Agression de Kenzo à Ajaccio ou d'un joueur de Rodez à Bordeaux, cris racistes : le football est-il encore un jeu ?

  • Des débordements autour du match Ajaccio - Marseille.
    Des débordements autour du match Ajaccio - Marseille. Capture d'écran - Facebook - Ultra Style
Publié le , mis à jour
Laurent Roustan, avec Reuters

La fin de saison n'aura pas redoré le blason des supporters de football avec un joueur de Rodez agressé à Bordeaux, puis un Ajaccio-OM marqué par des cris racistes et les agressions d'un journaliste et de la famille d'un enfant malade.

Vendredi  2 juin en soirée, le Bordeaux-Rodez en Ligue 2 avait viré au mauvais film et avait été définitivement arrêté après l'agression d'un joueur ruthénois par un supporter. Une situation ubuesque frôlant le ridicule, qui se poursuit en guéguerre des nerfs impliquant plusieurs clubs sur tapis vert et en commission de discipline.

Au même moment en Corse, des heurts opposaient dans le centre d'Ajaccio des supporters corses à ceux de l'OM, venus pour la 38e et dernière journée de Ligue 1. Des incidents qui ont poussé les autorités à mettre en place dans l'urgence une fan-zone sur une plage pour le samedi 3 juin afin de contenir les quelque 600 supporters marseillais attendus pour le match du soir qui s'est soldé par une victoire 1-0 pour Ajaccio.

Malgré ces précautions, avant la rencontre, une trentaine de supporters ajacciens s'en sont pris à des fans marseillais, tout juste arrivés dans le parcage fermé qui leur était réservé au stade François-Coty. Ils leur ont lancé des insultes à caractère raciste, avec notamment des cris de singe. Les deux groupes de supporters se sont ensuite jeté des projectiles. En parallèle se jouait une autre scène: un enfant de huit ans atteint d'un cancer au cerveau invité pour réaliser son "rêve" de rencontrer des joueurs de l'OM a été pris pour cible avec ses parents.

Haine, connerie et violence

Arrivés en loge, Kenzo et son père mettent leurs maillots bleus et blancs de l'OM, des supporters corses les aperçoivent. Une quinzaine de jeunes hommes sont alors montés vers eux, a raconté la mère de l'enfant à l'AFP. "Mon plus jeune fils a réussi à sauter la barrière et est parti dans la loge d'à côté. Kenzo n'a pas compris ce qu'il se passait, il a été bousculé et est tombé. Il s'est tapé le visage contre la barre du balcon. Mon mari était juste derrière, ils ont été lui demander son maillot et ils lui ont mis deux coups de poing dans la tête. Puis ils sont repartis et ont brulé le maillot", raconte Amandine, qui vit avec sa famille près de Cassis, dans les Bouches-du-Rhône.

"Je ne pensais pas qu'autant de haine allait s'installer" pour un match sans enjeu sportif, appuie le papa, Laurent, qui dit avoir "eu très peur pour la sécurité" de ses enfants.

Enquêtes et réactions

Le club corse a dénoncé des "actes inqualifiables" et promis de porter plainte "dès que les individus auront été identifiés". La famille a déposé plainte et le procureur d'Ajaccio a ouvert une enquête pour violences en réunion. 

Une autre enquête, pour "violences aggravées et vol aggravé", a également été ouverte après l'agression d'un journaliste de France 3 Corse Via Stella par des supporters marseillais cette fois-ci, dans une station-service après le match.

Ces deux derniers jours sont "un condensé de tout ce qu'il ne faudrait jamais voir autour d'un terrain de football", a de son côté déclaré Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse.

Emmanuel Macron a réclamé ce lundi 5 juin les "sanctions les plus claires" et "fortes" contre les agresseurs de Kenzo, un enfant de huit ans atteint d'un cancer pris pour cible samedi avec sa famille en marge d'un match de football à Ajaccio.

"Quel genre de malade mental fait ça ?", s'est interrogé lundi le président de l'OM Pablo Longoria. "Je ne peux pas comprendre qu'on agresse un enfant, ça n'est pas humain, ça te fait te poser des questions sur le foot, qui doit normalement transmettre du bonheur".

L'entourage de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a par ailleurs fait savoir que la ministre avait eu un échange téléphonique avec le petit garçon lors duquel elle a évoqué la possibilité pour lui d'assister aux épreuves des Jeux Olympiques 2024 qui auront lieu à Marseille. Aux J.O au moins, la violence s'y fait plus rare.

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Les commentaires (1)
Altair12 Il y a 10 mois Le 06/06/2023 à 08:04

Qu'ils soient corses, marseillais, girondins ou bien d'ailleurs les supporter de football sont exécrables, lamentables !
A l'image de leur sport !