Le Ruthénois Xavier Du Bernard explore le sous-sol pour le pétrole et tutoie les sommets
Géologue chez TotalEnergies à Pau, après avoir œuvré en Lybie, au Gabon, au Cameroun, en Angola ou bien encore aux Etats-Unis, spécialiste de l’or noir, ce quadragénaire est un passionné de montagne, pratiquant la randonnée et le ski. Il a gardé des liens forts avec l’Aveyron, notamment avec Jean Cazelles, la famille Poisson et Alain Cantaloube.
Xavier Du Bernard est, selon ses propres termes, "un fou de montagne". Pour en être convaincu, il suffit de jeter un œil sur son livret de famille. Ses trois enfants se prénomment, en effet, Meije, Zian et Kibo : une fille née en 2006 à Pau, deux garçons qui ont vu le jour en 2008 et en 2011 à Clermont-Ferrand.
Meije comme le sommet de l’Oisans dans les Alpes, Zian qui veut dire beau en arabe et petit Jean en patois savoyard, à l’instar d’un des héros de "Premier de cordée", le livre de Roger Frison-Roche paru en 1942, et enfin Zibo, du nom d’un des trois volcans qui composent le Kilimandjaro, pour le clin d’œil à l’Afrique.
L’intéressé en dit plus : "Avec mon épouse mi-angevine mi-cantalienne (les deux mamans étaient au lycée ensemble à Saint-Flour, NDLR), nous sommes des passionnés de randonnée et de ski. Nous mettons tout en œuvre pour le partager avec les enfants". Il a fait ses premiers pas vers les sommets sur l’Aubrac et il n’a pas oublié la découverte du bonheur des bivouacs en s’attaquant au Peyre-Arse, un puy du massif volcanique du Cantal (1 806 mètres), séparant les vallées de la Jordanne, de l’Impradine et de la Santoire.
Mais, si cette passion pour la montagne est comme une seconde nature, ce n’est toutefois pas son métier : il est géologue chez Total énergies, spécialiste de l’exploration de pétrole. Basé désormais à Pau, depuis 2021, il a posé ses valises, avec une nouvelle mission : développement des compétences.
Recruté par TotalEnergies en 2003
Né à Toulouse, le 20 janvier 1974, d’une mère cantalienne et d’un père périgourdin, il s’est retrouvé à Rodez, en 1981, au gré d’une mutation maternelle. Il a grandi dans le chef-lieu aveyronnais (école François-Fabié, collège Fabre, lycée Foch), avant de décrocher un bac série C à Fort-de-France à La Martinique. Il rêvait de "devenir pilote" mais n’a pas réussi l’entrée à l’Enac (école nationale de l’aviation civile).
Lors de sa prépa maths à Clermont-Ferrand, il a découvert la géologie. Il se souvient bien : "Un peu par hasard mais cela a été une révélation". Il a opté pour l’institut français du pétrole, avec une thèse soutenue à Grenoble. Entre-temps, il s’est marié et a effectué son service militaire, en coopération, à l’université de Stanford en Californie.
Recruté par Total en 2003, il est fidèle depuis cette date à l’entreprise, avec des séjours, à partir de 2006, au Cameroun, en Lybie (Tripoli), au Gabon (Port-Gentil), en Angola et aux États-Unis (San Francisco). S’il a donc parcouru le monde, pour le travail et pour tutoyer les sommets, Xavier Du Bernard n’a pas coupé les ponts avec l’Aveyron.
"Jean Cazelles m'a appris à regarder autrement"
"C’est certes une terre d’adoption, mais c’est ma terre, insiste-t-il. J’aime beaucoup le lac de Pareloup, ou encore le rougier de Marcillac. Mais, ce que j’affectionne avant tout, c’est le territoire situé entre Le Suquet et Nasbinals". Il est intarissable sur le sujet : "J’adore Rodez. Elle s’est enrichie, elle s’est embellie... Je me sens de là !".
Pour lui, l’Aveyron, ce sont donc des lieux. Mais, ce sont également des hommes. Il y a Michel Poisson, ses fils Lionel, Sébastien et Maxime : "J’ai pratiqué le handball en scolaire mais j’ai aussi été licencié au Stade Rodez football, où j’ai évolué jusqu’en cadets nationaux". Il y a Maurice Subervie : "Il fait partie des personnes qui m’ont fait rêver". Il y a un clin d’œil aussi à Alain Cantaloube : "C’était mon prof de sport au collège Fabre. Il est aujourd’hui retraité sur le Causse Comtal. C’est sans conteste grâce à lui que je pratique quotidiennement une activité physique et il m’a transmis le goût du dépassement de soi".
Mais, il y a "surtout" Jean Cazelles : "Je fréquentais très assidûment l’atelier photo qu’il proposait au collège Fabre, où il enseignait les arts plastiques. J’avais ainsi participé à une expo collective lors de la première édition des Photofolies à Rodez, festival qu’il a inventé en 1988. Il m’a ouvert à la lumière, il m’a appris à regarder autrement".
En attendant peut-être d’organiser des retrouvailles au pays avec ceux qui l’ont inspiré et qui l’ont aidé à se construire, ce supporter du Stade toulousain met la dernière main à sa prochaine expédition familiale : la traversée du Caucase. Après avoir effectué un tour de l’Aubrac avec un âne.
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