Remplacement de Cahuzac: duel serré UMP/FN dans le Lot-et-Garonne

  • Les candidats FN Etienne Bousquet-Cassagne et UMP Jean Louis Costes le 19 juin 2013 avant un débat  à Villereal
    Les candidats FN Etienne Bousquet-Cassagne et UMP Jean Louis Costes le 19 juin 2013 avant un débat à Villereal AFP/Archives - Mehdi Fedouach
  • FRANCE-POLITICS-ELECTIONS
    FRANCE-POLITICS-ELECTIONS AFP - Mehdi Fedouach
  • Etienne Bousquet-Cassagne, candidat FN au second tour de la législative partielle dans le Lot-et-Garonne, le 16 juin 2013 à Villeneuve-sur-Lot
    Etienne Bousquet-Cassagne, candidat FN au second tour de la législative partielle dans le Lot-et-Garonne, le 16 juin 2013 à Villeneuve-sur-Lot AFP - Mehdi Fedouach
Publié le
AFP

Les électeurs de la 3e circonscription du Lot-et-Garonne, ancien fief de Jérome Cahuzac, tranchent dimanche un duel entre UMP et FN pour remplacer l'ex-ministre à l'Assemblée nationale, où le parti frontiste espère envoyer un troisième député en battant un "front républicain".

Un peu plus de 75.000 électeurs sont appelés à départager Jean-Louis Costes, maire UMP de Fumel de 49 ans, arrivé en tête au premier tour avec 28,71% des voix, et un étudiant en BTS de 23 ans, symbole au FN de la "jeune génération française qui se lève", selon l'expression de Marine le Pen: Etienne Bousquet-Cassagne, qui dimanche dernier a infligé un revers cuisant au PS, devançant avec 26,04% des suffrages le candidat socialiste (23,69%) pour s'inviter au second tour.

A peine 879 voix séparaient au premier tour le candidat UMP de son jeune challenger frontiste, un écart qui autorise le parti de Mme le Pen à rêver d'un troisième député, après Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen.Le souvenir est encore frais de l'Oise, où lors d'une législative partielle le 24 mars, la candidate FN Florence Italiani a échoué de peu au second tour, face à l'UMP Jean-François Mancel: 51,41% des voix contre 48,59%, soit un écart de 768 voix.

"C'est une progression logique. Les gens se disent que si le Front national a réussi à amener sa candidate à 48,9%, il n'y a pas de raison que cette fois-ci on ne l'amène pas au-delà de 50%", affirme Michel Guiniot, membre du bureau politique du FN qui a dirigé la campagne de M. Bousquet-Cassagne.

En cas de victoire dimanche du candidat FN, ce serait la première fois depuis 1997 que le parti d'extrême-droite remporterait une élection législative à l'issue d'un duel.

Elle scellera de toute façon le basculement d'une circonscription où Jérôme Cahuzac, ex-maire de Villeneuve-sur-Lot, avait à la législative de juin 2012 aisément battu Jean-Louis Costes, avec 61,48% des voix.

M. Costes, maire de Fumel depuis 2001, conseiller général depuis 2004, a cette fois derrière lui l'appui d'un "front républicain".

Le message du front républicain passe mal

Il a reçu le soutien du candidat socialiste battu, Bernard Barral, ainsi que des responsables du PS. Le député Matthias Fekl, N.1 du PS dans le Lot-et-Garonne, a appelé sans "aucune ambiguïté" à "faire barrage au Front national", qui "n'est pas un parti comme les autres".

Mais des lézardes apparaissent, à l'image du directeur de campagne de M. Barral, Benoît Dupuy, pour qui "le message passe difficilement dans notre électorat". L'adjointe au maire de Villeneuve-sur-Lot et élue régionale Marie-Françoise Beghin a quant à elle jugé "inenvisageable" de voter pour le candidat UMP.

Marque de la fébrilité avec laquelle est perçue le scrutin, Le Monde et Le Figaro ont évoqué samedi dans leurs éditoriaux respectifs la précarité de la notion de front républicain.

"Lorsque leur candidat est battu au premier tour, les électeurs de gauche refusent de plus en plus souvent de voter pour l'UMP", note Le Monde, qui lance un appel à un front républicain "seule riposte" qui "s'impose" contre le FN.

"De plus en plus d'électeurs de gauche (...), s'affranchissent à ce point de cette consigne de vote qu'entre l'UMP et le FN, ils choisissent le FN au second tour...!", appuie pour sa part le Figaro.

Analyses que rejoint Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l'Ifop, qui en étudiant la partielle de l'Oise a observé un "turn over" d'électeurs très important, de l'ordre de 15%: en substance, il y avait autant d'électeurs au second tour, mais pas les mêmes. "Beaucoup de gens de gauche ne sont pas allés voter" au second tour, et "10 à 15% des électeurs de gauche" ont voté FN, estime-t-il.

Le FN, résume M. Fourquet, espère réaliser à Villeneuve un "vrai coup de tonnerre". "Si le FN obtient 45% ou plus pour la deuxième fois cette année (après l'Oise, ndlr) c'est énorme. Cela montre, par rapport à 2002, qu'ils ne font plus de la figuration (...) Cela sera un signe supplémentaire de leur dynamique."

Les bureaux de vote ouvrent à 8H00 jusqu'à 18H00. Les premiers résultats sont attendus vers 20H30.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?