Journée de l'Europe : faut-il imposer le drapeau européen sur le fronton des mairies ?

Abonnés
  • Verra-t-on bientôt le drapeau européen sur le fronton des mairies ?
    Verra-t-on bientôt le drapeau européen sur le fronton des mairies ? MaxPPP
Publié le
Christelle Bertrand

La majorité se déchire autour de cette proposition de loi examinée ce mardi 9 mai à l’Assemblée nationale.

Un drapeau vaut-il une majorité ? C’est la question à laquelle devront répondre les groupes Renaissance et Modem à l’Assemblée aujourd’hui mardi 9 mai.

La proposition de loi (PPL) du député Renaissance Mathieu Lefèvre visant à rendre obligatoire la présence sur le fronton des mairies du drapeau aux douze étoiles est, en effet, programmée en cette Journée de l’Europe.

Mais mercredi dernier, lors de l’examen du texte en commission, le Modem s’est abstenu, faisant du même coup tomber le texte combattu par les groupes d’opposition.

Si l’Europe est l’un des grands totems des centristes, ceux-ci estiment, en effet, le moment bien peu opportun. "Notre message, c’était : concentrons-nous sur l’essentiel. On veut des propositions de loi beaucoup plus structurantes, notamment sur le logement", assure Jean-Paul Mattei, le président du groupe Modem.

Finalement, les trois présidents des groupes qui composent la majorité se sont vus le lendemain pour tenter de calmer les choses, les centristes devraient donc finalement voter le texte.

Reste que ces frictions arrivent après de nombreuses autres. Le groupe centriste a notamment peu goûté la décision du gouvernement de faire adopter la réforme des retraites grâce à l’article 49.3.

Le Modem avait, de nombreuses fois, affirmé son opposition à cette méthode. "C’était une erreur de faire le 49.3 sur un texte comme ça vu l’état de notre démocratie. Il fallait aller au vote, quitte à perdre. Je suis sous le choc, avait alors réagi le député du Finistère Erwan Balanant en évoquant une situation qui "s’approche de la crise de régime".

Le cas Jean-François Bayrou

Quelques semaines plus tôt, les députés avaient adopté, contre l’avis du gouvernement, un amendement au budget pour 2023 visant à dissuader les grandes entreprises de distribuer des résultats exceptionnels en “super-dividendes”, par le biais d’une majoration temporaire d’une taxe. Ce texte avait été présenté par Jean-Paul Mattei.

Ces tensions sont encore exacerbées par les mauvaises relations entre François Bayrou et Emmanuel Macron. Le premier ne s’estime pas traité avec suffisamment d’égards par le président de la République qui ne lui accorde plus la position privilégiée qu’il était la sienne au début du premier quinquennat. François Bayrou se permet donc de prendre ses distances vis-à-vis du locataire de l’Élysée. Après l’interview controversée du chef de l’État estimant que "la foule" n’avait "pas de légitimité face au peuple qui s’exprime, souverain, à travers ses élus", il a, par exemple, assuré : "Les mots dans ces périodes sont facilement excessifs, moi je n’aurais pas dit les choses comme ça. Les manifestations ont leur légitimité mais ça n’est pas une légitimité supérieure à la légitimité démocratique."

François Bayrou regrette surtout que la promesse, qui lui a été faite en 2017, d’instaurer une dose de proportionnelle aux législatives n’est toujours pas tenue. Alors qu’elle a été repoussée lors du premier quinquennat, une partie de l’entourage du chef de l’État semble vouloir désormais enterrer cette idée. Elle a pourtant été relancée dimanche par la présidente Renaissance de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet.

Un coup de pouce pour le parti de François Bayrou, qui tient à rappeler à l’Élysée que, dans la fragile majorité présidentielle, il compte bien peser de tout son poids.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Sur le même sujet