Retraites : rejet du RIP et de l'âge de départ à 62 ans, les réactions des syndicats en Aveyron après la décision du Conseil constitutionnel

  • L'intersyndicale reste mobilisée et déterminée.
    L'intersyndicale reste mobilisée et déterminée. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
Publié le , mis à jour

Le Conseil constitutionnel a rejeté ce mercredi 3 mai la deuxième proposition d'organisation d'un référendum d'initiative partagée (RIP) portée par des parlementaires de gauche avec l'objectif d'interdire un âge légal de départ à la retraite supérieur à 62 ans", comme le prévoit la réforme gouvernementale. Tour d'horizon des organisations syndicales en Aveyron après l'annonce des Sages. 

Le Conseil constitutionnel avait déjà rejeté le 14 avril 2023 une première demande de RIP, déposée par les oppositions de gauche et qui portait une formulation similaire, en raison d'une subtilité juridique. Dans sa décision, il a dit avoir jugé que "la proposition de loi ne porte pas, au sens de l'article 11 de la Constitution, sur une réforme relative à la politique sociale" de la nation.

La Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) avait déposé via le Sénat ce deuxième recours après l'invalidation par les "sages", le 14 avril, d'une demande allant dans le même sens mais formulée différemment. Cette deuxième version proposait "d'interdire un âge légal de départ à la retraite supérieur à 62 ans" et était assortie d'un paragraphe envisageant une recette fiscale liée aux ressources du capital pour sécuriser le financement de la retraite par répartition.

Prochaine étape pour les opposants à la réforme : le 6 juin, date de la journée de mobilisation nationale à l'appel de l'intersyndicale, deux jours avant la discussion à l'Assemblée nationale d'une proposition de loi du groupe Liot visant à abroger le projet de réforme.

David Gistau (CGT) : "On ne passe pas autre chose jusqu'à avoir gain de cause"

"C'est sans surprise que le Conseil constitutionnel ait rejeté le  RIP. D'abord, parce que ce sont ceux qui cumulent le pouvoir et l'argent. Ce sont des arrangements entre amis. Dans tous les cas, je n'avais aucune confiance en l'instance. Ce qui est maintenant à l'ordre du jour, c'est une nouvelle journée de mobilisation et de grève le 6 juin pour maintenir la pression populaire afin que lors du nouveau passage devant l'Assemblée nationale le 8 juin, il puisse y avoir une majorité de députés qui s'opposent à l'application de cette réforme et la remettent en cause".

"D'ici là, on va continuer. Ce qui est toujours d'actualité, c'est de mettre en place d'autres initiatives d'ici le 6 juin. On ne passe pas à autre chose tant que nous n'avons pas obtenu gain de cause. Il y a un ancrage de la colère extrêmement forte. La lutte continue malgré les entraves".

Jacques Douziech (CFE-CGE) : "Cela ne change rien à notre détermination"

"Une fois de plus, nous sommes déçus de cette décision qui est dans la même veine que la première rendue le 14 avril dernier. Cela ne changera rien à notre détermination, à ce que l'on pense de cette réforme qui est injuste. La mobilisation continue, notamment le 6 juin. On est toujours dans l'intersyndicale. Elle va se réunir prochainement pour voir quelle suite donner au mouvement".

"Il y a toujours un nombre très important de manifestants en Aveyron bien au-delà de ce que l'on a connu dans le département. Notamment le 1er mai avec un lundi accolé à un week-end férié".

Emmanuel Dumas (FO) : "On reste patients"

"Il y a d'autres échéances à venir. On reste patients. On poursuit la contestation. On ne lâche rien. On sera au rendez-vous du 6 juin évidemment mais d'ici là, on va décider tous ensemble avec l'intersyndicale de ce que l'on va faire localement.

Myriam Dequéant (UNSA) : 

"Il n'y a pas de surprise. On s'attendait à cette décision puisque le Conseil constitutionnel avait statué favorablement par rapport à la réforme des retraites et rejeté le premier RIP. L'intersyndicale va maintenant concentrer son action sur le 6 juin parce qu'il y a un projet d'abrogation de la loi."

Julie Bernat (FSU) : "Deux ans de plus à travailler, on n'en veut pas"

"On reste déterminé par rapport au retrait de cette réforme. Concernant le Conseil constitutionnel, il n'y avait pas une attente particulière de la FSU. Certes, c'est un désaveu mais on poursuit le combat car on sait que la réforme continue d'être massivement rejetée par la population. D'ici le 6 juin, il y aura d'autres initiatives un peu partout en France et probablement en Aveyron".

"On a quand même réussi une mobilisation historique en Aveyron pour un 1er mai. C'est la première que j'en vois un aussi fourni. Cette réforme est brutale. Deux ans de plus à travailler, on n'en veut pas. C'est un bras de fer et on est loin d'être fatalistes."

Gaël Lafarge (CFDT) : "Rendez-vous le 6 juin"

"Pas de commentaire ! Nous n'attendons plus grand chose de ce gouvernement, ni même des membres du Conseil constitutionnel. Rendez-vous le 6 juin."

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Les commentaires (1)
RienCompris Il y a 11 mois Le 04/05/2023 à 09:11

Vivement 2027 et l'après Macron: Retraite à 60 ans, 32 heures de travail par semaines, sixième semaine de congés et SMIC à 2000 euros net.