Quilles de huit : de Paris à l'Aveyron, Quentin et Antoine Dauban ont trouvé un nouveau terrain de jeu

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  • Quentin (à droite) et Antoine Dauban (à gauche) ont quitté Paris pour renouer avec leurs racines aveyronnaises… Toujours près des quilles.
    Quentin (à droite) et Antoine Dauban (à gauche) ont quitté Paris pour renouer avec leurs racines aveyronnaises… Toujours près des quilles. Centre Presse Aveyron - Margot Pougenq
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Quelques mois après son titre de champion de France d’Excellence avec la SA Paris, Antoine Dauban a suivi les traces de son frère Quentin, qui a laissé la capitale pour leurs terres du Nayrac il y a déjà plusieurs années. Tous les deux ont répondu à l'appel de l'Aveyron.

Il y a comme un air d’été en ce début du mois de mai. Le temps idéal pour un entraînement de quilles de huit. La soirée ensoleillée ferait presque oublier la pluie qui ne cesse de tronquer les week-ends de compétition. Et aux abords du terrain au sable gris du Nayrac, le bois résonne. Antoine Dauban, qu’on est plus habitué à voir avec le maillot bleu et rouge de la Solidarité aveyronnaise de Paris, s’échauffe sous les couleurs de l’AS Saint-Etienne, avec un copain.

Il tape sans élan. Plutôt curieux pour un joueur biberonné aux quilles et surtout sacré champion de France d’Excellence avec la quadrette parisienne Guibert en août dernier. "Sans tes parents, tu es perdu !", lui lance-t-on. Dauban avait oublié son matériel et ses chaussures lors de son dernier entraînement et attend que son grand frère, Quentin, les lui amène.

"Ça a toujours été une torture de repartir d’ici"

Aujourd’hui âgés de 28 et 26 ans, les frères Dauban sont nés en région parisienne. Ils ont grandi aux abords de la capitale, mais leur cœur ne quittait jamais les terres aveyronnaises. "On descendait à chaque vacances, pour toutes les vacances. L’Aveyron, c’était tout pour nous", lance Antoine. Et Quentin arrive, portant son matériel et celui de son frère. "Je viens de la montagne, je suis cassé, j’ai fait 15 kilomètres", souffle l’aîné.

Quentin (à gauche) et Antoine Dauban (à droite) ont quitté Paris pour renouer avec leurs racines aveyronnaises… Toujours près des quilles.
Quentin (à gauche) et Antoine Dauban (à droite) ont quitté Paris pour renouer avec leurs racines aveyronnaises… Toujours près des quilles. Centre Presse Aveyron - Margot Pougenq

C’est lui qui a ouvert la route du retour aux sources, il y a sept ans. "Ça a toujours été une torture de repartir d’ici. Et dès que j’ai eu fini l’école agricole, je suis descendu." Quentin est maintenant associé avec son oncle, Gauthier Gros, à la tête du Gaec de Rayllac. Et s’il arbore aussi un maillot de foot de Saint-Etienne ce soir-là, l’aîné, pensionnaire de première série, a porté un autre maillot vert sur les terrains de quilles pendant six ans : celui de Florentin. Avant de signer au Nayrac cette saison, tout comme son frère, qui a posé ses valises en Aveyron en octobre.

"On l’a fait pour Alex"

Le soleil se couche, la fraîcheur du ruisseau entourant le terrain remonte et l’entraînement continue. Antoine, qui joue en Essor A, découvre encore le fonctionnement de la discipline en Aveyron. "Je ne sais pas si je serai au "France" cette année, remarque-t-il en requillant. A Paris, tu commençais la saison et tu savais déjà que tu étais qualifié. Ici, les joueurs sont trop forts !" Le quotidien de la capitale, où les quilles ont prospéré grâce à la codification de 1912, est bien loin de celui de son département de naissance, aujourd’hui cœur de la discipline. En plus petit comité, les Aveyronnais expatriés y font régner "l’esprit de famille".

Un environnement qui a poussé les frères Dauban à commencer à taper en 2008. "Notre père et notre oncle jouaient depuis longtemps, et nous, on s’amusait avec Gary et Alex (les frères Guibert). C’est pour eux qu’on a commencé", se souviennent-ils. Les deux aînés, Quentin et Gary, ensemble, et les cadets aussi. Jusqu’à ce qu’Alexandre décède subitement en décembre 2013, à l’âge de 16 ans. "J’ai toujours dit que je ne partirais pas de Paris tant que je n’aurais pas gagné le championnat de France par équipes avec Gary. On l’a fait pour Alex", glisse Antoine, touché. "La boucle est maintenant bouclée", complète son frère.

Antoine Dauban et Alexandre Guibert soulevant leur deuxième trophée de champions de France cadets, en août 2013 au Trauc.
Antoine Dauban et Alexandre Guibert soulevant leur deuxième trophée de champions de France cadets, en août 2013 au Trauc. Repro CP

Une page se tourne sur tous les terrains pour les Dauban, qui ont trouvé "de la tranquillité ici" et ont rejoint "les copains du Nayrac". Sans pour autant oublier la capitale. "L’Aveyron, c’est chez nous. Mais la SA Paris restera notre club de cœur", insiste Quentin en rangeant son matériel, se replongeant déjà dans la ferveur qui accompagne chaque été les équipes bleu et rouge sur les autres terres de quilles.

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Les commentaires (1)
AlCopQueVen Il y a 11 mois Le 11/05/2023 à 21:46

Merci Margot pour ce bel article sur 2 frangins sympas