"Ne pas couper les ponts avec les petites villes" de France, en assises en Aveyron

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  • Christophe Bouillon serale porte-parole des petites villes de France, à Millau.
    Christophe Bouillon serale porte-parole des petites villes de France, à Millau.
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Recueilli par Maxime Cohen

Christophe Bouillon est le président de l’Association des petites villes de France. Les 1er et 2 juin, il sera présent, à Millau, pour les assises des petites villes de France.

Pouvez-vous expliquer la venue de l’Association des petites villes de France (APVF) à Millau ?

On a une longue histoire avec l’Occitanie. Le fondateur de l’association est déjà venu plusieurs fois dans la région, à Figeac, à deux reprises, ou à Castelnaudary, à la Grande-Motte. On est très heureux de venir en Aveyron et à Millau. Les petites villes c’est aussi ça, il faut montrer la réalité et les différents enjeux qu’on soit du Nord, du Sud ou du Centre. Ces assises sont un peu comme un congrès. La partie la plus dense est celle des ateliers et de débats. Mon souhait était qu’on ne soit pas dans un registre où les maires parlent aux maires. On n’hésite pas à solliciter des intervenants extérieurs.

Parmi les intervenants, cette année, trois ministres ont confirmé leur présence…

Christophe Béchu sera là en ouverture car il a dans son portefeuille, la transition écologique mais aussi la cohésion des territoires. On a beaucoup de sujets qui concernent la cohésion des territoires, notamment sur la réduction des fractures. On va évoquer lors de ces deux jours des sujets essentiels comme la désertification médicale, la question du logement, du foncier disponible… On aura aussi Dominique Faure qui est la ministre déléguée des Collectivités territoriales et la ruralité. 26 millions de Français vivent dans des petites villes et des sujets qui relèvent autant de l’urbain que du rural. Nous avons des chefs-lieux de cantons ou des communes qui sont en périphérie de métropoles. La troisième ministre, Agnès Firmin-Le-Bodo, viendra débattre à une table ronde avec des promoteurs d’un texte de loi sur la désertification médicale et il y aura des présidents, des syndicats, des internes en médecine. On veut permettre aux élus d’intervenir, poser des questions et apprendre.

Vous dites souvent que les maires sont à portée d’engueulade, là ce seront les ministres qui seront à portée d’engueulade des maires…

C’est vrai que la formule a été usée jusqu’à la moelle (rires). On aura une pensée pour nos collègues qui ont été contraints à la démission, victimes de violences verbales, physiques. Malheureusement, tous les ans nous commençons les assises par un hommage ou un témoignage. On voit que le phénomène va en s’aggravant. C’est une occasion assez rare pour des élus d’aborder les ministres. C’est le moment vraiment rare et privilégié pour nous de le faire. Ce sont tous les maires qui ont fait le déplacement qui pourront interpeller, interroger et dire ce qu’ils ressentent aux ministres présents.

Y a-t-il un sentiment d’abandon par l’État chez les maires des petites communes ?

La tâche est difficile aujourd’hui. Il faut avoir à l’esprit que les maires en place sont arrivés avec un peu de retard, pas tous en même temps parce que le vote s’est déroulé dans des conditions compliquées. Il y a eu un renouvellement de 30 à 40 % des équipes avec la gestion des crises sanitaire et énergétique.

Les transitions vont être au cœur de ces rencontres. Comment les maires des petites villes de France les ont intégrées ?

Ils sont pionniers pour beaucoup d’entre eux. Les belles réussites de la transition écologique sont souvent dans les petites villes ou les villes moyennes. C’est là où on va plus vite sur un certain nombre de sujets et par du bon sens on crée les bonnes coalitions. Beaucoup de collectivités faisaient de la sobriété sans le dire. Aujourd’hui, elles ont besoin d’être accompagnées financièrement et de ne pas être enrayées de façon réglementaire. Pour beaucoup, notamment les villes industrielles avec des friches, ont trouvé un billet pour revenir dans l’histoire et de réinventer une forme d’économie. On ne peut pas se passer des petites villes et j’ai un message que je souhaite porter à Millau, dans le blanc des yeux des ministres : ne coupez pas les ponts avec les petites villes. Je pense qu’il faut tout faire pour permettre aux petites villes de mener à bien leurs chantiers.

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