Iran: les poids lourds Jalili et Rafsandjani dans la course présidentielle

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AFP

Le conservateur Saïd Jalili, chef du dossier nucléaire, et l'ex-président modéré Akbar Hachémi Rafsandjani se sont portés candidats samedi à la présidentielle du 14 juin en Iran, dont l'intérêt est relancé par l'entrée en lice de ces deux poids lourds.

Leurs candidatures, comme celles des nombreux autres prétendants à la succession de Mahmoud Ahmadinejad, devront encore être avalisées par le Conseil des gardiens de la constitution, au plus tard le 23 mai.

Les deux hommes se sont inscrits au dernier jour d'enregistrement des candidatures.

M. Jalili, 47 ans, est depuis 2007 le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale. Il est aussi le représentant direct du Guide suprême Ali Khamenei dans le dialogue avec les grandes puissances qui tentent d'obtenir un meilleur contrôle international des activités nucléaires sensibles iraniennes.

Connu pour sa fermeté dans les discussions avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne), il a été vice-ministre des Affaires étrangères, chargé de l'Europe et des Etats-Unis (2005-2007).

Ce vétéran de la guerre Iran-Irak (1980-88) qui a perdu une partie de sa jambe droite en 1986, a créé la surprise en présentant sa candidature.

En fin d'après-midi, Akbar Hachémi Rafsandjani , président de la République de 1989 à 1997, a signé le registre des candidatures à Téhéran.

Les médias avaient rapporté les hésitations de ce modéré, âgé de 78 ans, et qui bénéficie du soutien du réformateur Mohammad Khatami, son successeur en 1997.

M. Rafsandjani, qui continue de jouer un rôle clé dans la politique iranienne, est néanmoins devenu l'une des bêtes noires de l'aile dure du pouvoir après avoir publiquement relayé les "doutes" d'une partie de l'opinion sur la régularité de la réélection de M. Ahmadinejad en 2009 et avoir critiqué la répression de la contestation qui a suivi.

Ses mandats ont été marqués par un gros effort de reconstruction du pays et une relative ouverture à l'étranger, incluant des tentatives avortées de rapprochement avec les Etats-Unis.

"Je suis venu pour servir, c'est le droit des gens de me choisir ou pas", a déclaré aux médias locaux M. Rafsandjani, qui dirige le Conseil de discernement, la plus haute autorité d'arbitrage politique.

Son inscription s'est déroulée dans une ambiance électrique, alors qu'au même moment se présentait un proche collaborateur de M. Ahmadinejad, Esfandiar Rahim Mashaïe, accompagné par le président sortant.

M. Mashaïe est accusé de "déviationnisme" et de vouloir promouvoir le nationalisme iranien. Sa candidature pourrait ne pas être approuvée par le Conseil des gardiens, selon les observateurs.

D'autres personnalités attendues sont entrées dans la course depuis l'ouverture des inscriptions mardi.

Dans le camp conservateur figurent Ali Akbar Velayati, chef de la diplomatie de 1981 à 97 et actuel conseiller pour les affaires internationales de l'ayatollah Khamenei, Mohammad Baqer Qalibaf, maire de Téhéran, Mohsen Rezaï, ex-commandant des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime, et Manouchehr Mottaki, ex-chef de la diplomatie.

Dans le camp réformateur et modéré, Hassan Rohani, négociateur nucléaire sous la présidence Khatami, et un ancien vice-président de M. Khatami, Mohammad Reza Aref, se sont inscrits.

Selon la Constitution, M. Ahmadinejad ne peut briguer un 3e mandat successif.

Sa réélection en 2009 avait provoqué des manifestations de contestation contre le régime sans précédent en République islamique, qui avaient été réprimées. Le président a aussi parfois eu des relations difficiles avec le Guide suprême et le Parlement.

Son successeur héritera d'une situation économique en nette détérioration en raison des sanctions occidentales liées au programme nucléaire de l'Iran soupçonné malgré ses dénégations de chercher à fabriquer l'arme atomique.

L'inflation officielle a atteint plus de 30% sur un an et la baisse du pouvoir d'achat n'a pu être contenue par une politique d'aides directes.

Source : AFP

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