Football : Rodez au pied du mur à Bordeaux ce vendredi soir

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  • Rodez se retrouve dans la situation redoutée depuis plusieurs semaines : devoir valider son maintien lors de la dernière journée, chez un candidat à la montée.
    Rodez se retrouve dans la situation redoutée depuis plusieurs semaines : devoir valider son maintien lors de la dernière journée, chez un candidat à la montée. CPA - Jean-Louis Bories
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Guillaume Verdu

Le Raf joue son maintien en Ligue 2 lors de la 38e et dernière journée, ce soir à Bordeaux. Après cinq matches sans victoire et autant de chances manquées de se rapprocher de leur objectif, les Ruthénois se retrouvent dans une situation délicate, puisqu’ils doivent gagner chez un cador pour ne pas dépendre des résultats de leurs poursuivants.

Le défi est immense, l’enjeu encore un peu plus grand. Le maintien se joue sur 90 minutes pour le Rodez Aveyron football lors de l’ultime journée de la saison, ce soir à Bordeaux. Chez un géant du football français, meilleure équipe à domicile du championnat, en quête de victoire pour continuer à croire en ses chances de montée et poussé par 42 000 spectateurs, le contexte a de quoi donner le vertige. Mieux vaut y voir une source de motivation que d’inhibition, car c’est un soir où il faudra se montrer grand pour conserver ses chances de prolonger son bail en Ligue 2.

"Chaque fois qu’on a été devant la montagne, on est arrivé à répondre présent, dans l’adversité, la souffrance, la générosité", positive Didier Santini, l’entraîneur ruthénois. Il se réfère aux vertus qui ont permis à son équipe de se hisser jusqu’en quarts de finale de Coupe de France et de remporter plusieurs matches clés en championnat, dont l’importantissime déplacement à Niort (3-2), impulseur d’un formidable élan au moment d’aborder le dernier tiers de la saison. Même s’il n’en est qu’un acteur récent, le coach évoque aussi peut-être ce qui a fait la force du Raf depuis plusieurs saisons, capable de s’arracher aux prévisions les plus pessimistes et aux logiques pré-établies pour se hisser en L2 en 2019 et s’y maintenir depuis.

Le Raf est maître de son destin mais la marge est infime

En tant que premiers non-relégables, les Aveyronnais sont maîtres de leur destin avant le dernier acte et peuvent même s’en sortir en cas de revers, à condition que leurs poursuivants ne fassent pas mieux. Mais leur avance infime sur Laval et Dijon les place dans une situation bancale. Car si les Bourguignons ont aussi un déplacement périlleux au programme, au Havre, les Mayennais sont mieux lotis avec un match à Amiens, assuré de son maintien depuis la semaine dernière.

Rodez maintenu si...

- Il gagne contre Bordeaux*.
- Il fait le nul et qu’au moins deux des trois conditions suivantes sont réunies : défaite de Pau contre Caen ; Laval ne gagne pas à Amiens ; Dijon ne gagne pas au Havre.
- Il perd et que Laval et Dijon s’inclinent.


* Il existe un scénario hypothétique dans lequel une victoire du Raf ne suffirait pas. Il faudrait pour cela que Valenciennes, Annecy et Pau s’imposent, ainsi que Laval, avec pour ce dernier un écart supérieur d’au moins sept buts au succès ruthénois...

 

La position inconfortable revêt une forme de voyage vers l’inconnu, pour un club habitué à jouer sa survie au deuxième étage du football français depuis quatre ans mais qui n’avait jamais été confronté à l’échéance d’un match couperet lors de la 38e journée. Seulement, à force de ne pas se mettre à l’abri, de ne pas décrocher pour de bon un maintien qui leur tendait les bras depuis plus d’un mois, les Ruthénois se retrouvent au pied du mur avec le sentiment d’avoir dilapidé une belle avance. Un peu comme s’ils tenaient absolument à exaucer leur prédiction : après un trimestre à nous seriner que leur équipe n’a plus que des finales à disputer, Didier Santini et ses joueurs y sont cette fois confrontés pour de bon ! Avec à venir une sentence irrévocable, dont le verdict manichéen, maintien ou relégation, servira de maître étalon à l’évaluation de la saison sang et or.

"On a été trop confiant"

La sentence pourrait être pliée depuis un moment, mais à cause d’une série de cinq matches sans victoire et des bonnes performances de la concurrence, le spectre de la relégation a ressurgi. "à un moment, on a cru que c’était bon, qu’on avait le temps, reconnaît Didier Santini. On a été trop confiant, et avec moins de rigueur, moins de détermination, on n’est pas les mêmes." Une semaine après la défaite contre Pau (3-2) durant laquelle même les certitudes de solidité défensive ont été balayées, c’est à lui et ses hommes de retrouver la recette du Raf conquérant et inspiré de la fin de l’hiver et du début de printemps. Face à l’une des meilleures équipes du championnat, la tâche s’annonce périlleuse, mais c’est nécessaire pour sauver la saison.

Voire un peu plus. Car ce n’est pas seulement le verdict du chapitre 2022-2023 qui se joue ce soir. Rodez s’apprête probablement à disputer son match le plus important depuis quatre ans, car une descente en National aurait de nombreuses conséquences fâcheuses (lire par ailleurs) et car on ne sait jamais quand on retrouve un championnat quitté par le bas. La dernière fois que les sang et or ont été relégués du deuxième niveau, ils ont dû attendre 26 ans pour y remettre les crampons, et avec la cure d’amincissement des divisions professionnelles, les accessits seront encore plus dur à obtenir. Alors mieux vaut bousculer la hiérarchie une fois de plus et rester fidèle à un destin imprévisible pour conserver sa place dans le grand monde.

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