On a testé FIFA 23 : un clone des précédents opus ou un renouveau dans la série ?

  • Kylian Mbappé, la star de cet opus de FIFA 23 qui a droit à un mode Histoire dédié.
    Kylian Mbappé, la star de cet opus de FIFA 23 qui a droit à un mode Histoire dédié. Electronic Arts - Clotilde Chang
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Chaque année, Electronic Arts sort un nouvel opus de son célèbre jeu de simulation de foot, et les joueurs se posent alors la question : est-il vraiment différent de son prédécesseur ? Est-ce que FIFA 23 ressemble à FIFA 22 ? On a envie de répondre un grand OUI, mais en même temps, un petit NON.

Nous avons passé en revue tous les modes de jeu de ce nouvel opus, avec ses nouveautés bienvenues et ses éléments recyclés qui auraient bien besoin d’évoluer.

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Le mode carrière : il y a du neuf

Electronic Arts n’a pas oublié ses modes de jeu solo, le gros des nouveautés se concentrant sur la carrière Joueur dans lequel vous incarnez une star montante du football. Un mode dans lequel vous devez enfin faire vos preuves sur et en dehors du terrain.

Car si vos performances en plein match ont une forte incidence sur votre carrière, il faudra redoubler d’effort à l’entraînement pour contenter votre entraîneur et se faire une place dans le 11 de départ de la prochaine rencontre. La gloire ne tombe pas toute cuite dans votre assiette, il faudra la mériter.

Dans les précédents opus, votre joueur était rémunéré et le salaire était au cœur des négociations lorsque les clubs se battaient pour vous compter dans leur effectif… mais on se demandait bien pourquoi. FIFA 23 permet ENFIN de donner une utilité à vos revenus ! Ils vous permettent des achats personnels, d’une piscine à une grande villa, ce qui aura des conséquences sur vos aptitudes. Des événements périodiques vous offriront la possibilité de dépenser ce que vous avez gagné, par exemple en payant votre tournée avec les autres joueurs de l’équipe ou en faisant des dons caritatifs. Il y a un côté plus immersif dans votre mode carrière, qui ne se résume pas à votre existence sur la pelouse. À noter également l’ajout de plusieurs animations dans les vestiaires en fin de match ou lors des moments clés de votre partie.

Vos choix en dehors du terrain ainsi que votre style de jeu en plein match définiront votre personnalité : solitaire, virtuose ou fiable Selon la branche vers laquelle vous tendez le plus, certaines de vos statistiques évolueront plus vite. On espère que cet aspect sera plus poussé dans les futurs opus pour pimenter notre partie, car le mode carrière Joueur était de loin, jusqu’à présent, le plus répétitif et le moins garni.

Petit point négatif : l’entraîneur vous confie plusieurs objectifs à accomplir en plein match, en fonction de vos récentes performances et de votre importance dans l’équipe. Marquer tant de buts, obtenir une note moyenne relativement élevée, réussir tant de passes, garder tel niveau de possession… Une bonne idée pour ajouter un peu d’enjeux sachant que votre joueur a tendance à porter toute l’équipe, mais les conséquences sont parfois frustrantes. Nous avons l’exemple d’un match où notre joueur est entré en cours de partie pour planter le but de la victoire, délivrer une passe décisive et obtenir le trophée d’homme du match… mais n’ayant rempli aucun objectif secondaire du coach, notre joueur a été renvoyé en équipe B… Il est aussi fort dommage de ne pas être capable de s’exprimer devant la presse, alors que c’est une fonctionnalité présente depuis plusieurs années dans le mode carrière Entraîneur.

Un mode carrière Entraîneur qui aurait bien profité d’un peu de fraîcheur lui aussi, mais non. Cela fait maintenant plusieurs années qu’il s’appuie sur ses excellentes qualités tout en se trimballant des défauts jamais corrigés. Le système de transfert est toujours aussi efficace, vous serez toujours à la recherche de la perle rare pour créer une équipe de rêve, et sous votre commandement même la plus petite des équipes peut atteindre les sommets. D’autant que la possibilité de créer son propre club de A à Z est de retour, avec le choix de commencer tout en bas de l’échelle ou au plus haut niveau. La personnalisation est d’ailleurs plus poussée que jamais.

Mais même si le mode profite de (quelques) nouvelles cinématiques, on se demande pourquoi elle n’en possède pas tant que le mode Joueur. La plupart reste du déjà-vu. La navigation dans les menus reste toujours aussi archaïque, comme dans le reste du jeu mais nous aurons l’occasion d’y revenir. Enfin, s’exprimer devant la presse en tant qu’entraîneur n’a plus rien d’excitant sachant que les mêmes questions reviennent en boucle après chaque match… et surtout depuis de nombreux opus de FIFA ! Des questions qui sont toujours autant aux fraises, souvent à côté de la plaque, et le choix des réponses que vous pouvez adopter ne sont guère intéressantes.

On regrettera le manque de complicité qu’on peut avoir avec les joueurs. Si certains échangent avec vous par messages, pour se plaindre ou pour vous remercier, peut-être est-ce l’aspect immersif qui aurait bien besoin d’un coup de neuf. Ceux qui apprécient les modes solos ne seraient pas contre de passer plus de temps dans les menus et la gestion du club plutôt que sur le terrain. D’ailleurs, petite nouveauté : il est maintenant possible de ne jouer que les moments forts des matchs, FIFA 23 analysant les instants où votre équipe est en bonne position pour marquer afin de vous donner le contrôle de la situation, ou bien si votre équipe est sous pression pour vous éviter de prendre un pion.

FUT : toujours plus de fonctionnalités

C’est le bébé chéri de FIFA, et ça se sent. En reprenant les bases solides de ce mode qui a continué d’évoluer avec le temps, les fonctionnalités n’ont jamais été aussi nombreuses. En solo ou en multijoueur, ce mode est fait pour vous donner envie de jouer afin de débloquer les récompenses qui vous donneront (peut-être) les meilleurs joueurs. Ça sera difficile de débloquer des joueurs légendaires sans mettre la main au porte-monnaie… Mais vous pouvez vous constituer une équipe très correcte en un rien de temps et rapidement prendre du plaisir à vous mesurer aux autres.

Comme dans les précédents opus, avoir les meilleurs ne fait pas tout ! La statistique de collectif sera essentielle pour booster les caractéristiques de vos joueurs, il faudra donc composer des équipes à thème. Le niveau de collectif augmentera si vous alignez des joueurs d’un même club, d’une même ligue ou d’une même nationalité. Là consiste, au départ, le plus grand défi dans la composition de votre 11. Heureusement qu’il existe le marché, sur lequel vous pouvez chercher aux enchères les cartes d’un poste ou d’une nationalité précise, pour compléter les quelques trous dans votre 11. Au bout de quelques matchs, vous aurez largement assez de pièces pour chiner des joueurs de niveau or très corrects.

Lorsque vous lancerez FUT, vous serez assailli de modes de jeu, de défi et de menus. Il y a de quoi rebuter un peu. On sent qu’avec les années, la navigation dans les menus tente d’être lissé et plus accessible, mais ça ne fait qu’empirer. Et celui de la composition de votre équipe est le pire : c’est une torture de placer vos joueurs sur le terrain, sur votre banc et d’aller chercher vos cartes dans la réserve. Comment peut-on se prendre la tête à ce point juste pour changer un joueur de poste ? D’autant que vous pouvez (et parfois devez) utiliser des consommables sur vos joueurs, notamment en leur donnant des contrats qui vous permettent de les aligner de nouveau. Pour ce faire, le menu a été repensé. Mais complètement à l’envers.

Même critique acerbe au moment de récolter vos récompenses, qui devrait être un instant chéri, mais qui a de quoi faire souffler. Prenez un jour de congé pour récolter vos récompenses, vous allez passer de longues minutes à cliquer dessus pour qu’une fenêtre s’ouvre en vous félicitant, puis une autre pour voir en détail ce que vous avez gagné, puis une pour vous demander si vous voulez tout garder ou tout vendre… Et si les récompenses sont des cartes, il faut revenir dans les menus et aller dans un autre endroit pour les ouvrir ! Quand, au tout début, les notifications indiquent une trentaine de récompenses à ouvrir, ça se transforme en film d’horreur.

Mbappé a droit à son mode Histoire

C’est dans le mode FUT que le mode Histoire fait son retour, en proposant de revivre toute la carrière de l’international français Kylian Mbappé, de ses débuts jusqu’à la gloire qu’on connaît et plus encore en l’aidant à obtenir le Ballon d’Or.

Club Pro, équipes féminines, Coupe du monde…

Le football féminin est à l’honneur, ou du moins tente de l’être. Il est plus que bienvenu de voir arriver toutes les équipes des premières divisions françaises (D1 Akerma) et anglaises, qui s’ajoutent aux équipes nationales. Un coup d’accélération dans la conquête du foot féminin dans les jeux de foot mais on en espère davantage dans les prochains opus.

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Les filles sont également de retour dans le mode Club Pro, le mode fédérateur par excellence. Quelques nouveautés sont au programme, comme de nouvelles options de personnalisation de votre joueur/joueuse et de nouvelles compétences. La possibilité d’effectuer des entraînements hebdomadaires a fait son apparition pour faire gagner de l’expérience à votre personnage, un rendez-vous qu’il ne faudra pas manquer pour les gamers assidus qui veulent rapidement monter des niveaux et éviter d’enchaîner un nombre indécent de centaines de matchs pour atteindre son plein potentiel. On notera également la fusion des modes de jeu Club Pro et Volta, un moyen peut-être pour ce dernier de se montrer un peu plus.

Dans le monde du football, 2022 rime avec Coupe du monde au Qatar et 2023 avec Coupe du monde féminine en Australie et en Nouvelle-Zélande. Electronic Art promet des mises à jour prochainement avec les équipes officielles pour revisiter les deux événements.

Des différences PS4/PS5 et Xbox One/Séries ?

Sur les anciennes générations, on sent déjà une physique repensée. Les trajectoires et la lourdeur de la balle sont plus appuyées, les contacts entre joueurs plus réalistes et les contres favorables moins hasardeux. Mais c’est sur les nouvelles consoles que l’écart se creuse avec l’arrivée du nouveau moteur de gameplay Hypermotion. La physique y est beaucoup plus intéressante à plusieurs niveaux : dans la conduite de balle, les duels, les frappes, la dégradation du terrain, les filets qui tremblent… Ce moteur est à ce jour très convaincant et concrétise enfin le passage de FIFA 23 sur les consoles nouvelle génération. Probablement qu’il continuera de s’affiner au fil des sorties des prochains opus.

Sur ancienne comme nouvelle génération, il y a du neuf sur le terrain avec un système de coups de pied arrêtés repensé. De quoi remettre à niveau les tactiques gagnantes sur corner contre lesquels il était impossible de défendre ou faire repasser à la case entraînement les professionnels des coups francs.

Gros point négatif sur tous les supports : les gardiens. Si l’IA était un véritable cyborg dans FIFA 22, elle s’est transformée en véritable figurant cette année. On espère des mises à jour pour que les gardiens arrêtent d’esquiver la balle comme s’ils jouaient au dodgeball. Certains ralentis piquent les yeux quand voit notre portier se contorsionner pour ne se surtout pas toucher le ballon qui lui arrive dessus.

Les frappes puissantes : ça vaut quoi ?

À tout moment, vous pouvez charger une frappe puissante, une nouveauté qui ne fait pas la part belle à l’immersion. Non seulement le temps ralentit au moment d’invoquer ce sort, cassant ainsi le rythme du jeu, mais en plus il est à craindre des abus dans les modes multijoueurs.

Cette nouveauté n’apporte strictement rien à vos parties solos, et il reste à voir si cela deviendra un cauchemar au moment de jouer face à de vraies personnes.

Nouveaux commentateurs : que ça fait du bien !

Merci ! Le duo Hervé Mathoux et Pierre Ménes n’était pas des plus appréciés ces dernières années, et le fait de n’avoir que la voix d’Hervé Mathoux dans FIFA 22 était d’une tristesse profonde.

Enfin, l’exaltation des commentateurs français apporte à l’ambiance de vos parties. L’implication vocale de Benjamin Da Silva force le respect, et comme tous les commentaires ont été refaits de A à Z, il y a un vrai sentiment de renouveau dans ce FIFA 23 à chaque action. Pour une note parfois plus salée et souvent amusante, Omar Da Fonseca apporte toute sa folie et sa passion au moindre fait de jeu. S’il devait y avoir une nouveauté majeure dans FIFA 23, qui touche tous les modes de jeu et toutes les émotions, on le doit à ce duo d’exception.

Pour conclure, que penser de FIFA 23 ?

Les passionnés du jeu y trouveront leur compte, surtout sur nouvelle génération. FIFA continue d’évoluer sur le bon chemin, mais à petits pas, ce qui ne justifiera peut-être pas de l’acheter au prix fort pour les joueurs un peu plus sporadiques.

À noter qu’il s’agit du tout dernier opus FIFA qui portera ce nom, Electronic Arts ne pouvant plus garder les droits de la fédération internationale. En 2023 verra le jour le jeu EA Sports FC. Nous aurons tout le loisir de découvrir s’il sera un prolongement de la licence ou un total renouveau.

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