Aveyron : l’art du vitrail décoratif fait briller le verre de tous ses éclats

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  • Bernard Lange dans l’atelier qu’il a aménagé avec ses fils.
    Bernard Lange dans l’atelier qu’il a aménagé avec ses fils.
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Joel Born

Installé avec sa famille à Roussennac depuis plus de 25 ans, Bernard Lange a découvert la technique du vitrail Tiffany, durant sa jeunesse, au Canada. Depuis sa retraite, cet ancien éducateur se consacre pleinement à cette passion dans son atelier. Il anime des stages et vient d’ouvrir une boutique à Bournazel.

Hasard de la vie, il porte le nom d’un sculpteur originaire de Toulouse qui fut premier restaurateur en chef des Antiques du musée du Louvre lors de sa création en 1793. Bernard Lange n’a pas pour autant choisi la sculpture comme moyen d’expression artistique, mais le vitrail Tiffany, une technique, du nom de son créateur, qui permet d’appliquer le vitrail à toutes sortes d’éléments décoratifs et de faire briller le verre de tous ses éclats. Cette passion de jeunesse ne l’a jamais quitté et le jeune et dynamique retraité y consacre désormais une bonne partie de son temps.

L’art du vitrail décoratif fait  briller le verre de tous ses éclats
L’art du vitrail décoratif fait briller le verre de tous ses éclats

Une âme de voyageur

Voilà près de trente ans que Bernard Lange et son épouse Stéphanie sont installés à Roussennac, dans un ancien corps de ferme, où le couple a vu grandir ses trois garçons. Originaire de la région parisienne, Bernard a pas mal bourlingué avant de poser ses valises en Aveyron, où il a travaillé pendant 26 ans comme éducateur à l’Esat de Clairvaux. Jeune, il a vécu pendant un an sur le continent américain, aux États-Unis, au Canada, au Mexique, au Guatemala, puis une autre année aux îles Canaries. Bernard a découvert le vitrail Tiffany au Canada, durant l’un de ses voyages de jeunesse. " Je connaissais le vitrail cathédrale, mais pas le vitrail décoratif. J’ai trouvé ça assez sympa, raconte le sexagénaire. De retour en France, j’ai travaillé un peu avec un pote qui avait monté un atelier à Lyon. J’ai acheté du matériel et j’ai commencé à faire du vitrail décoratif, tout en exerçant d’autres métiers, sachant qu’il est difficile de vivre de l’artisanat. " Après être passé d’un job à l’autre (éducateur, chauffeur de bus, vendeur, forain…), Bernard a finalement suivi une formation d’éducateur à Marvejols, en Lozère, où il a rencontré sa future femme Stéphanie. Peu de temps après, le couple prenait la direction de l’Aveyron et du village de Roussennac.

L’art du vitrail décoratif fait  briller le verre de tous ses éclats
L’art du vitrail décoratif fait briller le verre de tous ses éclats

Un atelier aménagé en famille

La retraite professionnelle arrivant, il y a de cela deux ans, Bernard s’est dit que le moment était venu de consacrer plus de temps au vitrail, dans un bel atelier de 50 m2 aménagé près de la maison avec ses fils. Outre son travail de création, il participe à des expositions, quelques marchés, et anime des stages à la journée ou sur un week-end. "Les gens sont assez friands de faire par eux-mêmes."

Depuis deux mois, il vient d’installer une petite boutique, dans le village voisin de Bournazel, tout près du château. Et lorsqu’il n’est pas dans son atelier, Bernard, un adepte des arts martiaux, donne des cours d’aïkido.

Avec son épouse, qui fut skieuse durant ses jeunes années, Bernard partage également la passion de la montagne. Une passion qu’ils ont d’ailleurs communiquée à leurs trois fils, deux vivant dans les Alpes, l’autre au pied des Pyrénées.

L’art du vitrail décoratif fait  briller le verre de tous ses éclats
L’art du vitrail décoratif fait briller le verre de tous ses éclats

La beauté du verre

"Les jointures en cuivre et en étain permettent de travailler avec beaucoup plus de finesse et de détails, explique Bernard. Un vitrail peut être conservé toute sa vie, à l’intérieur comme à l’extérieur. Ça ne craint pas le chaud, ni le froid. Il y a des verres magnifiques. Certaines idées me viennent d’ailleurs en fonction des verres… Le problème c’est que la matière première est chère." Le vitrailliste achète les plaques de verre étalé chez GK Tecknic, à Forges-les-Bains, dans l’Essonne. Après avoir dessiné ses créations, il découpe ses morceaux de verre avec une molette à tungstène. Les morceaux sont ensuite assemblés avec des bandes de cuivre, les jointures finales étant réalisées à l’étain. Bernard donne ainsi vie à toutes sortes de créations en fonction de ses inspirations ou sur commandes. Avant de le quitter, on lui a bien sûr demandé son sentiment sur les vitraux de Pierres Soulages à l’abbatiale de Conques. "Pour moi, le vitrail, c’est coloré. Au début, c’était bof, bof. Puis, petit à petit, j’ai commencé à apprécier. C’est sur la longueur du temps qu’on apprécie les choses. Finalement, c’est bien comme ça et je ne les verrais pas autrement…"

 

Bernard Lange, chemin de Bouzines, Roussennac. 0 7 66 34 26 91. langebernard57@gmail.com Sur Facebook et Instagram : Les Arts’Verres.
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