Les Shadoks annexent le château de la Servayrie

  • René Borg, alias le Shadok, et Roger Fabry, alias le châtelain, dans le salon du château de la Servayrie, classé aux Monuments historiques, et désormais haut lieu du film d’animation.
    René Borg, alias le Shadok, et Roger Fabry, alias le châtelain, dans le salon du château de la Servayrie, classé aux Monuments historiques, et désormais haut lieu du film d’animation. Myriam Laffont/Centre Presse
Publié le
Myriam Laffont

Réalisateur de la première saison de la série télévisée culte, René Borg prend ses quartiers dans le fief de Roger Fabry. La bâtisse, aujourd'hui fermée au public, s’ouvre aux masterclass de cinéma d’animation.
 

Roger Fabry, propriétaire du château de la Servayrie à Mouret, est devenu, par amie commune interposée, très ami avec René Borg.
Au point qu’en février dernier, le châtelain a déposé les statuts de l’association Les amis de René Borg et a désigné pour siège social son monument historique. Mieux, fermé au public depuis 2011, le château de la Servayrie se transforme cette année en plaque tournante du cinéma d’animation, et accueille dès fin avril quatre masterclass.

Shadoks, Oum, Watto-Watto

Aux manettes de ces classes de maître, un maestro du cartoon : René Borg, de toutes les séries télévisées culte, des années 60 aux années 80, en première ou seconde ligne du générique. La première saison des Shadoks en co-création avec Jacques Rouxel, la direction de l’animation à Tokyo de Oum, le dauphin, égérie pendant 34 ans d’un chocolat blanc. On le retrouve ou directeur, ou réalisateur, ou conseiller artistique de Wattoo-Wattoo super bird, primé au MIP-TV de Cannes, de Ulysse 31, Il était fois l’homme, suivi de Il était une fois l’espace, Il était une fois la vie, de Nono le petit robot, etc.

Cinquante ans de carrière

Aujourd'hui, celui qui compte quasi 50 ans de carrière dans le cinéma d’animation n’a pas perdu son mordant. Les boutades fusent et empruntent à l’humour si décalé des drôles de piafs logico-comiques que sont les Shadoks.
L’octogénaire gouailleur s’amuse de la "réputation sulfureuse" que lui prête Wikipédia et verse volontiers dans l’autodérision en se désignant sur son CV copieux comme "réalisateur occulte" de séries culte. On ne la fera pas à ce vieux cartooniste, prompt à claquer la porte dès lors que le projet déroge à son éthique.

Oser, oser et oser

Absent du petit écran depuis 1984, René Borg n’a pourtant pas arrêté de "cavaler". L’homme n’a ainsi "que" 24 projets en attente de production. Après avoir lancé un centre de formation par correspondance et créé un Institut de l’image à la Réunion, le toujours vert Shadok s’attache désormais à transmettre sa maîtrise aux jeunes générations de dessinateurs.
La semaine dernière, il donnait ainsi une conférence au lycée François-d’Estaing, à Rodez. Mieux, à la rentrée prochaine, une école du cinéma d’animation et du dessin ouvrira à Toulouse.
Enthousiaste, Roger Borg, qui a trouvé la ville de Rodez "attachante", va plus loin encore : "Et pourquoi pas une école à Rodez ?" Rien d’étonnant de la part de celui qui reproche aux séries actuelles d’être verbeuses et qui conseille avant tout à la jeune relève d’oser, d’oser, et d’oser.

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?