Athlétisme : la Millavoise Jöna Aigouy entrevoit le bout du tunnel

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  • La Millavoise espère être aux JO en 2024.
    La Millavoise espère être aux JO en 2024. ML - Maxime Cohen
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Un an après sa rupture des ligaments croisés, la lanceuse de javelot millavoise Jöna Aigouy revient progressivement aux affaires, alors que les Jeux de Paris approchent à grand pas.

Il y a tout juste un an, les Jeux olympiques s’éloignaient pour la Millavoise, Jöna Aigouy. Lors des interclubs, sur un lancer, son genou gauche lâche. Douleurs, doutes… Une journée cauchemardesque pour elle, alors qu’elle était en pleine bourre. Elle repart de Tours avec une luxation de la rotule et une rupture du ligament croisé interne. " J’ai vraiment douté le premier jour, revient la Millavoise. J’avais reçu un appel de ma sœur et je lui ai dit "tu crois vraiment que je vais arrêter avant d’essayer ?""

"Ça promet de belles choses "

Un an après la blessure (du 22 mai 2022, NDLR) et neuf mois après son opération, elle voit enfin le bout du chemin. La semaine dernière, elle était de retour, avec son maillot de Balma, pour les Interclubs à Dijon, la compétition qu’elle n’avait pas pu terminer l’année dernière. "Ce n’était pas prévu, mon club m’a demandé de lancer à la dernière minute, j’ai pu retrouver mes copines et des personnes que je n’avais pas vues depuis un an." Malgré cette longue période d’absence, loin du tartan, rien n’est oublié. À son premier essai à Dijon, la boule au ventre du matin est oubliée. Son javelot retombe à 52,01 m de la ligne, sans réelle course d’élan et c’est assez pour décrocher une qualification pour les championnats de France Elite. Elle n’a pas relancé après. "C’est de bon augure, analyse-t-elle. Ça m’a rassuré pour la suite et ça promet de belles choses quand je pourrais retrouver mes charges de musculation d’avant."

Si elle a raccroché un dossard, le protocole de réathlétisation n’est pas encore tout à fait terminé. Son genou est désormais habillé d’une attelle, réalisée sur mesure. Elle s’est inspirée de l’Américaine Kara Winger, deux fois opérée des croisés et vice-championne du monde de la discipline. "Cela évite à mon genou de se plier dans le mauvais sens, éclaire Jöna. J’ai contacté l’Américaine qui a lancé à 68m à son retour de blessure avec cette attelle sur mesure, elle m’a répondu et m’a donné les références. Ça me donne de la confiance."

Paris 2024 en vue

Il lui en faudra pour aller chercher ses objectifs de saison. Un meeting à Strasbourg au mois de juin est bien noté dans son calendrier. Il marquera son "vrai" retour à la compétition, dans des conditions qu’elle a connues avant sa blessure. "Si le résultat est bon, je partirai faire des meetings en Finlande", ajoute-t-elle. Puis, à la fin du mois de juillet, elle ne sera pas loin de ses terres, pour les championnats de France Élite à Albi. "J’ai fait un gros travail d’imagerie mentale, détaille l’athlète. Depuis le début de ma rééducation, je filme mes séances techniques. Je vois que mon genou est stable et qu’il n’y a pas de risque." Ce sera déjà une course contre la montre pour les Jeux de Paris 2024. Toutes ses performances compteront pour le classement mondial, décisif pour obtenir un ticket de qualification. Les 32 meilleures lanceuses du monde sont qualifiables pour les Jeux. Le choix se fera à l’appréciation du staff de l’équipe de France. C’est largement envisageable pour elle, beaucoup plus que les minimas, fixés à 64 m, soit la performance réalisée par Kelsey-Lee Barber, la médaille de bronze des Jeux de Tokyo 2020.

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