Aveyron : la difficile quête de saisonniers dans le secteur de la restauration
L’été approche à grands pas et les restaurateurs recrutent du personnel. La profession attire de moins en moins. Exemples en Aveyron.
"Cherche serveur urgent". Devant la terrasse du café du Globe, à Villefranche-de-Rouergue, le gérant du bistrot a mis en évidence son offre d’emploi. À quelques semaines des vacances, la fréquentation va monter crescendo et David Casseau aura besoin de bras supplémentaires pour assurer le service. "On cherche deux à trois serveurs. On a mis l’offre sur Facebook et Pôle emploi mais on n’a pas eu encore beaucoup de retours", se désole le restaurateur. "Une seule candidature mais il était mineur".
Ils sont actuellement huit à assurer le service d’une centaine de couverts, en moyenne. "L’idéal serait d’être entre dix et douze pour l'été", poursuit le professionnel. “On souhaiterait embaucher tout de suite pour avoir le temps de les former et qu’ils montent en puissance, avant le gros rush".
Limiter les couverts
À Najac, Stéphane Morel, le gérant du restaurant La Salamandre, s'apprête à lancer ses recrutements estivaux. "J’ai trouvé un cuisinier, il nous manque plus que deux serveurs. Depuis le covid, on sent moins de passion pour le métier", appuie le Najacois. "C’est aussi compliqué d’attirer du personnel qualifié. C’est un métier difficile et il faut l’aimer. Pour l’instant j’ai toujours réussi à trouver des saisonniers. J’espère que cette année, ce sera le cas".
En cas de pénurie, plusieurs professionnels craignent de devoir limiter le nombre de couverts par service, pour ne pas être submergés. "Je dois trouver deux à trois serveurs au minimum, sinon on ouvrira moins", souligne Thierry Raynal, gérant du Resto de campagne, à Villeneuve. “On va devoir s’adapter. C’est dommage de refuser des clients à cause de cette problématique”.
L’année dernière, les salaires ont augmenté de 16,3 % pour attirer les jeunes
Depuis deux ans, l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) de l’Aveyron a constaté ce manque de main-d'œuvre dans la restauration. "On y est confronté de plein fouet", appuie son président, Michel Santoz. "On se demande comment on va pouvoir tourner cet été. L’année dernière, les salaires ont augmenté de 16,3 % pour attirer les jeunes. Sans qualification spécifique, ils peuvent être payés autour de 1500 euros nets le mois, sans compter les heures supplémentaires. On essaye de jouer sur plusieurs leviers".
Le président souligne aussi les problèmes que rencontrent ces saisonniers pour se loger. "L’été, les prix augmentent dans l'Aveyron, notamment quand certains propriétaires préfèrent louer en Airbnb beaucoup plus cher", ajoute Michel Santoz. "D’autres départements ont mis en place des villages saisonniers, avec des bungalows. C’est peut-être une solution. On ne pourra pas tenir plusieurs saisons comme ça".
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