Livret A : pourquoi le taux de rémunération risque de ne pas passer de 3 à 4 % le 1er août prochain

  • Le livret A reste le placement préféré des Français. Environ 55 millions en possèdent.
    Le livret A reste le placement préféré des Français. Environ 55 millions en possèdent. Reproduction Centre Presse Aveyron
Publié le
Hervé Garric

Fixé à 3 % depuis le 1er février dernier, le taux de rémunération du livret A pourrait à nouveau augmenter le 1er août prochain, du fait du niveau élevé d’inflation et de la forte augmentation des taux interbancaires.


 

Mercredi 3 mai, le ministre de l'économie Bruno Le Maire a laissé entendre sur France Info que le taux de rémunération du placement du Livret A pourrait augmenter le 1er août prochain. 

Vers un taux à 4 % le 1er août prochain ?

Pour rappel, le taux de rémunération du placement préféré des Français (55 millions) est révisé deux fois par an, le 1er février et le 1er août, en faisant la moyenne entre, d’une part, le taux d’inflation moyen hors tabac des six derniers mois et, d’autre part, la moyenne semestrielle des taux interbancaires, auxquels les banques s’échangent de l’argent à court terme. Étant donné leurs niveaux actuels, le taux de rémunération du livret A pourrait passer à 4 %, voire à 4,3 %, selon Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l’épargne. 

Après une hausse de 0,5 % à 1 % le 1er février 2022, puis de 1 % à 2 % le 1er août 2022 et de 2 % à 3 % le 1er février dernier, le taux de rémunération du livret A et du LDDS pourrait passer à 4 % le 1er août prochain, rapportait déjà en mars le site Boursier.com. qui s’explique par "le pic d’inflation actuel et la forte augmentation des taux interbancaires".

Mais, comme le prévoit l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, peut déroger à cette règle de calcul s’il estime que "des circonstances exceptionnelles" le "justifient".

Sa recommandation peut ou non être suivie par le ministre des Finances, qui a le dernier mot.

Les banques et la Caisse des dépôts opposées à une nouvelle hausse

Reste qu’une nouvelle augmentation ne serait pas du goût des banques, de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et du secteur du logement social. "En coulisse, les banques militent déjà pour que rien ne change" afin d’éviter une hausse du coût de leurs ressources financières, a récemment expliqué Les Echos.

De son côté, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, Eric Lombard, a déclaré la semaine dernière qu’il souhaitait que le livret A reste à 3 % en août prochain.

"Dès lors que ce taux sert de base au coût du financement du logement social, et il y a 170 milliards d'euros empruntés par le logement social, moi, je forme le vœu que ce taux reste stable dans la durée", a-t-il expliqué sur France Info, soulignant qu' "il est essentiel que le logement social continue à construire". Rappelons que la CDC a pour rôle de gérer 60 % de la collecte du livret A et l’utilise notamment pour prêter de l’argent au secteur du logement social. 

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?