Délinquants libérés: salve de l'UMP contre Taubira, qui réplique

  • Eric Ciotti (g) et François Fillon participent à une réunion, le 14 juin 2013 à Mandelieu-la-Napoule
    Eric Ciotti (g) et François Fillon participent à une réunion, le 14 juin 2013 à Mandelieu-la-Napoule AFP/Archives - Jean-Christophe Magnenet
  • La ministre de la Justice, Christiane Taubira (c), visite la prison de Rodez avec son directeur, Jean-Marie Soria-Lundberg (d), le 10 juin 2013
    La ministre de la Justice, Christiane Taubira (c), visite la prison de Rodez avec son directeur, Jean-Marie Soria-Lundberg (d), le 10 juin 2013 AFP/Archives - Pascal Pavani
  • L'ancienne garde des Sceaux, Rachida Dati, le 17 avril 2013 à Paris
    L'ancienne garde des Sceaux, Rachida Dati, le 17 avril 2013 à Paris AFP/Archives
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AFP

L'UMP a attaqué, après la libération de condamnés en raison d'une pénurie de places de prison, la ministre de la Justice Christiane Taubira, qui a vivement répliqué, affirmant que les juges ne faisaient qu'appliquer des loi votées sous l'ancienne majorité.

La garde des Sceaux, devenue dès la formation du gouvernement en mai 2012 la cible privilégiée de l'opposition, en a repris pour son grade au coeur de l'été après la révélation de l'affaire.

Déclencheur de la nouvelle salve: la décision, prise à Chartres et qu'a fait fuiter un policier, de relâcher trois malfaiteurs condamnés à deux ou trois mois de prison ferme, faute de place en prison pour exécuter leurs peines.

De quoi relancer le procès en "laxisme" nourri de longue date contre la gauche par la droite. Après en avoir fait en 2002 une arme fatale au socialiste Lionel Jospin, elle n'a cessé de dénoncer l'abrogation, par le gouvernement Ayrault, de mesures décidées par son prédécesseur (tribunaux correctionnels pour mineurs, peines plancher...).

De quoi aussi travailler à enfoncer un coin entre la place Beauvau et la place Vendôme, alors que Manuel Valls et Christiane Taubira se plaisent à afficher signes d'entente et marques de complicité. Mais le ministre de l'Intérieur a fait part de sa surprise et son inquiétude après cette affaire.

Dimanche, le député-maire UMP de Nice Christian Estrosi avait annoncé,qu'"indigné et révolté", il avait pris la plume pour demander "des explications" à la ministre.

Lundi aussi, Eric Ciotti, député UMP proche de François Fillon, a accusé la ministre de la Justice de "mettre en péril notre pacte républicain" avec sa politique "dangereuse et irresponsable". Il a demandé au président François Hollande d'abroger la "circulaire scélérate" de septembre 2012 dans laquelle Mme Taubira a fixé ses priorités de politique pénale.

Mais lundi soir, la ministre a vivement contre-attaqué, affirmant que les magistrats n'avaient fait qu'appliquer la loi pénale votée en 2009... sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Surpopulation carcérale endémique

La loi prévoit la recherche d'aménagements de peine pour les condamnations inférieures ou égales à deux ans de prison (un an en cas de récidive).

Mme Taubira, qui s'était rendue dans la journée à Chartres pour y rencontrer le procureur de la République local, a en outre affirmé sur France 2 que la décision des magistrats ne constituait pas une annulation de la peine, et que celle-ci n'était que "différée de deux à quatre semaines".

Sur fond de surpopulation carcérale endémique, Mme Taubira a dénié à l'opposition toute "légitimité" pour la taxer de laxisme.

"Ils n'ont pas de légitimité pour s'exprimer, parce qu'aujourd'hui nous avons 56% de récidive depuis 2007 malgré les 30 lois pénales (votées par la droite) et 64% de récidive sur les peines de moins de six mois", a-t-elle dit.

Si elle s'est refusée à la télévision à "commenter" une décision de justice, la garde des Sceaux a jugé dans un communiqué que "le procureur est dans son rôle lorsque dans une situation pénitentiaire tendue, il organise dans le temps l’exécution des peines" et a exprimé "sa confiance aux magistrats dans leur mission difficile".

Le 1er juillet, il y avait 68.569 personnes incarcérées dans les prisons françaises, pour 57.320 places.

Ex-garde des Sceaux, Rachida Dati a dénoncé de son côté sur BFMTV une politique qui "devient un frein non seulement à l’action de la police que je tiens à soutenir, mais également à la justice. Ca se passe tous les jours, depuis que Mme Taubira a décidé de ne plus construire de places de prison, de manière idéologique".

Évasions, publication de documents d'enquêtes visant notamment Nicolas Sarkozy, mariage homosexuel... la droite n'a jamais laissé passer une occasion de critiquer la ministre.

Source : AFP

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