Rugby : "Il n’y a pas de trahison", assure le Decazevillois emblématique Dominique Alaux, nouvel entraîneur principal de Rodez

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  • Dominique Alaux, connu aussi pour être le co-créateur de la marque de vêtements Abeyron.
    Dominique Alaux, connu aussi pour être le co-créateur de la marque de vêtements Abeyron. Centre Presse - Rui Dos Santos
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L’ancien 3e ligne, capitaine emblématique puis manager du Sporting club Decazeville conduira la destinée du Rodez rugby à partir de la saison prochaine en tant que superviseur des coaches. Une information surprise tombée samedi (lire aussi ici) et pour laquelle le principal intéressé a été sollicité par nos soins. Entretien.

Racontez-nous le pourquoi de votre arrivée en tant qu’entraîneur principal à partir de la saison prochaine.

Les dirigeants de Rodez m’ont contacté pour savoir si j’étais intéressé pour intégrer le staff et amener ce que je savais. Et donc avec Jérôme (Grémaux, autre coach recruté, NDLR), on va l’intégrer, essayer d’amener notre vision du rugby, en complément de ce qui a été fait par Jérôme (Broseta) et Richard (Pioch, les actuels qui demeurent également la saison prochaine). Leur travail a été exemplaire jusque-là. Ils ont qualifié l’équipe de Rodez à la 3e place, une équipe jeune et novice. Ce n’est pas rien. Ils ont terminé meilleure défense du championnat ; ça prouve que le travail qui est fait est de qualité. Après, le but est d’étoffer et d’essayer d’apporter nos compétences. C’est pour cela qu’ils m’ont proposé de prendre la coordination. Dans mon état d’esprit, c’est mettre en place un staff différent dans lequel chacun met son énergie dans son pôle de compétence, à fond. Former un team où on a un esprit d’équipe au sein du staff, échanger nos visions, nos analyses. Ça restera un staff de rugby amateur, avec beaucoup d’humilité. Ça, c’est important, j’y tiens. L’humilité est nécessaire dans le rugby.

Dans ce staff justement, vous êtes présenté comme le superviseur de coaches selon vos dirigeants. Cela veut dire quoi ? Que vous serez un peu moins sur le terrain que les autres ?

Ma passion, c’est le rugby, le terrain. "Superviseur" ce n’est qu’un mot. Je dirai plutôt pilote. On est tous dans la même cabine et on veut tous aller au même endroit.

Justement, le président Floirac a été clair : objectif montée en Fédérale 2. Que manque-t-il à Rodez pour y arriver ?

Je ne peux pas dire, j’arrive juste, je n’ai pas rencontré les joueurs. On va apprendre à se connaître, travailler et, après, on ciblera les domaines dans lesquels il faudra travailler davantage.

Depuis la renaissance du club en 2019, la politique sportive était axée sur le retour des jeunes au premier plan. Ça a fonctionné, mais la limite a été le manque de poids, notamment devant. Est-ce un axe majeur à travailler ?

C’est évident que cela fait partie de ce qu’il faudra travailler. Sur le dernier match (revers 9-20 en barrages face à Rivesaltes), on l’a vu, le manque de densité physique a fait que Rivesaltes est passé par le cœur. Il va falloir se densifier et densifier le pack avec les joueurs en place et l’apport aussi de joueurs avec ces profils-là.

Depuis 2017 et votre départ du banc de Decazeville, vous n’aviez pas coaché de seniors, même si vous officiez à l’académie de rugby du lycée Monteil à Rodez depuis deux ans. C’était un souhait de retrouver des seniors ?

Oui, car à Decazeville j’ai entraîné les juniors et j’ai été manager des seniors, mais en retrait du terrain. Ce qui m’intéresse, c’est le terrain. Et l’envie d’aller prendre des seniors, c’est un défi, un peu de pression du résultat, de la tension… C’est l’essence de notre sport.

Rodez, des seniors, l’objectif de montée pour une première en tant que coach terrain : c’est un vrai challenge à relever…

Oui. Après je ne suis pas seul. Il y a des personnes expérimentées avec moi. Le but, je le répète, c’est vraiment de former une équipe. Ce n’est pas Dominique Alaux et d’autres personnes. Tout le monde est au même niveau, ensemble, dans un staff où chacun bénéficie de la richesse de l’autre.

Avec Jean-Luc Delaneau, en trésorier et ancien président de Decazeville, vos arrivées à Jérôme Grémaux et vous, le Rodez rugby prend les couleurs du Sporting. Vous, son ancien capitaine emblématique, êtes l’archétype de ce que l’on appelle "l’homme d’un seul club"… étant qui plus est un des meilleurs ennemis de Rodez jusqu’alors. Est-ce une difficulté selon vous ?

Le meilleur ennemi, non, non ! On ne va pas faire la guerre, ce n’est que du rugby, que du sport. Après, Decazeville, oui évidemment, ce sont mes origines. La passion du rugby, c’est Decazeville qui me l'a donné. C’est là-bas où je suis né, où j’ai vécu, joué. Ce n’est pas incompatible avec le fait de vivre une aventure ruthénoise. Justement, je vais essayer de donner ce que Decazeville et le Sporting m’ont apporté, le partager. On ne met pas le loup dans la bergerie, ce n’est que du sport (rires).

Depuis l’annonce de votre prise de fonction ce week-end, il y a néanmoins quelques réactions à ce sujet. Que diriez-vous aux Decazevillois qui sont encore un peu attachés à cette guerre des clochers et qui pourraient vivre comme une petite "trahison" de votre part le fait de rejoindre Rodez ?

Il n’y a pas de trahison, on ne renie jamais ses origines. On vit d’autres moments, cela fait partie de la vie. Il n’y a rien de grave, ni d’exceptionnel en fait.

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