La précarité menstruelle dans le monde en dix chiffres clés

  • Plus de 500 millions de filles et femmes dans le monde sont en situation de précarité menstruelle, révèle un nouveau rapport de l'ONG Plan International.
    Plus de 500 millions de filles et femmes dans le monde sont en situation de précarité menstruelle, révèle un nouveau rapport de l'ONG Plan International. Marjan_Apostolovic / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Les pays sont de plus en plus nombreux dans le monde à rembourser ou mettre à disposition gratuitement des protections périodiques à destination des femmes, ou d'une partie de la population féminine. Reste que plus de 500 millions de filles et de femmes demeurent toujours en situation de précarité menstruelle, et les crises économique et humanitaire pourraient faire encore bondir ce chiffre. A l'occasion de la Journée mondiale de l'hygiène menstruelle, dimanche 28 mai, voici le poids de la précarité menstruelle sur la condition féminine en dix chiffres clés.

Un impact sur la santé physique et mentale

Un nouveau rapport de Plan International, ONG qui s'emploie à faire progresser les droits des enfants et l'égalité entre les filles et les garçons, estime que plus de 500 millions de filles et femmes dans le monde sont en situation de précarité menstruelle. Cela signifie plus précisément qu'une fille ou une femme menstruée sur quatre ne peut pas accéder à des produits et équipements considérés comme indispensables, ce qui peut engendrer des conséquences graves sur la santé physique et mentale, mais pas uniquement.

Un enjeu pour la santé sexuelle

A l'occasion de la Journée mondiale de l'hygiène menstruelle, Plan International Australie s'est penchée sur les conséquences des crises humanitaires sur la précarité menstruelle via une étude menée auprès de 168 experts œuvrant aux côtés de femmes et de filles dans 48 bureaux nationaux et régionaux de l'ONG dans les pays du Sud. Plus de la moitié des répondants (51,6%) ont fait état de l'usage de matériaux de fortune, tels que des tissus usagés ou des chiffons, pour pallier l'absence de protections périodiques, et plus d'un cinquième (22,9%) indiquent que "des adolescentes se livrent à des activités sexuelles de survie pour pouvoir payer des produits de santé menstruelle".

Le prix d'une voiture

Il n'existe aucune donnée officielle quant au coût engendré par l'hygiène menstruelle, mais plusieurs estimations comparent ce coût moyen à celui d'une voiture, neuve ou d'occasion en fonction des calculs. En France, un rapport publié par l'Assemblée nationale estime entre 8.000 à 23.000 euros le budget alloué aux règles par une femme tout au long de sa vie. Un coût qui se base sur une moyenne de cinq journées de menstruations par mois, à raison de cinq protections menstruelles par jour, sur une durée de 38 ans, et prend en compte "le renouvellement des sous-vêtements et linge de lit, ainsi que l’achat éventuel d’antidouleurs et les visites de contrôle chez un gynécologue".

Une étude menée par Plan International Australie estime quant à elle à 10.000 dollars en moyenne les dépenses allouées par une femme au cours de sa vie pour des produits menstruels, sans prendre en compte les traitements éventuels contre la douleur. Au Royaume-Uni, une enquête relayée par le HuffPost chiffre ce budget à 18.450 livres sterling, incluant les protections périodiques, les antidouleurs, et le renouvellement des sous-vêtements. Dans tous les cas, ces chiffres permettent de se rendre compte à quel point ces dépenses peuvent peser sur le budget de millions de femmes à travers le monde.

Un impact sur l'absentéisme scolaire ?

Un rapport publié en 2014 par l'Unesco fait état d'un manque d'installations dans les écoles pouvant engendrer un absentéisme scolaire pour les filles ayant leurs règles, tout en précisant qu'il est difficile d'établir avec exactitude un lien entre absentéisme et menstruations. Reste que de nombreuses études, notamment réalisées en Inde ou dans certains pays d'Afrique, témoignent de l'impact de la précarité menstruelle et du manque d'équipements sur la scolarisation des filles, qu'il s'agisse d'absentéisme ou de déscolarisation. Un chiffre pourrait également venir appuyer cette affirmation : l'Unicef indique qu'une école sur trois ne dispose pas de "toilettes adéquates" dans le monde, et que 23% des écoles ne sont dotées d'aucun toilette. Chose qui rend difficile, voire impossible, la gestion d'une bonne hygiène menstruelle.

La précarité menstruelle en France

La France n'est pas épargnée par la précarité menstruelle, puisque près de 4 millions de femmes menstruées âgées de 18 à 50 ans sont concernées dans l'Hexagone en 2023, d'après un sondage réalisé par OpinionWay pour l'association Règles Elémentaires. Un chiffre qui a doublé en seulement deux ans. Si la précarité menstruelle touche plus particulièrement les jeunes femmes âgées de 18 à 24 ans et les mères célibataires, toutes générations et situations confondues ce sont plus de 2,6 millions de femmes en France qui ont été contraintes de renoncer au moins une fois à acheter des protections périodiques pour des raisons financières en 2023. Et le contexte inflationniste pourrait aggraver les choses, puisque le sondage révèle que plus d'1,2 million de Françaises pensent pouvoir se retrouver en situation de précarité menstruelle dans les douze prochains mois.

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