Aveyron : le 14e acte de mobilisation contre la réforme des retraites "ne sera pas d'un baroud d'honneur", assure l'intersyndicale

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    Les représentants syndicaux gardent espoir. Centre Presse - A. R.
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Centre Presse Aveyron

Les syndicats veulent faire perdurer le mouvement, lors du 6 juin à Rodez, mais également à Millau le 1er et le 2, lors des assises des petites villes de France.

Quatre mois plus tard, l'intersyndicale ne baisse pas le drapeau. La première mobilisation du 19 janvier semble bien loin, pourtant son ambition reste la même, voir le gouvernement retirer la loi de réforme des retraites. Pour cela, les semaines qui arrivent s'avèrent déterminantes, avec en premier lieu, le 14e acte de mobilisation, fixé au mardi 6 juin. "Ce ne sera pas un baroud d'honneur", annonce clairement Fabrice Massoulié, membre du bureau départemental de la CGT. 

Comme souvent, il s'agira d'une mobilisation départementale, pendant laquelle l'ensemble des manifestants rouergats seront conviés à Rodez, lors du tracé habituel reliant la place d'Armes au palais de justice. "Nous n'avons plus confiance en ce gouvernement. Même si le temps passe, nous ne tournerons pas la page, j'en appelle à notre force collective pour continuer le combat", exprime Jacques Douziech, responsable départemental de la CFE-CGC.

Un mince espoir de retrait

Les représentants peuvent en tout cas compter sur un atout certain, celui de voir l'alliance entre l'ensemble des syndicats perdurer. "Ce qui se passe est exceptionnel, une telle union c'est du jamais vu, appuie Jacques Douziech. Et puis même si les chiffres de mobilisation fluctuent, il y a toujours du monde, nous sommes au-delà de ce que nous connaissons habituellement en Aveyron." Sans oublier de mentionner "le soutien de l'opinion publique", cher à Julie Bernat, secrétaire départementale de la FSU. "À chaque fois qu'un membre de l'exécutif se déplace, l'accueil lui est hostile, ce n'est pas anodin."

En tout cas plus le temps passe, et plus la fracture semble grande entre syndicats et gouvernement. "Nous sommes dans une grave crise démocratique. Et je pense que nous allons le payer. Les sondages n'augurent rien de bon, on risque une forte poussée des extrêmes lors des prochaines élections européennes", accuse Serge Chabrier de Force ouvrière. Mais si l'intersyndicale garde encore l'espoir de voir la réforme retirée, c'est grâce à la proposition de loi du groupe de députés Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot), visant à abroger la réforme des retraites. Le dossier sera mis sur la table de l'Assemblée nationale le 8 juin. "Nous attendons de voir si les députés vont porter la voix du peuple", insiste Jacques Douziech.

À Rodez comme à Millau

Mais avant ça, l'intersyndicale aura un autre moyen de se faire entendre. Ce sera dans le sud du département, à Millau, qui accueillera le premier et le 2 juin, les assises des petites villes de France. Et une chose interpelle les syndicats, l'absence d'Elisabeth Borne. "Si elle n'est pas là, c'est qu'elle a peur de ne pas pouvoir assurer le débat avec les habitants", assure Fabrice Massoulié.

En réponse aux événements, les syndicats appellent l'ensemble des Aveyronnais, mais également les voisins Tarnais et Héraultais à se rendre dans la cité du gant. Une manifestation sera ainsi organisée le 1er juin, au départ du parking de la Grave, de la place des Martyrs et du parc de la Victoire, vers le point convergeant de la place Foch, au plus près du rendez-vous institutionnel, organisé au théâtre de la Maison du peuple. "Nous faisons des contre-assises, sourit Jacques Douziech. Nous invitons à un vrai débat, pendant ces deux jours place de la Capelle, avant une casserolade à 17 h 30, le 2 juin." Des militants encore loin d'abdiquer.

Un rassemblement devant la DSDEN le 31 mai

Outre la réforme des retaites, il y a une autre pillulue qui passe en travers de la gorge de militants, celle de la réforme du lycée professionnel. Elle prévoit notamment d'augmenter le nombre de jours en entreprise. A ce titre, de nombreux syndicats appelent à une mobilisation devant les locaux de la DSDEN le mercredi 31 mai. "On augmente les stages au détriment de la formation et de sa qualité, peste Serge Chabrier. On va inciter ces jeunes à devenir de la main-d'oeuvre bon marché, c'est encore un cadeau de fait aux entreprises." "On a l'impression que le gouvernement veut faire de la chair à produire", complète Fabrice Massoulié.

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Les commentaires (2)
Dentalco12 Il y a 10 mois Le 31/05/2023 à 14:08

Les entreprises gangrénées par les syndicats ne fonctionnent pas . En plus , elles avaient ou ont le monopole ! Tout ça coûte cher, aux contribuables...

RienCompris Il y a 10 mois Le 31/05/2023 à 08:55

Quand les sondages affirment que 70% des gens sont contre cette réforme, c'est trompeur. J'ai été sondé et le sondeur m'a dit "j'imagine que vous êtes contre la réforme qui prévoit un recul à 64 ans". C'est comme si l'on demandait aux gens s'ils voulaient être riche. Réponse à 90 % OUI.