L'inflation a aussi un impact sur la santé mentale

  • 31% de Français doivent terminer le mois après le 10 avec moins de 100 euros
    31% de Français doivent terminer le mois après le 10 avec moins de 100 euros damircudic / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Plus de la moitié des Français disent s'en sortir difficilement avec les revenus de leur foyer et environ un tiers doit terminer le mois après le 10 avec moins de 100 euros. La hausse des prix peut aussi causer des difficultés à s'endormir, des troubles dépressifs ou même des pensées suicidaires. L'autre face cachée de l'inflation, c'est la fragilisation de la santé mentale.

Mise en place d'un tarif dit "repère" pour les prix du gaz et permettre aux ménages d'adapter les offres à leur consommation, lancement du dispositif "en trois clics" prévoyant de résilier un contrat d'assurance plus facilement, fin du chèque énergie bois pour contrebalancer l'augmentation des prix des granulés et du bois de chauffage... Diverses mesures entrent en vigueur ce 1er juin et redistribuent les cartes du budget mensuel à prévoir pour joindre les deux bouts. A la veille de l'entrée en application de ces dispositifs, l'Insee avait actualisé les chiffres relatifs à l'inflation, dont le ralentissement est confirmé au mois de mai. Pour autant, se nourrir coûte toujours plus cher qu'il y a un an, avec des prix en hausse de 14,1%, dont +10,4% pour les produits frais.

Voilà quasiment une année que les Français composent leur quotidien dans un contexte inflationniste qui n'est pas sans conséquence sur leurs habitudes, leur vie sociale, leur santé etc... Plusieurs études dont celle du Credoc (centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) avait révélé que certains Français étranglés par la hausse des prix avaient renoncé à certains repas. Les femmes et les jeunes de moins de 40 ans étaient les plus concernés. Concrètement, cette privation passe par le fait de sauter des repas ou de réduire les portions, comme l'avait mesuré une étude Ifop pour la Tablée des Chefs.

Une nouvelle analyse de l'institut de sondage, cette fois commandée par MonPetitForfait, précise les différents postes de dépense qui font les frais de restrictions, confirmant par exemple que 58% de Français ont consacré moins d'argent pour se nourrir au cours des douze derniers mois. Par comparaison, lors de la crise financière de 2007, ils n'étaient "que" 29%. 28% disent même sauter un repas régulièrement. Ils sont 51% à décider ainsi de façon occasionnelle.

Et ce n'est pas tout : 73% réduisent le budget de leurs sorties au restaurant ou au cinéma, 53% utilisent moins leur voiture, et pire 31% renoncent régulièrement à des soins de santé. Une décision qui peut concerner jusqu'à 54% pour les personnes gagnant moins de 900 euros nets mensuels. Au final, le principe du renoncement concerne bien plus de monde que l'on imagine : 79% !

La santé mentale fragilisée

Si les restrictions sont des conséquences directes et "faciles" à mesurer de l'inflation, d'autres répercussions plus insidieuses méritent encore davantage d'attention. Elles sont en effet en lien avec la santé mentale. "Les niveaux de détresse sont largement supérieurs à la moyenne" en ce qui concerne les consommateurs rencontrant des difficultés financières, analyse l'Ifop.

Il y a d'abord les troubles du sommeil vécus au cours des douze derniers mois par la moitié des Français vivant à découvert après le 10 du mois, lorsque toutes les dépenses contraintes ont été débitées de leur compte en banque. Le stress et l'anxiété se sont aussi invités dans le foyer de ceux qui ne parviennent pas à payer les frais en lien avec leur logement ; 62% de Français dans cette situation connaissent ces troubles. La santé mentale peut être également fragilisée par des épisodes de dépression pour ce type de consommateurs (37%). Quand on est à découvert après le 10 du mois, on peut être sujet à ce type de mauvaise passade (22%).

Pire, 21% des personnes qui ne parviennent pas à honorer les charges associées à leur logement ont eu des pensées suicidaires au cours des douze derniers mois. Ils sont aussi 16% pour ceux qui vivent difficilement avec ce qu'ils gagnent.

Cette étude Ifop pour MonPetitForfait a été réalisée du 5 au 9 mai 2023 auprès d'un échantillon de 1.525 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus.

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