Scènes de vol à Brétigny: la justice enquête dans la polémique

  • Les rails détruits après l'accident mortel de Brétigny-sur-Orge, le 12 juillet 2013
    Les rails détruits après l'accident mortel de Brétigny-sur-Orge, le 12 juillet 2013 AFP/Archives - Romain da Costa
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AFP

Une semaine après le déraillement du Paris-Limoges en gare de Brétigny et de premières accusations de vols de victimes de la catastrophe qui a fait six morts, quatre plaintes ont été recensées et les enquêtes se poursuivent dans la polémique.

Alors que le parquet a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire "en milieu de semaine prochaine" après la catastrophe, les causes de l'accident ont paru vendredi reléguées au second plan par la polémique sur le caillassage des services de secours et des allégations de vols de victimes.

Dans un communiqué transmis à l'AFP, le parquet a annoncé vendredi soir que quatre plaintes pour des faits de vol avaient été jusqu'ici recensées.

Outre la plainte d'un médecin urgentiste victime du vol de son portable et pour laquelle une enquête du chef de vol en réunion et avec violences a été ouverte et donne lieu à des "investigations complémentaires", "une enquête distincte est diligentée sur la commission de faits de vols, commis lors de l’évacuation des blessés par la Sûreté départementale de l’Essonne". Trois plaintes ont déjà été recueillies.

Parmi ces trois plaintes, l'une a été déposée au commissariat de Limoges par une jeune voyageuse pour "vol d'effets personnels" dans ses bagages, selon une source proche de l'enquête. Cette passagère du train n'a pas assisté à ce vol et s'est aperçue après l'accident de la disparition de ces objets dont la nature n'a pas été précisée. La plainte a été transmise au parquet d'Evry, compétent géographiquement.

Le parquet d'Evry indique que "des investigations se poursuivent afin de permettre l’exploitation de la vidéo surveillance de la gare, le recollement d’autres plaintes éventuelles et l’audition de l’ensemble des personnes pouvant utilement témoigner".

Il confirme en outre que "très peu de temps après l’arrivée des premiers secours sur les lieux, quelques individus inconnus leur ont jeté des projectiles depuis le toit du parking qui jouxte immédiatement la gare de Brétigny-sur-Orge".

Document des CRS

"Les enquêteurs travaillent actuellement à l’identification des auteurs de l’ensemble de ces faits, afin de permettre que les suites judiciaires nécessaires puissent être apportées dans les meilleurs délais", selon le parquet.

Depuis samedi des informations contradictoires circulent sur d'éventuels vols ou pillages intervenus après l'accident du Téoz 3657. Sur Europe 1, c'est une déléguée du syndicat de police Alliance qui a fait état de la présence un quart d'heure après la catastrophe d'un groupe de jeunes "qui semblent porter secours aux victimes". Mais, selon elle, les policiers sur place "se rendent compte que ces individus sont présents pour dépouiller les victimes et notamment les premiers cadavres".

Niant vigoureusement des "scènes de pillage" qui "n'existent pas", les autorités ont relativisé l'importance des incidents qualifiés d'"actes isolés" par le ministre des Transports Frédéric Cuvillier. Les jets de projectiles ont rapidement cessé après l'intervention des forces de l'ordre, avait également affirmé l'Intérieur.

La polémique a cependant une nouvelle fois rebondi, prenant même une tournure politique nourrie par la droite et l'extrême-droite, avec un document de la direction centrale des CRS (DCCRS), révélé jeudi, faisant état de vols d'effets appartenant aux victimes de l'accident ferroviaire mais dont une source préfectorale a souligné l'incohérence puisque selon elle, les CRS sont arrivés sur place, 1h30 après les premiers secours.

Pour Marine Le Pen, présidente du FN, il s'agit d'une "véritable opération de dissimulation" de la part des principaux représentants de l'Etat "avec la complicité évidente de certains relais médiatiques serviles" tandis que Nathalie Kosciusko-Morizet, députée UMP de l'Essonne et candidate à la mairie de Paris, a estimé sur I-Télé que le "gouvernement devait s'expliquer" sur des faits lui inspirant "dégoût" et "horreur".

"Ce sont des gens qui n'étaient pas (dans) cette gare", a affirmé le député PS de la circonscription, Michel Pouzol, vendredi sur BFM-TV.

Source : AFP

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