Pollution des sols : le passé minier refait surface dans l’Ouest Aveyron, "c'est une bombe à retardement"

Abonnés
  • Sur les hauteurs de Figeac, à proximité du secteur des Crêtes et des communes de Camburat et de Planioles, les stigmates de l’exploitation d’anciennes mines de plomb et de zinc sont encore visibles     JCB.
    Sur les hauteurs de Figeac, à proximité du secteur des Crêtes et des communes de Camburat et de Planioles, les stigmates de l’exploitation d’anciennes mines de plomb et de zinc sont encore visibles JCB.
Publié le
Centre Presse Aveyron

Dans le Grand Figeac et dans l’Ouest Aveyron, plusieurs communes sont concernées par le risque minier et la pollution des sols. Les élus ne cachent pas leurs inquiétudes.

Autour de Figeac, les anciennes exploitations minières, principalement de plomb et de zinc, ont laissé des traces. Sur le secteur de Planioles, l’exploitation par travaux miniers souterrains a connu son apogée de 1903 à 1920 puis dans les années 1960, avant un arrêt définitif en 1967. Plus d’un demi-siècle après, l’impact de cette activité sur la pollution des sols revient au cœur de l’actualité et nourrit de vives inquiétudes localement. "Notre passé minier nous rattrape", a prévenu le président du Grand Figeac, Vincent Labarthe lors du dernier conseil communautaire.

Le territoire qui compte plusieurs anciennes mines est en effet concerné par l’inventaire national des dépôts miniers. Dans ce cadre, des études sanitaires et environnementales ont été menées par un bureau d’études sur huit communes situées sur les secteurs miniers dits de Planioles (Planioles, Camburat, Camboulit, Lissac-et-Mouret, Capdenac-le-Haut et Figeac) mais aussi, côté Aveyron, dits d’Asprières (Asprières, Felzins, Cuzac, Capdenac-Gare et Sonnac).

Suite à ces diagnostics effectués sur des parcelles dont les propriétaires ont autorisé le sondage, l’État a transmis des "porter-à-connaissance" aux collectivités, accompagnés de recommandations, et a pour objectif d’élaborer des Secteurs d’informations sur les sols (SIS). Conformément au Code de l’environnement, les collectivités locales ont été consultées pour donner leur avis. Leur position est unanime : un avis défavorable a été émis aussi bien par la communauté de communes du Grand Figeac que par la ville de Figeac et les autres communes consultées.

"Une bombe à retardement"

Antoine Soto, adjoint au maire de Figeac qui suit depuis longtemps ce dossier touchant notamment le secteur résidentiel des Crêtes, ne mâche pas ses mots : "C’est une bombe à retardement." "C’est en fait aujourd’hui un transfert de responsabilité de l’État aux collectivités. Ça, nous ne pouvons pas l’admettre", a regretté l’élu figeacois pour qui il est nécessaire de poursuivre les études afin de mesurer les impacts sur la santé et l’environnement des pollutions générées par l’extraction des minerais. "Il faut mieux expertiser et déterminer les lieux où il y a ces types de pollution. On estime que les SIS sont insatisfaisants […] on demande aux préfets du Lot et de l’Aveyron d’achever ces études et de prendre des mesures."

De nombreuses questions quant à la responsabilité et l’information sur la dangerosité des zones classées se posent pour les communes du Grand Figeac, en particulier en matière d’urbanisme. "Cela a un impact important sur les permis de construire, les projets d’aménagement du PLUi", a pointé du doigt Antoine Soto.

"Je déplore que les notaires n’informent pas toujours lors des ventes immobilières. Des propriétaires ne sont pas au courant du risque minier et de la pollution des sols", a témoigné le maire d’Asprières. Quid des risques d’effondrement liés à l’exploitation en souterrain ? Quelles préconisations doivent être données aux habitants légitimement inquiets ? Dans le Grand Figeac, les élus demandent clairement à l’État de garder la main.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?