"Les données sont vraiment démesurées", EELV dénonce le projet de méthaniseur de Bozouls
Les élus écologistes sont montés au créneau pour soutenir les collectifs qui s'opposent au projet de méthaniseur.
"Une usine disproportionnée" ; "une unité de méthanisation qui ne s'inscrit pas dans une démarche territoriale et locale" ; "un projet qui laisse peu de place aux acteurs locaux". Les représentants aveyronnais d'Europe écologie les Verts (EELV) ont ainsi dénoncé le projet de construction d'un méthaniseur qui doit être implanté sur la commune de Bozouls. ces derniers soutiennent également les associations, notamment le Comité Causse Comtal, le collectif "Bozouls, un village", les agriculteurs et les habitants qui s'opposent au projet.
Pour rappel, la quantité de substrats prévus par l’étude de faisabilité fait état de 45 000 tonnes d’effluents d’élevages, 6 000 tonnes de déchets verts, 4 000 tonnes de végétaux issues de silos et de drèches et de 4 000 tonnes de cives (cultures intermédiaires à vocation énergétique). "Il faut bien préciser que nous ne sommes évidemment pas contre les énergies renouvelables. Seulement, ce projet-là est bien trop important. Au contraire, nous souhaitons l'implantation de projets adaptés au territoire, et à la taille des élevages. Il faut qu'il soit également d'intérêt général et non spéculatif", détaille Léon Thébault, référent EELV en Aveyron.
Menace sur la ressource en eau
Pour Claudine Bonhomme, membre d'EELV, ce "projet manque de transparence et de sérieux dans l'étude. Par exemple, le permis de construire indique une hauteur de chaudière de 15 mètres, contre 8 mètres dans l'étude. De plus, l'impact environnemental lié à la création des routes d'accès n'a pas été pris en compte". Les élus d'EELV pointent également du doigt le "risque important de pollution des sols, des eaux et du réseau karstique". Et dans un même temps, ils dénoncent le "pompage excessif qui menace la ressource en eau : un forage est prévu sur le site pour pomper 2 200 m3 d'eau par an". Et puis, avec "260 tonnes d'intrants par jour, qui seraient acheminés par camion dans un rayon de plus de 40 km, soit trois fois plus que la préconisation de l'Ademe (l'Agence de l'environnement et la maîtrise de l'énergie), on constate que les données liées à ce projet sont vraiment démesurées".
Dans le détail, les actionnaires de la SAS Métha Causses, qui porte le projet, se composent de 79,5 % du capital des exploitations agricoles, des collectivités territoriales à hauteur de 10 %, des entreprises pour 10 % et des citoyens pour 0,5 %. En ce qui concerne les actionnaires de la SAS Biever, ils se répartissent ainsi : 60 % Métha Causses et 40 % de Engie Biogaz.
Le maire de la commune de Bozouls, Jean-Luc Calmelly avait expliqué que le conseil municipal avait longuement échangé sur ce sujet avant de donner "un avis favorable assorti de réserves". "Il y a deux façons de faire, soit on agite pour cultiver la crainte, soit, et c’est celle que j’ai choisie, on s’interroge. On s’interroge aujourd’hui sur sa dimension car le projet a évolué, son rayon d’action, un forage alors que la nappe phréatique alimente l’Alrance et le Dourdou, ce qui est une vraie interrogation au regard de la sécheresse, la solidité du montage juridique, l’impact du trafic routier", expliquait-il.
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