Espagne: le conducteur du train mis en examen, laissé en liberté

  • Francisco Jose Garzon Amo, le conducteur du train qui a déraillé à Saint-Jacques de Compostelle, quitte le commissariat de la ville pour le tribunal, le 28 juillet 2013
    Francisco Jose Garzon Amo, le conducteur du train qui a déraillé à Saint-Jacques de Compostelle, quitte le commissariat de la ville pour le tribunal, le 28 juillet 2013 AFP - Rafa Rivas
  • Une femme repart d'une salle de sport où elle est allée récupérer les affaires de victimes du déraillement de train, le 28 juillet 2013 à Saint-Jacques-de-Compostelle Une femme repart d'une salle de sport où elle est allée récupérer les affaires de victimes du déraillement de train, le 28 juillet 2013 à Saint-Jacques-de-Compostelle
    Une femme repart d'une salle de sport où elle est allée récupérer les affaires de victimes du déraillement de train, le 28 juillet 2013 à Saint-Jacques-de-Compostelle AFP - Rafa Rivas
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AFP

Le conducteur du train qui a déraillé mercredi à Saint-Jacques de Compostelle, faisant 79 morts, a été mis en examen dimanche pour "79 faits d'homicide par imprudence" et laissé en liberté sous contrôle judiciaire, a annoncé le tribunal régional de Galice.

Francisco José Garzon Amo, 52 ans, est soupçonné de ne pas avoir freiné à temps le jour de l'accident, alors qu'il abordait un virage dangereux où la vitesse est limitée à 80 kilomètres/heure.

Le bilan de la catastrophe s'est alourdi dimanche à 79 morts, après le décès d'un blessé. Une fois identifiés les corps, Saint-Jacques de Compostelle commençait à panser ses plaies, avant les funérailles solennelles prévues lundi soir.

L'accident s'est produit mercredi à 20H42 (18H42 GMT) au moment où le train en provenance de Madrid abordait un virage très serré à quatre kilomètres de Saint-Jacques de Compostelle.

A cet endroit, la voie n'est pas équipée d'un système de freinage automatique si le train dépasse la limite de vitesse.

Selon la feuille de route du train, dont le journal El Mundo reproduisait dimanche un extrait, le convoi, en arrivant dans le délicat virage de A Grandeira, devait quitter un tronçon où il était autorisé à rouler à 220 km/h pour réduire sa vitesse à 80.

Mais, souligne le journal, "le fait surprenant est que cet itinéraire laisse le conducteur décider du moment et de la manière de commencer à décélérer. C'est-à-dire que Garzon devait décider quand freiner pour entrer dans le virage à 80 km/h. Rien ne lui disait comment ni où le faire".

Quelques soutiens

Que s'est-il passé dans la cabine de pilotage juste avant 20H42? Le conducteur, qui exerce ce métier depuis 2003 et avait déjà parcouru 60 fois cette ligne, s'est-il laissé distraire?

Selon un riverain, Evaristo Iglesias, arrivé sur les lieux juste après la catastrophe, le conducteur, blessé, a alors raconté qu'il n'avait pas réussi à freiner parce que le convoi "allait trop vite".

"Il disait qu'il aurait dû freiner et réduire sa vitesse à 80 mais qu'il n'avait pas pu, qu'il allait trop vite", a témoigné cet homme sur la télévision Antena 3.

"Déjà, quatre kilomètres avant le lieu de l'accident, il s'est vu notifier de commencer à ralentir", avait souligné samedi le président du gestionnaire du réseau Adif, Gonzalo Ferre.

El Mundo affirmait, citant des sources proches de l'enquête, que le conducteur parlait au téléphone portable au moment du drame.

Mais dans la petite ville galicienne de Monforte de Lemos, où vit le cheminot, certains de ses proches voulaient le défendre.

"C'est un excellent professionnel. C'est le premier accident qu'il ait jamais eu. Il n'a jamais commis la moindre faute", a témoigné Antonio Rodriguez, un délégué syndical qui a rejoint la Renfe, la compagnie de chemin de fer, la même année que Garzon, en 1982.

Deux éléments jouent en la défaveur du conducteur: une retranscription d'une communication radio, révélée par le quotidien El Pais, dans laquelle il admet qu'il circulait à 190 km/h au lieu de 80, et une vidéo de quelques secondes diffusée sur l'Internet, semblant provenir d'une caméra de sécurité et montrant un train fou, surgissant à l'entrée du virage avant de sortir des rails et de se coucher sur le côté.

Soixante-dix blessés étaient toujours hospitalisés dimanche, dont 22 dans un état grave.

Source : AFP

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