Les hôpitaux du Sud-Aveyron combattent les Troubles du comportement alimentaire, une vraie addiction

Abonnés
  • Le moment du repas peut être une source de stress.
    Le moment du repas peut être une source de stress.
Publié le

Les spécialistes sud-aveyronnais font le point sur les troubles de l’alimentation autrement appelés dans les milieux de la santé Troubles du comportement alimentaire (TCA).

Quand la nourriture est à la fois amie et ennemie… C’est ce qui arrive chez les personnes atteintes d’un trouble du comportement alimentaire (TCA). Cette pathologie se caractérise par une perturbation grave dans la manière de s’alimenter, avec des répercussions néfastes à la fois physiques et psychologiques.

En France, les TCA concernent près d’un million de personnes. Peu connus car difficiles à identifier, ces troubles "existent à différents niveaux : il y a l’excès alimentaire comme xla boulimie et l’hyperphagie ou la restriction comme l’anorexie. Les causes sont multifactorielles", explique Franck Duvet. Ce psychologue en thérapie comportementale et cognitive intervient au centre hospitalier de Millau, au centre d’addictologie, compétente dans le traitement des TCA. Cette année, il suit une vingtaine de personnes pour cette pathologie.

Le sucre est la première cause de TCA

Les facteurs génétiques, culturels, le stress et l’éducation alimentaire peuvent être à l’origine des TCA.

"Surtout dans nos pays où il y a beaucoup de publicités de produits hypercaloriques. Le sucre est justement la première cause de TCA", poursuit le spécialiste. Sandrine, âgée de 55 ans, qui a développé une forte addiction au sucre, il y a quatre ans :

"J’étais arrivée à un point où je ne mangeais que de la glace. Ça devenait problématique pour mon corps, avoue-t-elle. Je me souviens, quand je suis venue au service d’addictologie, j’ai vu des gens avec des vrais problèmes. Moi, à côté, ce n’était rien. J’ai dit que ce n’était que le sucre. On m’a dit que c’était tout aussi légitime et qu’il n’y avait pas de raison de m’excuser. On m’a même félicitée. J’avoue que je n’avais pas très bien compris pourquoi", confie-t-elle.

Elle est maintenant suivie par le service d’addictologie du centre hospitalier de Millau. La nourriture a pris une place prépondérante dans nos sociétés dans laquelle le cerveau est exposé à une surcharge de stimulus incitant à la consommation d’aliments hypertransformés.

Les écrans sont venus modifier notre image

"La nourriture est hédoniste. On l’a associée au partage, au réconfort quand on va mal", précise Franck Duvet. Par ailleurs, Manon Dumas, diététicienne et nutritionniste au centre hospitalier de Saint-Affrique, remarque une hausse de cette pathologie.

Elle est due à la place grandissante des réseaux sociaux dans la vie quotidienne. À présent, elle touche aussi les hommes et les plus jeunes : "Les écrans sont venus modifier notre image avec l’exposition à des photos retouchées, des corps parfaits. On fait encore plus attention à l’image qu’on renvoie. On le constate avec les méthodes de régime Weight Watchers, Régime boxe, Comme j’aime."

Les TCA font partie des addictions et, comme les autres, elle nécessite une prise en charge dont la première étape est la libération de la parole, comme l’a vécue Sandrine :

"D’en parler, ça m’a vraiment enlevé un poids. Les très proches ont bien réagi et m’ont aidée. Ils ne me proposent plus de part de gâteau, ils respectent ça."

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?