Infirmière tuée à Reims : les premiers éléments de l'enquête dévoilés, voici ce qu'il faut en retenir
Le procureur de la République de Reims a pris la parole, ce mercredi 24 mai 2023, suite à l'assassinat de l'infirmière Carène Mezino, survenu 48 heures plus tôt.
Lundi 22 mai 2023, un Rémois de 59 ans a pris la direction de l'unité de médecine du travail de l'hôpital de la ville. Il s'est rendu dans le vestiaire pour s'attaquer à Carène Mezino, infirmière de 37 ans. Selon le Parisien, le procureur de la République, Matthieu Bourette, raconte alors que l'agresseur a asséné plusieurs coups de couteau au thorax et à l'abdomen de la victime, mère de deux enfants de 8 et 11 ans.
Décédée dans la nuit, sa collègue hors de danger
L'infirmière est décédée d'une hémorragie interne, dans la nuit de lundi à mardi. Mais l'individu s'en était pris, également, à une secrétaire médicale. Pour sa part, selon les révélations du procureur, elle a subi, lors de l'attaque, cinq coups de couteau. Mais ce mercredi, son état est rassurant : elle est hors de danger.
"Suspect paranoïaque et schizophrène"
Rapidement interpellé, le Rémois a été retrouvé en possession d'une arme blanche longue de 15 à 20 centimètres, achetée le matin même, selon les déclarations du suspect en garde à vue. Le procureur de la République a expliqué que l'individu, défini comme "paranoïaque et schizophrène", "en voulait au milieu hospitalier, aux blouses blanches". Toujours lors de sa garde à vue hospitalière, jugée "difficile" par le magistrat, l'agresseur n'a eu ni regret, ni empathie vis-à-vis des deux victimes.
Suivi en psychiatrie depuis 1985
L'homme de 59 ans était connu pour des psychoses chroniques depuis son enfance, reconnu comme adulte handicapé, et suivi en psychiatrie depuis 1985. Le procureur a expliqué que "son psychiatre ne s'attendait pas à un tel passage à l'acte, il était, pour lui, stabilisé, il venait tous les jours au rendez-vous pour prendre ses médicaments". Le dernier en date remonte à lundi, jour où il a sévi.
Mais en revanche, la mandataire judiciaire de l'agresseur ne semble, selon l'enquête, pas livrer la même version. "Elle estimait que depuis au moins décembre 2020, il ne prenait plus son traitement", a précisé Matthieu Bourette. Lors de la perquisition de son domicile, les enquêteurs ont mis la main sur "un sachet de médicament ni ouvert ni entamé", alors que l'individu était placé sous "curatelle renforcée", et était donc contraint de prendre un traitement médicamenteux quotidien.
A lire aussi : Après le décès de l'infirmière poignardée au CHU de Reims, la sécurité des soignants en question
Quelles motivations ?
Lors de son interpellation, l'agresseur a justifié son geste en évoquant la qualité des deux victimes, et martelant "en vouloir à la psychiatrie" qui, selon ses dires, est "criminelle", composée "d’assassins, de faux culs et de faux jeton". Le procureur de la République de Reims poursuit : "il avait déclaré à plusieurs reprises aux fonctionnaires de police en vouloir au milieu hospitalier, indiquant avoir été maltraité depuis plusieurs années par le milieu psychiatrique".
Des mots particulièrement virulents ont alors été prononcés par l'individu, qui a déclaré que "chaque fois qu'il croiserait une blouse blanche, il la planterait car il voulait se venger", toujours selon le magistrat.
Une première affaire en 2017
Comme l'avaient également révélé nos confrères, le suspect avait déjà poignardé et blessé quatre membres de l'ESAT (établissement et service d'aide par le travail) du Meix-Tiercelin, dans la Marne, en 2017.
A lire aussi : Après le décès de l'infirmière poignardée au CHU de Reims, 25 millions d'euros par an pour la sécurité dans les hôpitaux
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?