Manifestation de l'ultradroite : Elisabeth Borne se dit "choquée", Gérald Darmanin recadre les préfets de police

L'autorisation de la manifestation des militants de l'ultradroite dans Paris, samedi 6 mai 2023, réunissant plusieurs centaines de personnes, continue de faire débat. Ce mardi, la Première ministre Elisabeth Borne s'est exprimée et s'est dite "choquée" par les images de cette journée, tout en expliquant que "c'est aussi notre démocratie de garantir le droit à manifester".

Interpellé sur la question par la députée écologiste Fransesca Pasquini, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin explique que la préfecture de Paris avait bel et bien "souhaité interdire" la manifestation dans un premier temps. Cette hésitation ne sera de toute évidence plus permise, puisque Gérald Darmanin a donné de nouvelles instructions aux préfets de police, afin qu'ils puissent "prendre des arrêtés d'interdiction" lorsque "tout militant ou association ou collectif d'ultradroite ou d'extrême droite déposera une manifestation". 

"Nous laisserons les tribunaux juger pour savoir si la jurisprudence permettra en effet de tenir ces manifestations", a ajouté le ministre de l'Intérieur.

Un rassemblement chaque année

Le rassemblement avait été organisé pour le 29e anniversaire de la mort d'un militant d'extrême droite en 1994, Sébastien Deyzieu. Il était membre de l'organisation ultranationaliste l'Oeuvre française. Mais la manifestation a particulièrement choqué par les slogans fascistes qui étaient déployés lors de la marche, alors que les participants étaient pour la plupart cagoulés ou masqués.

La préfecture de police avait accepté de maintenir cette manifestation dans la mesure où "elle n'avait occasionné, les années précédentes, aucun débordement ou trouble à l'ordre public".