Infirmière tuée à Reims : ce que dit le rapport alarmant publié ce jeudi sur l'agression des infirmiers en France

  • L'Ordre national des infirmiers révèle que deux infirmiers sur trois ont déjà été victimes de violences.
    L'Ordre national des infirmiers révèle que deux infirmiers sur trois ont déjà été victimes de violences. Illustration - Pixabay
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Deux infirmiers sur trois ont déjà été victimes de violences durant l'exercice de leur métier, selon ce rapport de l'Ordre national des infirmiers.

Dans la nuit de lundi 22 à mardi 23 mai 2023, une infirmière de 37 ans a été tuée de plusieurs coups de couteau à Reims (Marne). Une secrétaire médicale a également été blessée par cinq coups de couteau, mais ses jours ne sont pas en danger. L'agresseur présumé, un homme de 59 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire.

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Triste coïncidence, l'Ordre national des infirmiers publie ce jeudi 25 mai les résultats d'une consultation au sein de la profession, révélant que 66 % des interrogés ont déjà été victimes de violences dans l'exercice de leur métier. Ils sont 73 % à en avoir été témoins.

Parmi les 31 281 infirmiers qui ont pris part à la consultation (menée de fin avril à fin mai), ils sont 40 % à être victimes de violences plusieurs fois par an et 15 % à l'être "toutes les semaines ou presque". Le rapport révèle que 75 % des interrogés ont été victimes ou témoins d'insultes, 45 % de menaces physiques, 43 % de dénigrement, 37 % ont reçu des coups, 16 % des menaces de mort et 10 % ont subi des dégradations de biens personnels.

66 % de ces agressions sont commises par des patients, 43 % par les proches de patients, et 31 % sont commises par un autre soignant ou un membre du personnel de l'hôpital.

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26 % des infirmiers envisagent de quitter la profession

Il en résulte que "54% des infirmiers ne se sentent pas en sécurité sur leur lieu de travail". Ils sont 26 % à envisager de quitter la profession dans les douze prochains mois. "Le drame qui a touché notre consœur Carène Mezino, tuée alors qu’elle exerçait son métier, montre à quel point notre profession est exposée aux agressions et aux brutalités de toute sorte", a réagi Patrick Chamboredon, président de l'Ordre national des infirmiers.

"Ces violences ne sont pas une fatalité. Au contraire, elles sont un phénomène qui découle aussi bien de comportements individuels intolérables que des dysfonctionnements de notre système de santé et qui appelle des réponses vigoureuses et adaptées", ajoute le président par voie de communiqué, qui espère "des décisions fortes" de la part du Ministère. 

L'Ordre national des infirmiers préconise notamment un régime de sanctions renforcées avec "des poursuites judiciaires rapides". Mais aussi "une meilleure écoute des infirmiers victimes de violence de la part des autorités policières et judiciaires", un "investissement massif dans le secteur de la psychiatrie" ou encore une refonte du "management institutionnel du système de santé".

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