Le secteur agroalimentaire accepte de renégocier les prix, alors que l'inflation a continué d'augmenter

  • La lutte contre l'inflation est toujours d'actualité, en cette mi-mai 2023.
    La lutte contre l'inflation est toujours d'actualité, en cette mi-mai 2023. Midi Libre - CS
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Centre Presse Aveyron

"Nous pouvons casser la spirale inflationniste", a affirmé Bruno le Maire, ministre de l'Economie, mercredi 17 mai 2023.

Les entreprises de l’industrie agroalimentaire ont accepté de rouvrir des négociations sur les prix avec la grande distribution plus tôt que prévu, a annoncé mercredi 17 mai 2023, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. "Ça veut dire que les prix vont être renégociés à la baisse et de manière anticipée, donc nous pouvons casser la spirale inflationniste", a-t-il affirmé, lors d’un déplacement dans le Loiret, après une réunion à Bercy avec des représentants du secteur.

Premiers accords en mars

Les industriels et les distributeurs ont normalement l’obligation de négocier les prix une fois par an. Après les dernières discussions, les enseignes de la grande distribution avaient néanmoins accepté en mars, à la demande du gouvernement, de réduire leurs marges pendant trois mois sur une sélection de produits de leur choix afin de contenir la hausse des prix des biens de consommation courante, une opération qui sera prolongée.

Mais le ministre de l’Économie veut aller plus loin. Il soupçonne nombre d’acteurs du secteur agroalimentaire de ne pas répercuter les baisses des cours de certaines matières premières sur le consommateur. Bruno Le Maire les a donc menacés jeudi dernier de recourir à des taxes pour récupérer d’éventuelles "marges indues" s’ils n’acceptaient pas de renégocier leurs prix avec la grande distribution.

5,9% en avril 

Un message qui semble avoir porté. "Personne ne fuit ses responsabilités", a déclaré mercredi Richard Panquiault, président de l’Institut de liaisons des entreprises de consommation (Ilec), l’un des représentants du secteur agroalimentaire. "On ne va pas se réfugier derrière la loi pour dire non monsieur, je ne viendrai pas discuter", a-t-il souligné. L’inflation sur un an en France a continué d’accélérer en avril, à 5,9 % contre 5,7 % en mars. Les prix des produits alimentaires ont bondi, eux, de 15,9 % sur un an en mars.

Ces Français qui ne mangent plus à leur faim

Face à une inflation galopante, étouffante (alimentation, carburants, etc.), nombre de Français ne parviennent plus à boucler leurs fins de mois et en arrivent à des extrémités. En fin d’année dernière, 16 % des Français déclaraient, en effet, ne pas pouvoir manger à leur faim, un chiffre qui a grimpé de quatre points en l’espace de cinq mois, révèle le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc) dans sa dernière étude, relayée mercredi par Le Figaro. Ils se privent aussi de soins médicaux : les femmes et les moins de 40 ans sont encore plus touchés par le phénomène (24 %), qui rejaillit sur d’autres postes de dépenses. "La forte inflation, notamment sur les produits alimentaires, explique au moins en partie la hausse de cette forme de précarité", explique le Credoc. "Dans ce contexte, de plus en plus de personnes se sont tournées vers les structures d’aide alimentaire distribuant colis ou repas chauds", souligne-t-il. 52 % des personnes qui manquent de nourriture s’imposent aussi des restrictions sur les soins médicaux.

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