Villecomtal. La fermeture de la boulangerie Cougoule crée un manque

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  • Le four chargé de souvenirs pour Frédérique et Jean-Pierre. Le four chargé de souvenirs pour Frédérique et Jean-Pierre.
    Le four chargé de souvenirs pour Frédérique et Jean-Pierre.
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CORRESPONDANT

Le 1er avril, ce ne fut pas une farce de trouver la boulangerie – pâtisserie Cougoule définitivement fermée. Jean-Pierre et Frédérique Cougoule avaient décidé de cesser leur activité. L’aventure avait débuté le 1er mai 1998. Ils quittaient Rodez. Jean-Pierre, titulaire d’un CAP et d’un brevet de maîtrise en pâtisserie travaillait chez Conort, rue Béteille. Frédérique, quant à elle était assistante maternelle.

"Excepté l’Épi du Rouergue, précise Jean-Pierre, j’étais le dernier boulanger du Nord Aveyron à faire des tournées. Plus personne ne veut acheter de boulangerie qui a des tournées à assurer".

L’arrêt de celles-ci créé un gros bazar, pose de gros problèmes. Elles rendaient un grand service aux habitants de nombreux lieux dits isolés ou de clients aimant la rencontre et les échanges avec leur boulanger préféré. "Les tournées étaient restées classiques. Tout ce que je mettais dans le camion était vendu. Par ailleurs, il se mange nettement moins de pain qu’avant. En 20 ans notre achat de farine a diminué de 30 %. Tous les prix ont nettement augmenté".

Dans l’entre-deux-guerres, les gens faisaient leur pain et l’apportaient à cuire dans le four du haut (Girou) ou le four du bas (boulangerie) de Villecomtal. Pour la pâtisserie, baisse importante de la consommation depuis l’arrivée de la Covid-19, le type de consommation a évolué et on peut repérer une tendance à voir les jeunes couples consommer moins de pain que les plus anciens.

"Le temps de changement se caractérise aussi, précise-t-il. Pierre, mon père, vendait du pain et de la farine. Pour les Fraysse qui l’ont précédé il y avait concordance pain-farine avec ajout du paiement de la façon. Il n’y avait pas de trésorerie. Ils travaillaient énormément. Le dimanche il y avait 2 messes, ce qui entraînait beaucoup de travail après la première. J’avais beaucoup agrandi mes tournées. J’allais jusqu’aux portes de Saint-Cyprien. Je regrette les contacts que permettaient les tournées, les clients étaient et restent des amis. La dernière semaine et même encore, ça reste dur pour moi."

À la question de savoir ce qu’il va faire à présent, Jean-Pierre répond : "On verra par la suite. Conseiller municipal, je m’impliquerai bien plus dans les obligations de la mairie. Avec Frédérique, nous marchons très régulièrement. C’est tout nouveau. Auparavant, nous n’avions pas le temps. Nous découvrons plein de choses". "Moi, j’adore la lecture et je profite pleinement du temps disponible pour la lecture de livres que je suis certaine de garder", complète Frédérique.

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