Pourquoi l'ARS Occitanie s'engage à multiplier les contrôles au sein des Ehpad

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  • En Occitanie, 22 % des habitants ont plus de 65 ans. Contre 20 % sur le reste de l'Hexagone.
    En Occitanie, 22 % des habitants ont plus de 65 ans. Contre 20 % sur le reste de l'Hexagone. Illustration - Pixabay
Publié le , mis à jour

L'Agence régionale de santé (ARS) a lancé un vaste plan visant à répondre aux enjeux de demain sur le vieillissement mais également pour renforcer les contrôles au sein des Ehpad afin de renouer ce lien "de confiance qui a été abîmé" par les derniers scandales de maltraitances. 

Le sujet de la prise en charge de nos aînés reste plus que jamais d'actualité. Après les différents épisodes liés à la crise sanitaire, où les confinements se sont enchaînés, privant les résidents des visites de leur famille puis, plus récemment, après les scandales de maltraitance dans les Ehpad d'Orpéa, "le lien de confiance a été abîmé", reconnaît Didier Jaffre, directeur général de l'ARS (Agence régionale de santé) d'Occitanie.

180 établissements déjà contrôlés en Occitanie

Pour apporter une réponse aux derniers scandales qui ont secoué le monde des Ehpad, l'ARS Occitanie compte bien accentuer les contrôles au sein des 823 établissements accueillant les personnes âgées. D'ici fin 2024, assurent les représentants de l'Agence régionale de santé, 20 % des Ehpad seront contrôlés sur site et 80 % le seront sur pièces. Depuis décembre 2022, 180 structures ont déjà fait l'objet de contrôles sur pièces, 210 mesures "correctives" ont été proposées.

Dans un même temps, le vieillissement de la population est une réalité que les autorités de santé prennent en compte pour améliorer la prise en charge à domicile des personnes âgées. 

Pour l'ARS, ces deux sujets se rejoignent autour des enjeux du vieillissement. En Occitanie, 22 % des habitants ont plus de 65 ans. Contre 20 % sur le reste de l'Hexagone.

En Occitanie, 15 seniors pour 10 jeunes en 2040

L'Aveyron, avec le Lot et le Gers restent les départements ont le nombre de seniors est le plus élevé. Ici, comme ailleurs, cette tendance va s'accentuer. Selon les estimations, 29 % de la population d'Occitanie sera âgée de 65 ans ou plus d'ici 2040. La part des seniors devrait même atteindre 40 % dans le Lot et 38 % dans le Gers. L'Occitanie comptera 15 seniors pour 10 jeunes en 2040. C'est dans les départements à la démographie la plus dynamique que le nombre de seniors va le plus augmenter. Aujourd’hui, 19% d’entre eux sont hébergées dans un service de moyen ou long séjour, principalement en Ehpad.

Pour les décennies à venir, l'ARS souhaite ainsi financer des dispositifs afin de retarder l'entrée "dans la dépendance". Notamment à travers le financement d'un programme, baptisé Icope, qui doit permettre de déceler les premiers signes de fragilité. Il s'agit également de faciliter le maintien à domicile, en multipliant les offres d'accueil de jour au sein des Ehpad, les soutiens pour les aidants, etc. Dans le cadre du Ségur de la santé, une enveloppe de 100 millions d'euros a été mise à disposition des Ehpad afin d'accompagner les établissements dans ces transformations. 

Une quarantaine de spécialistes se penche sur 3la mort en Ehpad"

Jeudi 1er juin, une quarantaine de personnes (médecins coordonnateurs, psychologues et infirmières cadres des Ehpad du département) avait répondu à l’invitation de l’association des médecins coordonnateurs et gériatres de l’Aveyron (AMCG12) pour une conférence animée par le docteur Bernard Pradines, sur le thème « Mourir en Ehpad ». Le Centre Hospitalier de Rodez était partenaire de cette manifestation par le prêt de la salle de conférences, ainsi que l’antenne de Rodez SOS Oxygène.
Le choix de ce sujet était en lien naturellement avec ce que les Ehpad ont vécu pendant la crise sanitaire du Covid, mais également parce que la mort est un sujet auquel il est fait peu de place en Ehpad alors qu’elle est omniprésente dans l’esprit de tous. Le docteur Pradines a rappelé le changement civilisationnel autour de la vieillesse qui ne se vit plus en famille mais dans des établissements spécialisés où donc survient la mort, quelques fois par effraction alors que le grand âge semblait ne devoir jamais finir.
D’où la détresse parfois des familles, mais aussi des soignants. Le conférencier après avoir expliqué les différents processus conduisant à la mort, a évoqué le cadre législatif actuel de la fin de vie qui prochainement devrait évoluer. Ce qui ne sera pas sans poser de problèmes pour des résidents en situation de déconnexion cognitive pour lesquels le consentement n’est plus possible.
Une conférence qui a passionné l’auditoire et une réflexion qui ne demande qu’à être poursuivie.

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