À Rodez, Regards sur l'exil met en lumière le parcours des réfugiés en Méditerranée

Abonnés
  • Regards sur l’exil aborde pour la première fois le parcours des migrants en mer.
    Regards sur l’exil aborde pour la première fois le parcours des migrants en mer. - Alexia Ott
Publié le
Alexia Ott

Samedi 29 avril, le Club, Regards sur l’exil et SOS Méditerranée se sont retrouvés pour sensibiliser les Ruthénois au parcours difficile des réfugiés. Un sujet qui suscite un fort intérêt de par son omniprésence dans l’actualité.

Le parcours difficile des réfugiés. C’est le thème choisi cette année par Regards sur l’exil, un collectif de sensibilisation sur les conditions de vie des réfugiés, créé il y a onze ans maintenant.

Un moyen festif de déconstruire les idées reçues

Samedi 29 avril,en collaboration avec SOS Méditerranée, une association de sauvetage en mer centrale, le collectif a organisé une exposition sur le parcours des femmes en mer, la projection du documentaire "20 h 15 version longue : deux semaines à bord de l’Ocean Viking", le témoignage de bénévoles de SOS Méditerranée suivis de concerts, avec Les grandes bouches, Sambras et MC KER6. Le Club, avec qui ils collaborent depuis le début, leur a ouvert leurs portes. Un moyen festif de "déconstruire ce que les gens pensent, notamment que l’arrivée en France des migrants est simple", explique Marie Puech de Regards sur l’exil.

Les bénéfices à destination des réfugiés

Les bénéfices récoltés sont destinés au collectif d’aide aux migrants et aux sans-papiers de Rodez pour accompagner les nouveaux arrivants dans les démarches administratives et les aider notamment à financer leur titre de séjour. Marie Puech rappelle que "seulement 20% des demandes d'asile sont acceptées, ce n'est pas aussi facile que ce que l'on peut penser, cela peut prendre des mois".

L'exposition "Eclaireuses d'humanité, visage et parcours de femmes en Méditerranée" rappelle que les femmes qui se retrouvent dans cette situation ont souvent eu des parcours de vie difficiles. La projection du documentaire a été ouverte au débat, suivi du témoignage de deux bénévoles de SOS Méditerranée qui ont participé à des actions de sauvetage.

Parmi eux, Jonathan Gerecht, bénévole depuis 2017, avait "connaissance de l'absence de secours des migrants en Méditerranée centrale, l'absence de solutions proposées par les instances nationales et le déni face aux gens qui mourraient en Méditerranée", des sujets de notoriété publique notamment depuis la chute de Kadhafi. Il s'est donc engagé dans cette cause, et a effectué au total dix opérations de sauvetage. Il témoigne. 

La projection du documentaire a été suivie du témoignage de deux bénévoles de SOS Méditérannée.
La projection du documentaire a été suivie du témoignage de deux bénévoles de SOS Méditérannée.

Jonathan Gerecht, bénévole de SOS Méditérannée, témoigne

"On embarque en Sicile, direction le large de la Lybie. L'Ocean Vicking, qui a récemment remplacé l'Aquarius, patrouille au large de la côte jusqu'à apercevoir une embarcation en détresse. Souvent les migrants sont 130 sur un bateau pneumatique de 6 mètres de long et 2 mètres de large. On envoie ensuite des navettes pour ramener ces personnes à bord du bateau. Je suis content d'avoir sauvé la vie de ces gens, au prisme de savoir qu'une telle réalité existe. Étant marin de formation, ça a également été une super expérience professionnelle, on voit l'utilité du métier que l'on fait. 

Dans ce type de traversée, c'est la détresse des gens qui marque. Il y a beaucoup de personnes dans une grande précarité, des femmes enceintes par exemple. La détresse justifie le fait qu'ils prennent autant de risque. C'est triste que des gens se retrouvent dans de telles situations. On sent dans leurs regards qu'ils ont beaucoup souffert, qu'ils sont terrorisés. Une bonne partie serait prête à recommencer. 

Il y a de nombreuses personnes qui sont persuadées que les gens qui viennent en Europe sont une menace. L'état, notamment, a manqué à ses obligations, moult et moult fois, d'aider ces personnes. C'est un peu triste de voir ces gens comme des profiteurs ou des terroristes potentiels, ce sont des gens qui ne se retrouvent pas là par plaisir, mais par nécessité."

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?