Syrie: violents combats à Qousseir

  • Un tank de l'armée syrienne patrouille le 25 mai 2013 à Qousseir, en Syrie
    Un tank de l'armée syrienne patrouille le 25 mai 2013 à Qousseir, en Syrie AFP/Archives
  • Des soldats constatent les cratères laissés par une roquette tirée depuis la Syrie, atteignant la région de la Bekaa, au Liban, le 1er juin 2013
    Des soldats constatent les cratères laissés par une roquette tirée depuis la Syrie, atteignant la région de la Bekaa, au Liban, le 1er juin 2013 AFP
  • L'envoyé spécial de l'ONU en Syrie Lakhdar Brahimi au cours d'une réunion de la Ligue Arabe au Caire le 23 mai 2013
    L'envoyé spécial de l'ONU en Syrie Lakhdar Brahimi au cours d'une réunion de la Ligue Arabe au Caire le 23 mai 2013 AFP/Archives - Gianluigi Guercia
Publié le
AFP

Les rebelles luttaient avec acharnement samedi pour défendre leurs positions à Qousseir, soumises à un déluge de feu de l'armée appuyée par le Hezbollah libanais, la guerre en Syrie ne donnant aucun signe de répit malgré les efforts diplomatiques.

L'opposition syrienne, saluant la "résistance" de la rébellion à Qousseir, a de nouveau exigé le départ du président Bachar al-Assad et "l'arrêt immédiat des opérations militaires des forces du régime, du Hezbollah et de l'Iran" pour participer à la conférence internationale de paix que Washington et Moscou cherchent à organiser.

Et dans un nouveau débordement du conflit au Liban voisin, six roquettes tirées de Syrie se sont abattues dans la région de la Békaa (est), dans un secteur proche d'un fief du Hezbollah, a annoncé une source de sécurité sans faire état de victime.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales, les combats font rage à Qousseir (centre), longtemps place forte de la rébellion près de la frontière libanaise mais cible d'une offensive lancée le 19 mai par l'armée et le Hezbollah.

Les rebelles sont désormais retranchés dans le nord de la ville, et ont reçu ces derniers jours des renforts ayant réussi à passer à travers les lignes de l'armée, a précisé l'OSDH.

"Les rebelles sont en train de combattre avec tous les moyens qu'ils ont", a déclaré à l'AFP le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Leurs positions sont soumises à de violents bombardements à l'artillerie lourde de l'armée, qui cherche à ouvrir un passage sûr entre la capitale et le littoral, et qui renforcé ses positions avec l'arrivée de renforts dont 15 chars.

Des milliers de civils se trouvent encore à l'intérieur de la ville, selon M. Abdel Rahmane, qui a confirmé qu'un millier de blessés restaient bloqués et qualifié la situation sanitaire et médicale de "très mauvaise".

"Repousser les envahisseurs"

Dans un communiqué, la Coalition nationale de l'opposition a salué "le courage et la résistance" de la rébellion dans la bataille de Qousseir, où elle cherche "à repousser les envahisseurs".

"Le peuple poursuivra sa lutte pour libérer sa terre à n'importe quel prix et contraindra le Hezbollah à retirer ses forces, qu'il le veuille ou non", a assuré la coalition.

L'opposition a justifié les conditions posées pour sa participation à la conférence de paix: "Assad ne respectera pas les efforts en vue d'un accord et les utilisera pour gagner plus de temps en vue de détruire, tuer et terroriser".

Elle a dénoncé comme "très graves" les déclarations de M. Assad jeudi à la télévision du Hezbollah, Al-Manar, où le président syrien s'était dit "très confiant" dans la victoire et n'avait pas écarté de se présenter à la présidentielle de 2014.

Le régime syrien a donné son accord de principe à la conférence internationale de paix initiée par Moscou, un allié de M. Assad, et Washington qui soutient l'opposition, pour tenter de mettre fin aux violences qui ont fait plus de 94.000 morts, selon l'OSDH, depuis mars 2011.

Une réunion regroupant les Nations unies, les Etats-Unis et la Russie est prévue le 5 juin à Genève pour préparer la conférence.

Roquettes au Liban

Ailleurs dans le pays, des combats se déroulaient sur les fronts d'Alep (nord), Deraa (sud) et dans la province de Damas, a indiqué l'OSDH en faisant état d'environ 120 morts vendredi.

Au Liban voisin, six roquettes se sont écrasées près de la région du Hermel, un bastion du Hezbollah, selon la source de sécurité.

De tels engins s'abattent régulièrement au Liban, où les forces politiques sont divisées entre pro et anti-Assad. Des heurts meurtriers ont lieu régulièrement à Tripoli (nord) entre partisans des deux camps. De plus, des sunnites libanais se portent volontaires pour renforcer les rangs de la rébellion syrienne.

Dans ce contexte, l'influent prédicateur islamique Youssef al-Qaradaoui a appelé les musulmans sunnites à rejoindre les rangs des rebelles en Syrie en fustigeant le Hezbollah chiite, qualifié de "parti de Satan".

Alors que la communauté internationale s'inquiète du rôle croissant des groupes jihadistes au sein de la rébellion, le Conseil de sécurité de l'ONU a annoncé avoir ajouté le front Al-Nosra dans sa liste d'organisations "terroristes", en raison de liens avec Al-Qaïda.

Source : AFP

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