Merkel en campagne reçoit les Européens pour parler chômage

  • Le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel lors d'une réunion à Bruxelles, le 7 juin 2013
    Le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel lors d'une réunion à Bruxelles, le 7 juin 2013 AFP/Archives - Bertrand Langlois
  • Un demandeur d'emploi consulte des annonce dans une agence pour l'emploi de Berlin, le 11 avril 2012
    Un demandeur d'emploi consulte des annonce dans une agence pour l'emploi de Berlin, le 11 avril 2012 AFP/Archives - Odd Andersen
  • La chancelière Angela Merkel à Bonn, le 29 juin 2013
    La chancelière Angela Merkel à Bonn, le 29 juin 2013 AFP/Archives - Johannes Eisele
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AFP

La chancelière Angela Merkel, en campagne électorale, reçoit mercredi plusieurs partenaires européens, dont le président français François Hollande, pour une nouvelle réunion consacrée à la lutte contre le chômage des jeunes, dernièrement une de ses priorités.

"La grande conférence de Berlin est le moyen de commencer à partager avec précision nos expériences concrètes sur les mesures qui fonctionnent", a déclaré Mme Merkel, dans une interview publiée mardi par six quotidiens européens.

Elle y affirme que "le chômage des jeunes est le "problème européen le plus pressant", alors que les dirigeants de l'UE se sont déjà penchés sur la question la semaine dernière à Bruxelles.

Berlin souhaite pouvoir présenter à l'automne des mesures concrètes pour aider les quelque 6 millions de jeunes Européens au chômage, au moyen de fonds européens qu'il s'agira d'utiliser "de la manière la plus ciblée possible".

Le gouvernement allemand conçoit le grand raout de mercredi comme un "échange de bonnes pratiques" où chacun pourra expliquer ce qui marche bien chez lui et les autres y puiser de l'inspiration.

"Les Allemands, forts de ce qu’ils ont vécu après la Réunification en matière de baisse du chômage via des réformes structurelles, peuvent aujourd’hui apporter leur expérience", assure la chancelière.

En parallèle aux efforts européens - les 27 se sont entendus pour débloquer la semaine dernière 6 milliards d'euros très rapidement pour cette cause - Mme Merkel avait lancé fin mai à Paris, avec M. Hollande, une "offensive pour l'emploi des jeunes", à laquelle la réunion de mercredi fait écho. Le président français se soumettra d'ailleurs à ses côtés aux questions des journalistes en fin d'après-midi.

"Notre intérêt à nous c'est de montrer que la France et l'Allemagne sont d'accord pour travailler ensemble", explique-t-on dans l'entourage du président. De source diplomatique française, une autre réunion de même nature devrait être organisée à Paris dans les mois qui viennent.

D'ores et déjà l'opposition allemande a dénoncé un "show" de la chancelière, qui essaie à la fois de renverser son image de championne de l'austérité en Europe et de tailler des croupières à la gauche dans sa campagne pour un troisième mandat chez elle.

Les réalités électorales allemandes

"Pour Merkel, ça lui permet de montrer que l'Allemagne se préoccupe du sort des jeunes Européens", analyse-t-on à Paris. "Tout ce qu'elle fait, c'est par rapport à des principes et des réalités électorales", admet-on dans l'entourage du président français, "mais elle fait toujours le compromis permettant à l'Europe d'avancer".

"Ce ne serait pas la première fois que la chancelière préside un sommet sans suite", a prévenu pour sa part Annelie Buntenbach, membre du directoire de la confédération syndicale allemande DGB, déplorant que "les jeunes dont il s'agit (n'aient) même pas la parole" lors de la manifestation.

Le DGB organise, en collaboration avec plusieurs syndicats français (CFDT, CGT, FO, Unsa, CFTC) une manifestation parallèle, avec table-ronde de jeunes chômeurs et manifestation devant la chancellerie.

Mme Merkel attend quelque 20 chefs d'Etat et de gouvernement, indique la chancellerie, sans être encore en mesure d'en communiquer la liste exacte. Les 28 ministres de l'Emploi de l'UE, les 28 chefs des services pour l'emploi, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, celui de l'UE Herman van Rompuy, et d'autres personnalités européennes viendront compléter le tableau.

Il y a fort à parier que l'espionnage des Européens par les services de renseignement américains, sujet brûlant cette semaine après de nouvelles révélations sur l'ampleur du phénomène, viendra s'inviter dans les discussions.

Il sera question aussi de soutien à la mobilité, à l'apprentissage des langues, de système d'apprentissage "dual" à l'allemande, bref de tout ce qui peut servir de "bons exemples", selon Berlin.

Source : AFP

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