"Il est dans un triste état" : violente agression du petit-neveu de Brigitte Macron, interpellations, vives réactions, ce que l'on sait de l'affaire

  • Le chef de l'Etat et son épouse ont vivement réagi ce mardi 16 mai.
    Le chef de l'Etat et son épouse ont vivement réagi ce mardi 16 mai. MAXPPP - BENOIT TESSIER
Publié le
Centre Presse Aveyron

Emmanuel Macron a réagi ce mardi 16 mai à l’agression du petit-neveu de Brigitte Macron, Jean-Baptiste Trogneux, en pleine rue, à Amiens, après l'intervention du chef de l'Etat au journal de TF1 lundi soir. 

La classe politique a unanimement exprimé son indignation, mardi 16 mai, au lendemain de la violente agression subie à Amiens par le petit-neveu de Brigitte Macron, Jean-Baptiste Trogneux. "De pire en pire ! Et maintenant la famille du président de la République. Ça suffit", a tempêté le député des Yvelines, Karl Olive, sur Twitter.

Après l'incendie criminel de la maison et des voitures du maire de Saint-Brévin

L’une des multiples réactions illustrant l’émotion et la colère qui se sont emparées de la majorité. Après l’incendie criminel de la maison et des voitures du maire de Saint-Brévin (Loire-Atlantique), le 22 mars, sur fond de tensions locales, une nouvelle ligne rouge est franchie avec ces violences visant un parent du couple présidentiel.

Pris à partie par des manifestants

Selon le père de la victime, Jean-Alexandre Trogneux, cité par Le Figaro, Jean-Baptiste Trogneux a été pris à partie en pleine rue, lundi soir, vers 22 h, par "des manifestants qui s’étaient réunis dans le centre-ville", à l’issue de la prise de parole du Président au 20 h de TF1.

Des jets de poubelles et projectiles sur la vitrine de sa boutique

Une quinzaine de personnes auraient jeté des poubelles et autres projectiles sur la vitrine de la chocolaterie dirigée par le petit-neveu de Brigitte Macron, dans la ville natale du chef de l’État. Le trentenaire se serait alors interposé et aurait été roué de coups.

Blessés à la tête, au visage...

"Il s’est mis en boule pour se protéger mais il a des blessures à la tête, au visage, au genou et à un doigt", a précisé son père dans les colonnes du Courrier Picard.

"Sauvé par trois voisins"

"Mon fils a été sauvé par trois voisins […]. L’un d’entre eux m’a dit qu’il n’avait jamais vu autant de violences et de haine, il a cru qu’ils allaient tuer mon fils", a-t-il ajouté.

Huit personnes placées en garde à vue

Sept hommes âgés de 20 à 35 ans et une adolescente de 16 ans ont été placés en garde à vue à la suite de cette agression. Deux d’entre eux sont sous curatelle et un autre sous tutelle. La victime est, elle, "en observation dans l’attente d’un scanner cérébral, il a une contusion à la tête, des doigts cassés… Il est dans un triste état. Surtout psychologique, on est très choqués", a expliqué son père, qui évoque des précédents.

Barbier : "L’antichambre de la terreur"

"Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, notre cher oncle, on ne cesse de recevoir des attaques. Ça a commencé par des crachats, des menaces et maintenant ça… C’est exponentiel", a-t-il relaté. "Plusieurs de nos boutiques ont été attaquées. Alors qu’on n’est responsables en rien de ce qu’Emmanuel Macron fait".

"Des actes inacceptables et inqualifiables"

Indignée, Brigitte Macron a dénoncé mardi "la lâcheté, la bêtise" des agresseurs et leur "violence". Celle-ci "n’a pas sa place en démocratie", a appuyé le chef de l’État, dénonçant "des actes inacceptables et inqualifiables".

Tout cela témoigne du rejet profond, de la haine qu’inspire désormais Emmanuel Macron

Au-delà du fait divers, "tout cela témoigne du rejet profond, de la haine qu’inspire désormais Emmanuel Macron", analyse Dominique Andolfatto, professeur de science politique. Mais aussi la fin "d’une certaine sacralisation de la politique" gangrenée par "une banalisation de la violence", de crise en crise (“gilets jaunes”, retraites).

"La démocratie à la française est manifestement mal en point", ajoute-t-il. "Certains citoyens sont frappés d’abolition du discernement démocratique", abonde l’éditorialiste Christophe Barbier. "D’un côté, ils confondent l’homme politique avec sa famille, ou bien avec les restaurants qu’il fréquente et ils agressent la première ou incendient les seconds. De l’autre, ils confondent le peuple et la foule, et pensent qu’un attroupement virulent, une manifestation vindicative ou une action commando peut défaire ce que le suffrage universel a instauré. Cette ochlocratie, le pouvoir de la foule, est l’antichambre de la terreur".

En utilisant le mot "violence" pour qualifier la politique sociale du gouvernement, "la gauche radicale" ouvre, elle, la porte "à un amalgame : violence pour violence", estime l’ancien directeur de la rédaction de L’Express. Quelle réponse l’État peut-il apporter après de tels faits ? "Le développement d’une pratique plus dure ou inflexible du pouvoir, d’un État plus répressif ou policier, ne sont pas des solutions", estime le politologue, Dominique Andolfatto.

"Il faut renouer avec une conception de la citoyenneté ouverte", plaide-t-il. La réponse de la justice sera, elle aussi "intéressante à étudier", relève Christophe Barbier. "Trop indulgente, elle peut inspirer d’autres candidats à la violence. Trop sévère, elle sera critiquée pour sa dérive jupitérienne", souligne-t-il.