Traitement des déchets en Aveyron : un processus de tri à la pointe de la technologie

Pour préparer au mieux son passage à l’extension des consignes de tri fin 2021, le Sydom a dû se doter d’un nouvel outil de tri moderne, à la fois performant et évolutif dans le temps en termes de capacités et de technologies.

Afin de pourvoir supporter ce volume supplémentaire de déchets à recycler, le Syndicat départemental des ordures ménagères a lancé des investissements conséquents : les travaux de modernisation de la plateforme de tri, à Millau, sur un terrain cédé par la communauté de communes Millau grands causses pour 1 € symbolique, ont coûté 23 M€ (lire ci-contre pour le détail du financement).

Avec une capacité de traitement porté à 25 000 tonnes de déchets par an (il en traite à ce jour 17 500 tonnes par an), écotri est en avance sur son temps, puisqu’il répondait déjà dès son entrée en matière, fin 2021, aux objectifs nationaux fixés par la loi de la transition énergétique entrée en vigueur le 31 décembre 2022 obligeant les collectivités à trier tous les emballages. "Il y a eu une mobilisation de tous les partenaires autour du projet", indique Françoise Taoubi, vice-présidente du Sydom en charge de la collective sélective.

100 tonnes de déchets sont traitées par jour

L’ensemble des équipements, conçus par l’entreprise française Néos, permettent de trier de manière automatique à la fois par taille, par nature du déchet et enfin par un tri optique. "Le process offre la possibilité de traiter quotidiennement 9 tonnes de déchets par heure, soit 100 tonnes par jour", détaille Pauline Delavergne, responsable d’exploitation du centre de tri pour le compte de la Société montpelliéraine de traitement et de valorisation (SMTVD). L’équipement millavois se définit comme un "centre de tri poussé", capable de traiter l’ensemble des déchets du département.

16 valoristes

Mais derrière les machines et la prouesse technique, ce sont des hommes et des femmes qui traitent nos déchets. Ainsi, en triant les détritus acheminés de tout l’Aveyron jusqu’à Millau par environ une cinquantaine de camions par semaine, les valoristes ou trieurs sont directement impactés par la qualité du tri des habitants. S’il y a une seringue, ils se piquent, s’il y a de l’acide, ils se brûlent, s’il y a une tige en acier, ils se blessent, s’il y a du verre, ils se coupent.. Aujourd’hui, ces salariés contrôlent la qualité du tri effectué par le système mécanique. Ils opèrent un dernier tri et regard sur les emballages que la machine n’a pas discriminés.

La modernisation du site s’est accompagnée d’une amélioration des conditions de travail. Réhausseurs mécanisés adaptés à la taille de chacun avec tapis anti-fatigue, prise en charge au maximum de trois fractions par trieur, un dimensionnement et un débit définis pour moins de 40 gestes par minute et par membre. "Le bien-être des équipes est un enjeu primordial du Sydom, reprend Pauline Delavergne et répond à la norme NF X35-702 définissant les principes ergonomiques d’une cabine de tri manuel."

Ainsi, toutes les poubelles et sacs jaunes de l’Aveyron arrivent désormais dans le centre pour être triés de façon extrêmement efficace grâce à des investissements pointus. Trémie et ouvre sacs, séparation granulométrique puis physique pour trier les matières, cribles balistiques, aimant… Chaque matière est scrupuleusement envoyée sur la bonne filière avec un taux d’exactitude ambitieux allant de 70 % pour les petits aluminiums à 95 % pour le papier et le carton pour ne citer qu’eux…

Hormis les ordures ménagères, le bois et les encombrants, tous les autres déchets sont transformés pour être valorisés et débuter une nouvelle vie. Grâce à un petit bijou de technologie, l’unique centre de collective sélective de l’Aveyron traite désormais tous les déchets issus des sacs ou poubelles jaunes du département.