"Étape historique", "bâtir une autonomie", délai de "six mois" : ce qu'a dit Emmanuel Macron sur la Corse, ce jeudi à Ajaccio

  • Emmanuel Macron est en visite en Corse, ce jeudi 28 septembre 2023.
    Emmanuel Macron est en visite en Corse, ce jeudi 28 septembre 2023. MAXPPP - PASCAL POCHARD-CASABIANCA / POOL
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Le président de la République est en déplacement sur l'île de Beauté, ce jeudi 28 septembre 2023. En fin de matinée, il a prononcé un discours devant l'Assemblée de Corse, à Ajaccio. 

En déplacement sur l'île de Beauté ce jeudi 28 septembre 2023, Emmanuel Macron s'est exprimé devant l'Assemblée de Corse. Il a pris la parole peu avant 11 heures du matin.

80 ans plus tard

Le président de la République a d'abord rembobiné, se replongeant au beau milieu de la Seconde Guerre mondiale. "80 après demeure ce roman de courage et d'engagement", a-t-il martelé, rappelant que "l'insurrection de la Corse n'était ni prévue ni organisée, au moment où l'effort de guerre contre les nazis se concentrait en Sicile. Pourtant, la Corse avait déjà démontré sa capacité à résister. Ici, aucun juif ne fut dénoncé et les Corses les ont protégés. Le soulèvement de la Corse en septembre 1943 prit de court les Alliés comme les autorités de la France libre". 

Le président, qui doit, à l'occasion de sa visite sur l'île de Beauté, se rendre dans la citadelle d'Ajaccio ainsi que sur la place Saint-Nicolas de Bastia, l'a précisé : "venir parmi vous, ce n'est pas seulement s'en tenir à la chronologie historique. C'est rendre hommage à cet élan irrésistible de la Corse vers la République, à cette exigence vivante, impatiente parfois, intranquille sans doute, qui nous lie".

EN DIRECT | Discours du Président @EmmanuelMacron devant les élus de l'Assemblée de Corse. https://t.co/o2jrq1aAdv

— Élysée (@Elysee) September 28, 2023

"Faire entrer la Corse dans la Constitution"

Durant son propos long d'une demi-heure, le chef de l'Etat a évoqué le statut de l'île. "Je suis favorable à ce que les spécificités de la communauté insulaire corse soient reconnues dans la Constitution au sein d'un article propre, celui d'une communauté insulaire, linguistique et culturelle", a-t-il avancé. Emmanuel Macron a alors employé le terme d'autonomie. "Ce ne sera pas une autonomie contre l'Etat ni sans l'Etat mais pour la Corse et dans la République", et ce afin de "répondre au besoin de reconnaissance" et "éviter de nouvelles confrontations".

Un délai de six mois

Toujours dans le cadre de son discours, le chef de l'Etat a déclaré espérer un accord entre l'exécutif et l'assemblée territoriale sur un texte constitutionnel. Il a fixé une date butoir : "je souhaite que le travail avec le gouvernement puisse mener à un texte constitutionnel et organique ainsi soumis à votre accord d'ici six mois".

Une base indispensable, selon le président, pour "engager le processus de révision constitutionnelle et organiser la consultation en Corse et à l'issue, préparer le projet de loi organique qui mettra en œuvre cette nouvelle étape". Et à Emmanuel Macron d'insister : "c'est une étape historique à laquelle nous devons collectivement œuvrer".