Rodez. REPORTAGE. Football - D2 féminine : l'émotion des Rafettes après la victoire de la montée à Nice

"On est en D1 ! On est en D1 ! On est… On est… On est en D1 !" Ce n’est pas le public de Paul-Lignon qui chante, mais bien les Rafettes. Sur le synthétique usé du stade des Francs-Archers hier après-midi, à deux pas du centre de formation de l’OGC Nice, il a fallu attendre la 89e minute et la reprise de volée victorieuse de Zoé Stievenart pour calmer les tremblements de son entraîneur, Mathieu Rufié, et ceux de la dizaine de supporters ruthénois qui avaient fait le déplacement pour l’occasion.

"Je n’ai jamais vu un effectif aussi fusionnel"

Concrétisée du premier coup car il fallait obligatoirement une victoire pour assurer la montée, à trois matches de la fin. "C’est fort car les filles étaient au bout du rouleau physiquement, confiait l’adjoint Patrice Ranc. Il aurait fallu qu’elles aillent piocher dans leurs réserves ces prochaines semaines et ça aurait été dur mentalement. " Le coach principal leur rendait aussi hommage : "Ce sont des joueuses surprenantes car elles arrivent toujours à aller chercher les trois points quand on ne s’y attend plus. (sourire) J’ai rarement entraîné un groupe aussi soudé. Pourtant, il y en a certaines qui ont 17 ans, font leurs études à côté, et d’autres 30, avec leur boulot en même temps." "Je n’ai jamais vu un effectif aussi fusionnel, prolongeait son bras droit. Elles ont toujours réussi à positiver et à se dire les choses, même quand ça n’allait pas. C’est ce qui nous a sauvés."

 

#Football La joie des Rafettes dans leur vestiaire après leur victoire à Nice (0-1) synonyme de montée en D1. #D2F #D2Féminine #Rodez #OGCNRAF #Aveyron pic.twitter.com/EQXUjtxd1f

— Centre Presse Aveyron Sports (@PresseSports) April 17, 2022

Référence aux sept points perdus au bout de six journées, déjà. Un renouveau dû aussi au passage, fin octobre, de quatre à trois défenseures, épaulées par deux pistons. Zoé Stievenart reconnaissait : "À partir de là, on a pris beaucoup moins de buts et on a commencé à enchaîner les succès." Pour ne quasiment plus s’arrêter, en remportant onze des douze matches qui ont suivi, tout en ne concédant qu’un nul. "Et pour finir, on retrouve la première division en s’imposant chez les deuxièmes. C’est encore plus beau, savourait Océane Saunier, la "mamie" du groupe, qui dispute à 31 ans sa septième saison chez les sang et or. Maintenant, on espère qu’il y aura du monde à ‘‘PL’’ pour fêter ça tous ensemble le 24 avril (lors de la réception de Grenoble)." La bouteille de champagne à ses pieds, elle, n’a pas tenu jusque-là, pas même la route du retour.

Et de champagne, il n’y aurait pas eu si Champagnac, Solène de son prénom, n’avait pas dégagé sur sa ligne un coup de casque niçois à un quart d’heure du terme. Si l’Azuréenne Magnier avait trouvé mieux que la barre lors de son face-à-face avec Marie-Morgane Sieber (31e). Si la gardienne ruthénoise ne s’était pas imposée avec autorité sur de nombreux ballons chauds. Enfin, si la milieu adverse De Seixas avait cadré cette frappe passée tout proche du poteau droit sang et or (79e). Avant la libération, dix minutes plus tard, pour ces supportrices de Rodez qui ont hurlé le nom de Zoé Stievenart jusqu’à en perdre leur voix.

Mathieu Rufié concluait, ému : "C’est le genre de saison où quoi qu’il arrive, ça bascule toujours de ton côté." Au même moment, une chanson de Patrick Sébastien résonnait dans le vestiaire du Raf. Son titre ? "Pourvu que ça dure."