L'Aveyronnais Cyril Ginestet, une ascension fulgurante dans "la limonade" à Paris

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  • Cyril Ginestet, sur la terrasse du Chinon à Montmartre, où il n’est pas rare de croiser des célébrités dont certaines habitent ce quartier aux allures de village, situé dans le XVIIIe arrondissement de la capitale.	Emmanuel Pons
    Cyril Ginestet, sur la terrasse du Chinon à Montmartre, où il n’est pas rare de croiser des célébrités dont certaines habitent ce quartier aux allures de village, situé dans le XVIIIe arrondissement de la capitale. Emmanuel Pons
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Emmanuel Pons

Licencié en droit à Toulouse, c’est à Paris que Cyril Ginestet décroche son premier job de garçon de café avant de devenir, très vite, gérant du Chinon, brasserie installée dans le charmant quartier de Montmartre.

Cyril Ginestet est tombé presque par hasard dans "la limonade". "Au retour de l’armée, je suis allé à Paris rejoindre ma femme. Le premier week-end, on passe voir un ami qui travaillait dans un café, place Clichy. Il me dit : "Va de ma part au Café des Phares, place d’Italie." J’y suis allé dès le lundi et j’ai commencé le soir même."

Né à Decazeville en 1972, il est inscrit en sport étude foot à Baraqueville, encadré par Michel Poisson, qui deviendra entraîneur de l’équipe 1 du Rodez Aveyron football.

À Toulouse, "les meilleures années de ma vie"

Après son bac B (économie) décroché au lycée Monteil de Rodez, il part s’inscrire en fac droit à Toulouse, où il rencontre sa future femme, Armelle. Et où il profite de la vie étudiante, avec de nombreux amis avec lesquels il partage une colocation, à deux pas de la place Saint-Pierre, haut lieu des soirées étudiantes. "On ne se quittait plus. On partait même en vacances ensemble, l’hiver au ski et l’été au camping Campéole de Saint-Geniez-d’Olt, sourit l’Aveyronnais. Ce sont les plus belles années de ma vie."

Mais cette ambiance festive n’empêche pas le Decazevillois de décrocher sa licence de droit, en 1995. Il est alors appelé sous les drapeaux, en poste à l’hôpital Robert-Picqué de Bordeaux où il est "planqué au service du personnel".

"T’es moins con que les autres"

Et c’est donc au terme de son service militaire qu’il s’installe dans la capitale. "Je préfère te voir travailler à Paris que casser des cailloux en Aveyron", lui avait dit sa grand-mère Odette. Un conseil qu’il suit donc en débutant dans la restauration, comme tant d’Aveyronnais montés avant lui.

Garçon de café, il passe cependant des entretiens dans des cabinets d’avocats, des bureaux d’assurance et même chez la célèbre agence de détective privé Duluc. "Je cherchais du boulot en journée et le soir, je bossais au café, explique-t-il. Mais, dans la limonade, on gagne bien sa vie rapidement. Pourtant, après un mois, je vais voir le patron et lui dis que je ne suis pas fait pour ce métier. Et puis en travaillant le soir et les week-ends, je ne voyais jamais ma femme." Déjà la fin d’une éphémère carrière dans la restauration ? Non. "Tu bois pas, tu fumes pas, tu es moins con que les autres…", lui dit son patron qui lui propose de prendre la gérance de la brasserie Le Chinon, qu’il vient de racheter, rue des Abbesses, . Et c’est ainsi que Cyril Ginestet devient, en 1998, responsable de l’établissement montmartrois, à seulement vingt-six ans, avec une toute petite expérience mais avec l’entière confiance du propriétaire. Confiance renouvelée après le rachat de l’établissement, en 2003.

"Fonctionnaire de la limonade"

"Depuis, je ne bosse plus le soir et le week-end, se réjouit-il. Je suis un fonctionnaire de la limonade !" Un "fonctionnaire" qui travaille tout de même non-stop de 6 heures du matin à 17 heures. Mais "une liberté qui n’a pas de prix" pour le Decazevillois qui goûte tous les jours au plaisir de travailler à Montmartre. "Ici, c’est un village. Il y a un vrai esprit de quartier. Et puis au Chinon, c’est comme une famille. Les employés sont là depuis longtemps et quand on embauche, c’est toujours une connaissance, l’ami d’un ami." Le Chinon où se côtoient toutes les catégories socioprofessionnelles : "On sert aussi bien l’éboueur qui finit son service que le ministre ou la vedette de cinéma." Il n’est d’ailleurs pas rare de croiser des acteurs ou actrices qui mangent ou boivent un verre en terrasse.

Et si Montmartre se montre si vivant, à l’image de Paris, Cyril Ginestet a un pincement au cœur quand il évoque sa ville d’origine. "La vie d’avant à Decazeville me manque. C’était plus dynamique. Aujourd’hui, beaucoup de cafés ont fermé." Cette ville où "tout le monde est solidaire et ou on s’aide entre voisins", souligne-t-il. Aujourd’hui installé dans la capitale avec sa femme Armelle – qui a créé sa ligne de vêtements "L’été indien" – et leurs enfants Louise (20 ans) et Paul (16 ans), Cyril Ginestet s’épanouit à Paris, une ville "insupportable et exceptionnelle".

Brasserie Le Chinon, 49, rue des Abbesses – 75018 Paris Tél. : 01 42 62 07 17
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