VIDEOS. La danse dans la peau pour Maé Nayrolles, originaire de Salles-la-Source

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  • Après avoir été formée et travaillé à Paris, après avoir étudié  à Palamos en Espagne, Maé Nayrolles vit désormais à Lyon.  Elle a dansé, samedi soir à Valréas (dans le Vaucluse), la première représentation de sa création, "Moon", avec Anna Beghelli. Après avoir été formée et travaillé à Paris, après avoir étudié  à Palamos en Espagne, Maé Nayrolles vit désormais à Lyon.  Elle a dansé, samedi soir à Valréas (dans le Vaucluse), la première représentation de sa création, "Moon", avec Anna Beghelli.
    Après avoir été formée et travaillé à Paris, après avoir étudié à Palamos en Espagne, Maé Nayrolles vit désormais à Lyon. Elle a dansé, samedi soir à Valréas (dans le Vaucluse), la première représentation de sa création, "Moon", avec Anna Beghelli. Reproduction - L'Aveyronnais
Publié le
Rui Dos Santos

Née en décembre 1994, ayant grandi dans le village de Cadayrac, formée à Rodez, cette brillante danseuse professionnelle a revêtu la tenue de chorégraphe et vient de créer son premier spectacle en compagnie d'Anna Beghelli.

Originaire de Cadayrac, un paisible village situé sur la commune de Salles-la-Source, Maé Nayrolles a effectué ses premiers pas dans la danse à Marcillac. Les cours étaient alors assurés par Dominique Jean, qui, installée à Rodez, "descendait" dans le Vallon. Elle en a d’ailleurs "des souvenirs très précis" : "J’aimais bien car Domie était une prof qui ne demandait pas d’avoir la jambe collée à l’oreille". Complétant le propos en mimant le geste !

Et c’est donc "fort naturellement" que la Ruthénoise de naissance, en décembre 1994, est restée fidèle à l’enseignante quand elle a rejoint le collège dans le chef-lieu aveyronnais. Elle a ainsi intégré son école de l’avenue Victor-Hugo, où elle intervenait seule à cette époque-là puisqu’elle n’avait pas été rejointe par sa fille Camille Vigier. "J’ai connu Camille élève", se souvient celle dont la mère Nathalie pratiquait certes la danse mais qui aurait pu faire du cheval, du basket ou du piano. Elle a opté pour la danse comme passion et elle en a fait son métier.

Elle n’a pas oublié : "Je ne me suis jamais vraiment posé la question. En fait, c’est en classe de Terminale, au lycée François- d’Estaing, que j’ai eu le déclic et que je me suis dit que j’allais me former pour devenir danseuse professionnelle contemporaine". Son baccalauréat en poche, elle avait le choix, notamment, entre le Studio Harmonic à Paris et Epse danse à Montpellier. Elle est montée à la capitale. "Après deux années parisiennes, j’ai complété ma formation au sein de la compagnie CobosMika Seed’s à Palamos, dans la province de Gérone, en Catalogne, explique-t-elle. Mon apprentissage à Paris était très technique, tandis que ce séjour en Espagne m’a permis d’aller plus loin dans le métier".

L’aventure espagnole a duré un an, avant un retour à la case parisienne. Et, selon ses propres termes, "quelques années de patinage". Baby sitting, service dans les bars,... elle a multiplié les petits boulots pour continuer à se payer des cours de danse. "C’était vital !", assure-t-elle. Et la bonne nouvelle est tombée puisqu’elle a intégré la compagnie Inosbadan, spécialisée dans la danse contemporaine et aérienne.

"Je dois tout à Dominique Jean"

C’est là qu’elle a rencontré Anna Beghelli, danseuse d’origine italienne âgée de 32 ans (elle souffle d’ailleurs les bougies aujourd’hui !), qu’elle a hébergée pendant quelque temps chez elle et avec laquelle elle a donné naissance à sa première création, Baptisée "Moon". Les trois coups ont été frappés, samedi soir, au Théâtre du rond-point à Valréas, dans le Vaucluse. Après une semaine de résidence au Club à Rodez. "Cette expérience est une nouvelle vie car chorégraphe est un vrai métier, à part entière, note Maé Nayrolles. Je préfère être danseuse, avec une fatigue dans le corps, physique, plutôt que chorégraphe avec une fatigue mentale. Car tu cours, tu doutes. Mais, avec la maturité, c’est vrai que tu apprends".

Mais, au fait, quand elle danse, qu’est-ce qui fait qu’un chorégraphe fait le pas pour l’engager ? Elle hésite, rougit un peu, avant de se jeter à l’eau : "Pour ma personnalité, pour ma pratique souvent qualifiée de puissante, dégageant force et énergie. Je me dis toujours "Qu’est-ce que je peux lui offrir ?". Je reste au maximum moi-même".

Non sans rappeler qu’elle doit tout à Dominique Jean. Elle détaille : "Elle m’a apporté la base classique. Avec la rigueur, l’observation, le sens de l’interprétation, la sensibilité". Elle ne manque d’ailleurs pas une occasion de venir la saluer à Rodez. Car, si elle a déménagé à Lyon en début d’année 2023, après une décennie à la capitale, l’intermittente du spectacle âgée de 24 ans n’a pas coupé les ponts avec l’Aveyron.

Elle a ainsi gardé un lien fort : "J’y reviens dès que je peux, souvent l’été. Pour passer du temps avec ma famille, avec mes amis, pour me ressourcer, mais aussi pour donner des cours dans mon ancienne école de danse. J’aime la transmission. à l’exemple de ce que Fanny Gombert, qui a également effectué ses classes chez Dominique Jean, a fait avec nous, lors de stages".

L’envie de jouer au musée Soulages à Rodez

À l’instar de son illustre aînée, Maé Nayrolles veut "continuer à faire du chemin dans la danse". Elle est appelée à la barre : "Cette discipline me nourrit. J’ai envie de belles tournées, de grands théâtres. Je suis dans le rêve et je n’ai pas tout exploré".

En attendant, tout en continuant à collaborer régulièrement avec diverses compagnies et à monter sur scène avec deux spectacles qui sont à l’affiche ("Vertikal" avec la compagnie Kafig de Mourad Merzouki et "Sur tes épaules" avec la compagnie La baraka de Nawal Ait Benalla), la jeune femme de Cadayrac mène un travail de diffusion de la pièce "Moon", créée donc avec Anna Beghelli. "On a passé des nuits à en parler. Notre objectif est d’avoir un truc à raconter, de le mettre en mouvement".

Elles ont ainsi rencontré, par exemple, Christophe Hazemann, directeur adjoint du musée Soulages à Rodez. "On aimerait bien jouer notre spectacle dans ce lieu magique. La correspondance entre notre travail et les tableaux de Soulages est assez forte, notamment sur les thématiques de la lumière, du contraste, de l’illusion... On croise les doigts maintenant", conclut ainsi Maé Nayrolles, l’œil malicieux.

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