable ! Elle a pris la mesure du potentiel qui était en moi".

Alors qu’il envisageait de faire un BTS, se construisant ses jouets ("Mon obsession était de faire, de mes mains, avec des bouts !"), il a frappé à la porte de l’école des Beaux-arts à Toulouse. "Quand j’ai passé le concours, j’ai sorti ma première trousse à outils qui m’avait été offerte pour mes 17 ans, s’amuse encore l’Aveyronnais. On aurait dit un Africain qui déballe sa marchandise sur un marché !". Obtenant son diplôme national supérieur d’expression plastique en 1985, il a créé son atelier dès sa sortie de l’école, travaillant alors pour des publicitaires, des décorateurs, et répondant à des appels à projets de collectivités.

Après L’Union, Fronton ou Aucamville, Éric Valat a quitté la région toulousaine pour aménager, il y a environ cinq mois, à Giroussens, dans le Tarn voisin. "C’est probablement la nostalgie de ma jeunesse en Aveyron, mais j’avais un besoin de nature, glisse le sexagénaire. Quel bonheur infini de se retrouver dans ce village de caractère, où j’ai été accueilli de façon merveilleuse". La poésie l’envahit : "Cette lumière qui existe ici, je ne l’ai jamais trouvée ailleurs. J’ai une relation d’amour avec ce lieu, avec les Pyrénées qui se silhouettent en face".

Alors qu’il possède une galerie, située 3 rue Croix Baragnon, à Toulouse, il a installé ses deux ateliers dans ce paradis. C’est là que s’exprime son imaginaire : "Il est plus fort que tout. J’aime me surprendre". Sculpteur, créateur, tailleur..., le bleu outremer le caractérise, tout autant que sa spontanéité.

Sur les quelque vingt œuvres monumentales d’Eric Valat à découvrir dans le domaine public, quatre figurent au cœur du paysage aveyronnais. La première, intitulée "L’enfant et l’oiseau" (2 mètres de hauteur, en polyester) date de 1996 et se trouve à l’école Saint-Paul de Rodez. Les deux suivantes sont les plus (re)connues et la plus ancienne des deux a, qui plus est, "une valeur sentimentale" pour l’artiste. En 1999, il a ainsi réalisé les Marmots de Saint-Geniez-d’Olt qui sont posés sur le pont qui enjambe la rivière Lot. Il a réécrit la légende et c’est sa version qui accompagne sa création en bronze.

Le sculpteur en parle avec beaucoup d’émotion car deux de ses trois enfants ont servi de modèles : Edith (aujourd’hui âgée de 33 ans), directrice artistique chez Sophie Hallette à Paris, et Paul-Louis (28 ans). Avec Joris, leur frère aîné (36 ans), vivant à Montpellier, ils ont choisi des carrières dans l’art.

"Un lien fort avec l'Aveyron, une terre d’ancrage"

"Ça me touche quand je vois cette sculpture, reconnaît l’artiste. Divers produits dérivés existent". L’année suivante, Eric Valat s’est jeté à l’eau sur un autre projet puisque c’est lui qui a donné naissance au scaphandrier qui fait partie du paysage à Espalion (patrie d’Auguste Denayrouze et Benoît Rouquayrol, inventeurs du premier scaphandre autonome moderne en 1864), les pieds
dans l’eau, entre le pont vieux et la majestueuse bâtisse du Vieux palais. "C’est tout l’univers de “20 000 lieues sous les mers” de Jules Verne, commente-t-il. Je me suis imprégné de l’histoire du Capitaine Nemo".

En 2003, il a complété cette collection spéciale Aveyron avec "L’arbre de vie" (5 mètres de hauteur, polyester et métal), qui trône
au lycée Monteil à Rodez. "J’ai gardé un lien fort avec mon département de naissance, c’est une terre d’ancrage, sourit Eric Valat. J’effectue des séjours fréquents et, à Paris, j’opte pour des brasseries aveyronnaises".

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?