Sud-Aveyron : le salaire des éleveurs de brebis amputé de 25 % en un an

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  • L’Aveyron compte1 180 éleveurs de brebis laitières sur son territoire.
    L’Aveyron compte1 180 éleveurs de brebis laitières sur son territoire. Upra Lacaune
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Clara Guichon

L’association interprofessionnelle France brebis laitière a tenu son assemblée générale à Millau.
 

Les éleveurs de brebis aveyronnais vont-ils tenir le coup ? L’association France brebis laitière, qui représente 1 800 professionnels sur la région dont 1 180 en Aveyron, était en tout cas préoccupée lors de son assemblée générale, organisée au Domaine Saint-Estève, à Millau.

Hausse des prix, sécheresse...

Comme tous les professionnels de la filière, les producteurs de lait et de fromage de brebis pâtissent d’un contexte très compliqué. "En un an, les coûts de revient ont augmenté de 45 %", chiffre Sébastien Bouyssière, chargé de mission au sein de France brebis laitière. Le résultat, sans surprise, de la hausse des prix de l’énergie et du coût de la sécheresse. "Normalement, les éleveurs gardent l’herbe qui pousse au printemps pour nourrir leur troupeau pendant l’hiver, explique Sébastien Bouyssière. Cette année, il n’y en avait pas assez et ils ont dû en acheter."

Dans le même temps, les ventes ont baissé, sur l’année 2022. "Les ménages ont fait des arbitrages… Or, le lait de brebis n’est pas un produit de première nécessité, décrypte celui qui a animé l’assemblée générale. On se place sur un marché haut de gamme, ce qui fait qu’on s’en sort moins bien que les autres filières laitières." Conséquence directe de ces deux phénomènes sur le portefeuille des éleveurs… Avec un salaire amputé d’un quart, en un an. "Certains envisagent de finir la campagne et d’arrêter, avoue Sébastien Bouyssière. C’est la raison pour laquelle on essaye de trouver des solutions."

Les professionnels en appellent à l’État

Parmi celles-ci : communiquer davantage sur les qualités du lait de brebis, qui ne représente que 1,3 % du marché. "Le lait de brebis est composé de 82 % d’eau. Dans le lait de vache, il y en a 97 %, compare Gilles Lagriffoul, ingénieur agronome spécialiste de la filière ovine. C’est-à-dire que le lait de brebis est beaucoup plus riche en lactose, en minéraux, en protéines et en matières grasses, donc, en acides gras."

Et surtout, France brebis laitière veut interpeller le gouvernement. "En octobre, nous avons demandé au ministre de l’Agriculture un plan de soutien de 30 millions d’euros. Malgré nos relances, nous n’avons pas eu de réponse", confie Jean-Marc Chayrigues, l’actuel président de l’association. Son successeur, Sébastien Rossi, s’emporte : "Il nous faut un plan d’urgence, et pour cela, il faudra peut-être s’appuyer sur les élus locaux afin de sensibiliser l’État."

Invitation que le député de la majorité, Jean-François Rousset, a saisie au vol. À la fin de l’assemblée générale, il s’est engagé à envoyer un courrier aux élus locaux et à essayer de fédérer à l’Assemblée nationale, avant de solliciter le ministre de l’Agriculture.

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Les commentaires (1)
RienCompris Il y a 11 mois Le 04/05/2023 à 09:13

Ce sont les aléas de l'économie. On va continuer à faire la mendicité à l'Etat.