Selon le ministre Christophe Béchu, de passage en Aveyron, "le changement climatique modifie les règles du jeu"

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    Un échange à bâtons rompus avec les élus. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
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Philippe Routhe

Le courant est bien passé entre le ministre Christophe Béchu, venu, entre autres, parler du fonds vert et de sa philosophie, et des maires du département, au cours d’un échange qui souligne une volonté de changement.

Quand il est entré dans la cuisine du réfectoire fraîchement construit de la commune de Gages-Montrozier, là même où les écoliers du village viennent se restaurer tous les midis, le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, n’a pas eu à avoir peur des casseroles !

370 000 euros de soutien

Il est en effet arrivé avec près de 370 000 euros de soutien à six dossiers de réfections d’écoles dans le département, au titre de ce fonds vert de 2 milliards qui a déjà servi à de nombreuses communes du département. Notamment en matière de réfection de l’éclairage public, dossier sur lequel de nombreux maires ont candidaté.

Ils étaient d’ailleurs nombreux, hier après-midi à Gages, pour accueillir Christophe Béchu, bien décidé à mettre tout le monde à l’aise, le maire de Gages-Montrozier, Laurent Gaffard en tête. Et de saluer "ce dynamisme local qui ne part pas dans tous les sens".

Lui-même s’est évertué à ne pas partir dans tous les sens dans ses échanges, ramenant régulièrement le sujet au climat et à la biodiversité, malgré l’étendue des actions qui sont possibles. Comme lui fit remarquer le maire de Centrès, Nadine Vernhes : "J’ai déposé deux demandes pour le fonds vert pour être sûre d’en avoir un, mais j’ai dix demandes à faire !" De quoi sans doute résumer le virage qui est en train de s’opérer chez les élus. "Dont on peut deviner que l’inquiétude était : "On se dépêche de monter un dossier pour être sûr d’en avoir un peu et avant qu’il n’y ait plus rien". Mais mon souhait est de pérenniser ce fonds", a pu expliquer le ministre au regard des nombreuses demandes.

12 116 dossiers

Tout en détaillant : "A ce jour, nous sommes à 12 116 dossiers pour 4,2 milliards de demandes de subventions pour un montant global de 17 milliards d’euros de travaux." Et de lister : " Arrive en tête la rénovation des bâtiments, puis la rénovation des éclairages, et, enfin, tout ce qui concerne la renaturation."

Installé au milieu des élus, Christophe Béchu a pris le temps de répondre aux préoccupations de quelques-uns. Du maire de Decazeville François Marty, en passant par celui d’Onet-le-Château, Jean-Philippe Kéroslian, ou celui d’Entraygues-sur-Truyère, Bernard Boursinhac, tous ont salué la démarche, le travail de la préfecture. Mais ils ont aussi appelé de leurs vœux la pérennité de ce fonds. "En essayant de faire attention à la lourdeur administrative pour monter ces dossiers", a toutefois plaidé le maire du Fel, Jean-François Albespy.

Train de nuit, RN 88, Zan

L’échange, à la fois sympathique mais soutenu, s’est également détaché du fonds vert sans jamais s’éloigner de la transition énergétique. Ainsi le développement du rail, via l’avenir du train de nuit Rodez-Paris, pour lequel le maire de Nauviale, Sylvain Couffignal, a demandé la plus grande attention avec les travaux à Brive qui vont fortement perturber la ligne prochainement. "Rien n’a été fait pendant des décennies sur une grande partie du réseau, alors ce n’est pas simple. Un gros effort est engagé par l’État pour la refonte du réseau, mais il faut trouver un équilibre", a répondu le ministre.

Naturellement, le dossier de la RN88 a également fait partie des échanges. Si le ministre a salué "le courage et la constance" du président du Département sur le sujet, il ne l’a pas non plus éludé. "Dans les premières années, l’État ne sera pas le partenaire prioritaire", a-t-il lancé à Arnaud Viala, avec lequel il s’est longuement entretenu. Et ce dernier de souhaiter une collaboration entre le Département et l’État, à l’image de celle que "le Département entretient avec les collectivités". Il fut également question du dossier de "zéro artificialisation nette" qui agite le débat.

Là aussi, Christophe Béchu a livré sa vision des choses. Et comme pour tous les dossiers abordés, il y avait cette musique, sans doute plus agressive que celle des casseroles : "Le changement climatique modifie les règles du jeu."

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