France: les cheminots en grève jeudi, le trafic des trains fortement perturbé

  • Un panneau prévenant d'un mouvement de grève à la gare Montparnasse, le 29 janvier 2009
    Un panneau prévenant d'un mouvement de grève à la gare Montparnasse, le 29 janvier 2009 AFP/Archives - Bertrand Guay
  • La gare Saint-Charles à Marseille, le 24 octobre 2012, un jour de grève
    La gare Saint-Charles à Marseille, le 24 octobre 2012, un jour de grève AFP/Archives - Anne-Christine Poujoulat
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AFP

Au lendemain de la forte mobilisation des contrôleurs aériens, la grève des cheminots à l'appel des syndicats hostiles à la réforme ferroviaire perturbait fortement le trafic en France jeudi matin, avec quatre trains sur dix en moyenne sur les lignes TGV et TER.

La SNCF a indiqué jeudi matin que les perturbations étaient conformes à ce qui avait été annoncé, le mouvement étant très suivi.

Le mouvement, à l'appel des syndicats CGT, CFDT, Unsa, SUD Rail, FO et First, a commencé mercredi à 19H00 (17H00 GMT) et doit prendre fin vendredi à 08H00.

En Ile-de-France, le trafic était très perturbé sur les lignes B et D du RER avec 1 train sur 3 et les interconnexions nord-sud n'étaient pas assurées Gare du Nord et Gare de Lyon.

Pour les RER C et E, 1 train sur 2 roulait en moyenne et le service était "proche de la normale" sur le RER A.

Les TGV Sud-Est et province-province étaient les plus affectées avec 1 train sur 3 circulant en moyenne, selon un communiqué.

Pour le TGV Nord, la prévision est de 4 trains sur 10 et de respectivement 1 train sur 2 et 2 trains sur 3 pour les lignes Atlantique et Est.

Sur les "Intercités", 3 trains sur 10 circulaient.

Au niveau régional, la SNCF prévoit "plus de 4 services TER sur 10" en moyenne sur le territoire national, sachant qu'il existe des disparités en région.

A l'international, le trafic sera réduit vers la Suisse (1 sur 2) et l'Italie (1 sur 3) mais normal sur les lignes Eurostar (Londres), Thalys (Bruxelles, Amsterdam) et Alléo (Allemagne).

La SNCF a mis en place un important système d'information : affichage, tracts distribués dans les gares, messages aux clients et présence de nombreux "gilets rouges" pour aider les voyageurs.

A Denfert-Rochereau, dans le centre de Paris, les voyageurs qui souhaitaient se rendre vers la banlieue nord ou l'aéroport Charles-de-Gaulle ont découvert qu'ils allaient devoir descendre à la Gare du Nord et emprunter un autre train qui circule toutes les 20 minutes environ.

"Il n'y a pas de train direct, c'est un souci", a déploré Mathieu, en route vers Villepinte (Seine-Saint-Denis). "Les retards, ça arrive souvent", a-t-il déploré, résigné.

Gare du Nord, vers 07H00, les quais n'étaient pas bondés et les usagers plutôt calmes. "Les gens ont été prévenus, ils ont dû prendre leur voiture", constatait Géraldine. Elle et son amie n'avaient pas le choix, elles devaient attendre le prochain train annoncé 15 minutes plus tard pour rejoindre leur lieu de stage: "on a prévenu nos employeurs, donc pas de stress".

Valise à la main, les touristes étrangers voulant rejoindre l'aéroport Charles-de-Gaulle semblaient, eux, un peu perdus devant les messages d'information diffusés en français.

Réforme ferroviaire, emplois et salaires

A l'origine du mouvement, la réforme du ferroviaire. Les syndicats estiment qu'une "réforme est nécessaire" mais celle du gouvernement est "plus faite pour répondre aux exigences libérales de Bruxelles que pour réunifier", a estimé auprès de l'AFP Gilbert Garrel, secrétaire général de la CGT cheminots.

Les syndicats s'inquiètent aussi du projet de créer trois établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) qui, selon eux, laisse la porte ouverte à un éclatement du système ferroviaire.

"Sans cette réforme, le système français irait dans le mur", a pour sa part déclaré le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, en expliquant que la réunion de la SNCF et de Réseau ferré de France (RFF), qui gère l'infrastructure, doit "permettre de gagner considérablement en efficacité".

Outre la réforme, les syndicats protestent aussi contre les suppressions d'emplois. M. Garrel souligne que la SNCF a perdu "10.000 cheminots en cinq ans". "Guillaume Pepy disait qu'il allait stabiliser les effectifs, mais dans les faits, il supprime encore 2.000 cheminots en 2013", a-t-il ajouté.

Le mouvement porte aussi sur les salaires. "Alors que les négociations salariales commencent vendredi, on nous prévient déjà que cela va être un gel", déplore Gilbert Garrel.

La SNCF emploie 150.000 personnes dans le secteur ferroviaire et quelque 15.000 trains circulent quotidiennement.

Source : AFP

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