Lourdes, meurtrie par les inondations, accueille le pèlerinage

  • Le Gave de Pau, inondé, se déverse à travers Lourdes, le 18 juin 2013
    Le Gave de Pau, inondé, se déverse à travers Lourdes, le 18 juin 2013 AFP - Laurent Dard
  • Des personnes s'activent pour nettoyer Lourdes après les inondations, le 20 juin 2013
    Des personnes s'activent pour nettoyer Lourdes après les inondations, le 20 juin 2013 AFP/Archives - Pascal Pavani
  • Manuel Valls (g) et François Hollande (c) encadrent l'évêque de Tarbes et Lourdes, Nicolas Brouwet, le 20 juin 2013 à Lourdes
    Manuel Valls (g) et François Hollande (c) encadrent l'évêque de Tarbes et Lourdes, Nicolas Brouwet, le 20 juin 2013 à Lourdes Pool/AFP/Archives - Laurent Dard
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AFP

Des dizaines de milliers de personnes sont attendues jeudi à Lourdes pour le 140e grand pèlerinage annuel de l'Assomption, dans une ville et des sanctuaires mal remis des inondations catastrophiques d'il y a deux mois.

Les commerçants, qui comptaient sur l'Assomption pour les aider à panser les plaies des inondations de juin, s'inquiètent d'une diminution du nombre de pèlerins sur l'un des plus hauts lieux de pèlerinage catholique au monde, réputé pour ses guérisons miraculeuses.

Chaque année, ce sont environ 30.000 personnes que le 15 août, jour de l'élévation de Marie au ciel après sa mort, attire dans la ville précisément placée sous le signe de la Vierge. Une bonne partie d'entre eux passent pour leur voyage par l'association du Pèlerinage national. Les autres pèlerins s'agrègent à eux.

Or, en 2013, 800 pèlerins malades ou handicapés, 3.700 hospitaliers bénévoles et 4.500 pèlerins valides se sont inscrits au Pèlerinage national, au lieu de 10.000 environ en 2012, selon les organisateurs.

La première responsable de cette désaffection relative, dit à l'AFP le directeur du pèlerinage Fabien Lejeusne, est la crise économique : il faut compter en moyenne 400 euros par personne pour le voyage, le logement et les repas, ce qui représente "un gros effort" pour les familles.

Un orgue muet

Les inondations "ont pu également freiner certains pèlerins, notamment parmi les plus âgés", ajoute-t-il.

La grotte -où, selon la tradition catholique, la Vierge est apparue à Bernadette Soubirous en 1858-, l'esplanade, les églises et les piscines pour les ablutions sont ouvertes, a rappelé un porte-parole des Sanctuaires (l'autorité religieuse du site).

La gigantesque basilique souterraine Saint-Pie-X pouvant accueillir plus de 25.000 personnes, où l'eau s'était engouffrée sur plusieurs mètres de haut, a été nettoyée. Mais la sonorisation ne fonctionne pas encore et l'orgue reste muet. Sa réparation pourrait coûter jusqu'à 250.000 euros.

Les locaux où les hospitaliers se restaurent sont inutilisables et un chapiteau a été monté sur un parking pour servir deux fois par jour 1.200 repas.

La grande prairie où se tiennent les messes du 15 août pourra accueillir jeudi les 30.000 pèlerins prévus pour la célébration de l'Eucharistie, présidée par l'évêque du Havre, Mgr Jean-Luc Brunin.

Le "principal souci", a précisé le porte-parole des Sanctuaires, ce sont les ponts sur le gave de Pau, dont les tabliers endommagés par les crues ont forcé les organisateurs à aménager la gestion du flux des malades.

Les Sanctuaires en sont encore à évaluer le montant des dégâts. Les berges du gave, ainsi que les bâtiments proches, ont été inspectés ces derniers jours pour déterminer leur solidité et il est encore impossible, selon les responsables, d'estimer le coût final des travaux.

Appel aux dons

Au moment des inondations, les Sanctuaires soulignaient qu'il serait beaucoup plus important que celui des inondations d'octobre 2012, évalué à 2 millions d'euros.

Un appel aux dons a été lancé, après celui de 2012 qui avait rapporté 1,2 million. Mais les Sanctuaires se refusent à donner encore le montant des offrandes reçues.

Quant aux offrandes sur les Sanctuaires, elles sont en baisse du fait des perturbations dans les pèlerinages.

"On voit qu'il y a un peu plus de monde que d'habitude à l'occasion du National", veut se rassurer le président de l'Union des commerçants en souvenirs, Philippe Bianco, propriétaire de la boutique "le Père de Foucauld" en face des Sanctuaires.

Mais le début de saison a été catastrophique, avec une baisse de "quelque 35 % des ventes dans les deux premiers mois de l'été", reconnaît-il. "Il y a moins de pèlerins et ils achètent moins", note-t-il encore.

La situation des établissements d'hébergement est également grave dans la deuxième ville hôtelière de France: "14 hôtels, soit 1.600 à 1.700 chambres, 10% de la capacité hôtelière, sont restés fermés" après les inondations, précise le président de l'Union des métiers de l'industrie hôtelière de Lourdes, Benoît Castérot.

Les 60 chambres de son propre établissement, "l'hôtel du Bon pasteur", sont fermées et ses douze employés sont au chômage. "Les inondations ont été une catastrophe matérielle pour Lourdes, et maintenant c'est une catastrophe humaine", lâche-t-il.

Source : AFP

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