Aveyron : le maire de Sainte-Eulalie-de-Cernon Thierry Cadenet obtient réparation après une plainte pour injures publiques

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  • Thierry Cadenet : "On peut ne pas être d’accord mais en démocratie, pas question de menacer les gens."
    Thierry Cadenet : "On peut ne pas être d’accord mais en démocratie, pas question de menacer les gens." Centre Presse Aveyron
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A. D.

Un habitant du bourg finalement condamné à quatre mois de prison avec sursis.

Insultes, menaces, intimidations… Depuis son élection à la tête de la bourgade de 350 habitants, voilà pour le quotidien de Thierry Cadenet, maire de la petite commune sud-aveyronnaise de Sainte-Eulalie-de-Cernon, entendu par le tribunal de l’Aveyron après avoir déposé plainte contre un de ces administrés.

Une plainte, longue à aboutir, qui a finalement permis de confronter l’édile à l’auteur en question finalement poursuivi pour injures publiques, sa prose alimentant régulièrement le profil Facebook de l’édile et de la commune. "J’ai tout entendu, tout lu, désespère le maire. On m’a traité d’escroc, de vendu, de criminel… On m’a dit que j’allais finir en prison."

Il poursuit : "Toutes les décisions du conseil municipal étaient, pour lui, sujet à palabres, à de l’intimidation. J’étais insulté dès que je le croisais. Quand je marchais dans le village, il pouvait passer en voiture au ralenti en me dévisageant." Une litanie de faits "qui n’ont rien de très graves en soi" mais qui, à la longue, use sérieusement la patiente de l’élu déjà mise à rude épreuve. "Depuis 2019, j’ai porté plainte à sept ou huit reprises, rembobine Thierry Cadenet. Mais à chaque fois, elles ont été classées sans suite." Le procureur excluant "très certainement" l’accessibilité du prévenu à l’exécution d’une peine, croit savoir le maire.

"Un type d'affaire qui pourrait se multiplier"

"Nous avons affaire ici à un type qui présente manifestement des problèmes d’ordre psychologique, confirme l’avocat du plaignant. Il a refusé de se soumettre à des vérifications, aux prises d’empreintes, à une expertise psychiatrique dans le cadre du dossier." Un dossier pour une plainte finalement reçue par le procureur Nicolas Rigot-Muller, "l’injure publique envers un corps constitué" étant pleinement caractérisée confirme le tribunal qui ira finalement au-delà des réquisitions du Parquet qui sollicitait une peine de jours-amendes de 100 jours à 10 €.

Finalement condamné à la peine de quatre mois d’emprisonnement avec sursis, assortie d’une période probatoire de deux ans, le prévenu devra également verser la somme de 1 000 € à titre de dommages et intérêts ; 700 € sur le fondement des dispositions de l’article 475-1 du Code de procédure pénale, et 200 € à l’Association des maires du département de l’Aveyron (ADM12), partie civile au procès.

"C’est malheureusement le type d’affaires qui pourraient se multiplier à l’avenir, pressent Me Élian Gaudy. Les maires ont de plus en plus de difficultés à faire leur job." Plus d’un maire sur trois dit en effet avoir déjà été victime de menaces ou d’injures, selon une étude du Cevipof publiée fin 2022.

Entre janvier et novembre 2022 en France, 162 parlementaires et 605 maires ou adjoints ont été victimes d’agressions physiques.

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