Après des couacs, Ayrault exhorte la majorité à serrer les rangs

  • Jean-Marc Ayrault lors de l'université d'été du PS à La Rochelle, le 25 août 2013
    Jean-Marc Ayrault lors de l'université d'été du PS à La Rochelle, le 25 août 2013 AFP - Xavier Leoty
  • Harlem Désir (g) et Jean-Marc Ayrault (d) lors de l'université d'été du PS à La Rochelle, le 25 août 2013
    Harlem Désir (g) et Jean-Marc Ayrault (d) lors de l'université d'été du PS à La Rochelle, le 25 août 2013 AFP - Alain Jocard
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AFP

Jean-Marc Ayrault a appelé dimanche le gouvernement à serrer les rangs, après les tiraillements de l'été, et les socialistes à la cohésion, plaidant aussi pour l'union à gauche avant les scrutins de 2014 face à la droite et la "nouvelle extrême droite".

Pour son grand discours de rentrée, à la clôture de l'université d'été du PS, le Premier ministre, régulièrement et vivement applaudi, est apparu très sûr de lui et offensif, se posant en véritable patron de la majorité.

"Il n'y a pas deux approches, deux lignes, deux politiques, mais qu'une seule ligne au sein du gouvernement que je conduis: la ligne, c'est celle de l'efficacité", a lancé le Premier ministre, s'exprimant au sujet de la réforme pénale.

"Chaque fois que le débat est mis sur la place publique avant d'être posé entre nous, c'est une faute contre notre collectif", a ajouté le Premier ministre.

Jean-Marc Ayrault manifestait son agacement devant les oppositions apparues en août entre le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et la garde des Sceaux, Christiane Taubira, au sujet de la future réforme pénale.

M. Ayrault n'a pas évoqué la peine de probation annoncée la veille à La Rochelle par Mme Taubira, qui a bénéficié d'un accueil très chaleureux des militants, beaucoup plus réservés à l'égard de Manuel Valls. Le ministre de l'Intérieur avait pourtant suscité leur enthousiasme lors de l'université d'été du PS l'année dernière.

"Je vois des clubs et parfois des mini-clubs se créer. J'entends des prises de position (...) qui donnent quelques secondes de célébrité ou de visibilité à leurs auteurs", a lancé encore M. Ayrault devant plusieurs ministres assis aux premiers rangs, dont Manuel Valls et Arnaud Montebourg.

Un appel à la discipline, donc, alors que le gouvernement s'apprête à connaître un automne difficile avec une réforme très délicate des retraites, dont les modalités devraient être connues dans les tout prochains jours.

Au sujet de cette réforme précisément, Jean-Marc Ayrault a promis qu'elle ne serait pas "une simple mesure de gestion financière et d'ajustement budgétaire".

Le Premier ministre recevra lundi et mardi les partenaires sociaux pour discuter de cette réforme, présentée en Conseil des ministres le 18 septembre.

Il n'a pas évoqué les pistes éventuelles comme des hausses des cotisations et de la CSG. Ces choix ne sont "pas encore arbitrés", avait-il expliqué la veille à des journalistes.

Appel à la cohésion

Mais l'appel à la cohésion dans la majorité de Jean-Marc Ayrault s'inscrit également dans la perspective des élections municipales et européennes de mars et mai 2014.

Le Premier ministre a demandé l'union des partis de gauche et des écologistes, un véritable "impératif d'unité", pour "faire barrage" au Front national en mars prochain. Un appel relayé par le Premier secrétaire du PS, Harlem Désir, qui a promis une "croisade républicaine contre l'extrême droite" et une mobilisation des socialistes pour démonter les propositions du programme frontiste.

"Cette nouvelle extrême droite a changé de masque sans changer de visage", a mis en garde Jean-Marc Ayrault en accusant la "droite classique" d'être "sous l'influence" de cette "nouvelle extrême droite, plus avenante, plus habile et plus présentable".

Alors que le Parti de gauche prône l'autonomie des listes au premier tour dans de nombreuses villes, le Premier ministre, comme le Premier secrétaire, a fait valoir que "communistes, radicaux, écologistes" et "socialistes" étaient "pour l'essentiel, d'accord" au niveau local.

Jean-Marc Ayrault a aussi critiqué le co-président du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon, qui a multiplié les attaques ces derniers jours contre le gouvernement, provoquant même l'irritation de son allié communiste au Front de gauche.

"J'entends, sur la gauche de notre gauche une voix, une voix qui se présente comme celle du +bruit et de la fureur+, une voix qui refuse toute évolution et ne cesse d'appeler à une forme de résistance nostalgique", a lancé le Premier ministre.

Harlem Désir avait aussi appelé Jean-Luc Mélenchon à ne pas "fracturer" la gauche, l'invitant plutôt à réserver ses flèches à la droite.

Source : AFP

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